Dugrand spectacle. Créé Ă  Paris au Théùtre de la GaĂźtĂ© le 26 octobre 1875, Le Voyage dans la lune d’Offenbach n’a - malgrĂ© son nom - que peu de choses Ă  voir avec le film Ă©ponyme de IJe ne veux pas Ă©crire un traitĂ© de la caricature ; je veux simplement faire part au lecteur de quelques rĂ©flexions qui me sont venues souvent au sujet de ce genre singulier. Ces rĂ©flexions Ă©taient devenues pour moi une espĂšce d'obsession ; j'ai voulu me soulager. J'ai fait, du reste, tous mes efforts pour y mettre un certain ordre et en rendre ainsi la digestion plus facile. Ceci est donc purement un article de philosophe et d'artiste. Sans doute une histoire gĂ©nĂ©rale de la caricature dans ses rapports avec tous les faits politiques et religieux, graves ou frivoles, relatifs Ă  l'esprit national ou Ă  la mode, qui ont agitĂ© l'humanitĂ©, est une Ɠuvre glorieuse et importante. Le travail est encore Ă  faire, car les essais publiĂ©s jusqu'Ă  prĂ©sent ne sont guĂšre que matĂ©riaux ; mais j'ai pensĂ© qu'il fallait diviser le travail. Il est clair qu'un ouvrage sur la caricature, ainsi compris, est une histoire de faits, une immense galerie anecdotique. Dans la caricature, bien plus que dans les autres branches de l'art, il existe deux sortes d'Ɠuvres prĂ©cieuses et recommandables Ă  des titres diffĂ©rents et presque contraires. Celles-ci ne valent que par le fait qu'elles reprĂ©sentent. Elles ont droit sans doute Ă  l'attention de l'historien, de l'archĂ©ologue et mĂȘme du philosophe ; elles doivent prendre leur rang dans les archives nationales, dans les registres biographiques de la pensĂ©e humaine. Comme les feuilles volantes du journalisme, elles disparaissent emportĂ©es par le souffle incessant qui en amĂšne de nouvelles ; mais les autres, et ce sont celles dont je veux spĂ©cialement m'occuper, contiennent un Ă©lĂ©ment mystĂ©rieux, durable, Ă©ternel, qui les recommande Ă  l'attention des artistes. Chose curieuse et vraiment digne d'attention que l'introduction de cet Ă©lĂ©ment insaisissable du beau jusque dans les Ɠuvres destinĂ©es Ă  reprĂ©senter Ă  l'homme sa propre laideur morale et physique ! Et, chose non moins mystĂ©rieuse, ce spectacle lamentable excite en lui une hilaritĂ© immortelle et incorrigible. VoilĂ  donc le vĂ©ritable sujet de cet scrupule me prend. Faut-il rĂ©pondre par une dĂ©monstration en rĂšgle Ă  une espĂšce de question prĂ©alable que voudraient sans doute malicieusement soulever certains professeurs jurĂ©s de sĂ©rieux, charlatans de la gravitĂ©, cadavres pĂ©dantesques sortis des froids hypogĂ©es de l'Institut, et revenus sur la terre des vivants, comme certains fantĂŽmes avares, pour arracher quelques sous Ă  de complaisants ministĂšres ? D'abord, diraient-ils, la caricature est-elle un genre ? Non, rĂ©pondraient leurs compĂšres, la caricature n'est pas un genre. J'ai entendu rĂ©sonner Ă  mes oreilles de pareilles hĂ©rĂ©sies dans des dĂźners d'acadĂ©miciens. Ces braves gens laissaient passer Ă  cĂŽtĂ© d'eux la comĂ©die de Robert Macaire sans y apercevoir de grands symptĂŽmes moraux et littĂ©raires. Contemporains de Rabelais, ils l'eussent traitĂ© de vil et de grossier bouffon. En vĂ©ritĂ©, faut-il donc dĂ©montrer que rien de ce qui sort de l'homme n'est frivole aux yeux du philosophe ? À coup sĂ»r ce sera, moins que tout autre, cet Ă©lĂ©ment profond et mystĂ©rieux qu'aucune philosophie n'a jusqu'ici analysĂ© Ă  allons donc nous occuper de l'essence du rire et des Ă©lĂ©ments constitutifs de la caricature. Plus tard, nous examinerons peut-ĂȘtre quelques-unes des Ɠuvres les plus remarquables produites en ce Sage ne rit qu'en tremblant. De quelles lĂšvres pleines d'autoritĂ©, de quelle plume parfaitement orthodoxe est tombĂ©e cette Ă©trange et saisissante maxime ? Nous vient-elle du roi philosophe de la JudĂ©e ? Faut-il l'attribuer Ă  Joseph de Maistre, ce soldat animĂ© de l'Esprit-Saint ? J'ai un vague souvenir de l'avoir lue dans un de ses livres, mais donnĂ©e comme citation, sans doute. Cette sĂ©vĂ©ritĂ© de pensĂ©e et de style va bien Ă  la saintetĂ© majestueuse de Bossuet ; mais la tournure elliptique de la pensĂ©e et la finesse quintessenciĂ©e me porteraient plutĂŽt Ă  en attribuer l'honneur Ă  Bourdaloue, l'impitoyable psychologue chrĂ©tien. Cette singuliĂšre maxime me revient sans cesse Ă  l'esprit depuis que j'ai conçu le projet de cet article, et j'ai voulu m'en dĂ©barrasser tout d' en effet, cette curieuse proposition Le Sage, c'est-Ă -dire celui qui est animĂ© de l'esprit du Seigneur, celui qui possĂšde la pratique du formulaire divin, ne rit, ne s'abandonne au rire qu'en tremblant. Le Sage tremble d'avoir ri ; le Sage craint le rire, comme il craint les spectacles mondains, la concupiscence. Il s'arrĂȘte au bord du rire comme au bord de la tentation. Il y a donc, suivant le Sage, une certaine contradiction secrĂšte entre son caractĂšre de sage et le caractĂšre primordial du rire. En effet, pour n'effleurer qu'en passant des souvenirs plus que solennels, je ferai remarquer, — ce qui corrobore parfaitement le caractĂšre officiellement chrĂ©tien de cette maxime, — que le Sage par excellence, le Verbe IncarnĂ©, n'a jamais ri. Aux yeux de Celui qui sait tout et qui peut tout, le comique n'est pas. Et pourtant le Verbe IncarnĂ© a connu la colĂšre, il a mĂȘme connu les notons bien ceci en premier lieu, voici un auteur, — un chrĂ©tien, sans doute, — qui considĂšre comme certain que le Sage y regarde de bien prĂšs avant de se permettre de rire, comme s'il devait lui en rester je ne sais quel malaise et quelle inquiĂ©tude, et, en second lieu, le comique disparaĂźt au point de vue de la science et de la puissance absolues. Or, en inversant les deux propositions, il en rĂ©sulterait que le rire est gĂ©nĂ©ralement l'apanage des fous, et qu'il implique toujours plus ou moins d'ignorance et de faiblesse. Je ne veux point m'embarquer aventureusement sur une mer thĂ©ologique, pour laquelle je ne serais sans doute pas muni de boussole ni de voiles suffisantes ; je me contente d'indiquer au lecteur et de lui montrer du doigt ces singuliers est certain, si l'on veut se mettre au point de vue de l'esprit orthodoxe, que le rire humain est intimement liĂ© Ă  l'accident d'une chute ancienne, d'une dĂ©gradation physique et morale. Le rire et la douleur s'expriment par les organes oĂč rĂ©sident le commandement et la science du bien ou du mal les yeux et la bouche. Dans le paradis terrestre qu'on le suppose passĂ© ou Ă  venir, souvenir ou prophĂ©tie, comme les thĂ©ologiens ou comme les socialistes, dans le paradis terrestre, c'est-Ă -dire dans le milieu oĂč il semblait Ă  l'homme que toutes les choses créées Ă©taient bonnes, la joie n'Ă©tait pas dans le rire. Aucune peine ne l'affligeant, son visage Ă©tait simple et uni, et le rire qui agite maintenant les nations ne dĂ©formait point les traits de sa face. Le rire et les larmes ne peuvent pas se faire voir dans le paradis de dĂ©lices. Ils sont Ă©galement les enfants de la peine, et ils sont venus parce que le corps de l'homme Ă©nervĂ© manquait de force pour les contraindre. Au point de vue de mon philosophe chrĂ©tien, le rire de ses lĂšvres est signe d'une aussi grande misĂšre que les larmes de ses yeux. L'Être qui voulut multiplier son image n'a point mis dans la bouche de l'homme les dents du lion, mais l'homme mord avec le rire ; ni dans ses yeux toute la ruse fascinatrice du serpent, mais il sĂ©duit avec les larmes. Et remarquez que c'est aussi avec les larmes que l'homme lave les peines de l'homme, que c'est avec le rire qu'il adoucit quelquefois son cƓur et l'attire ; car les phĂ©nomĂšnes engendrĂ©s par la chute deviendront les moyens du me permette une supposition poĂ©tique qui me servira Ă  vĂ©rifier la justesse de ces assertions, que beaucoup de personnes trouveront sans doute entachĂ©es de l'Ă  priori du mysticisme. Essayons, puisque le comique est un Ă©lĂ©ment damnable et d'origine diabolique, de mettre en face une Ăąme absolument primitive et sortant, pour ainsi dire, des mains de la nature. Prenons pour exemple la grande et typique figure de Virginie, qui symbolise parfaitement la puretĂ© et la naĂŻvetĂ© absolues. Virginie arrive Ă  Paris encore toute trempĂ©e des brumes de la mer et dorĂ©e par le soleil des tropiques, les yeux pleins des grandes images primitives des vagues, des montagnes et des forĂȘts. Elle tombe ici en pleine civilisation turbulente, dĂ©bordante et mĂ©phitique, elle, tout imprĂ©gnĂ©e des pures et riches senteurs de l'Inde ; elle se rattache Ă  l'humanitĂ© par la famille et par l'amour, par sa mĂšre et par son amant, son Paul, angĂ©lique comme elle, et dont le sexe ne se distingue pour ainsi dire pas du sien dans les ardeurs inassouvies d'un amour qui s'ignore. Dieu, elle l'a connu dans l'Ă©glise des Pamplemousses, une petite Ă©glise toute modeste et toute chĂ©tive, et dans l'immensitĂ© de l'indescriptible azur tropical, et dans la musique immortelle des forĂȘts et des torrents. Certes, Virginie est une grande intelligence ; mais peu d'images et peu de souvenirs lui suffisent, comme au Sage peu de livres. Or, un jour, Virginie rencontre par hasard, innocemment, au Palais-Royal, aux carreaux d'un vitrier, sur une table, dans un lieu public, une caricature ! une caricature bien appĂ©tissante pour nous, grosse de fiel et de rancune, comme sait les faire une civilisation perspicace et ennuyĂ©e. Supposons quelque bonne farce de boxeurs, quelque Ă©normitĂ© britannique, pleine de sang caillĂ© et assaisonnĂ©e de quelques monstrueux goddam ; ou, si cela sourit davantage Ă  votre imagination curieuse, supposons devant l'Ɠil de notre virginale Virginie quelque charmante et agaçante impuretĂ©, un Gavarni de ce temps-lĂ , et des meilleurs, quelque satire insultante contre des folies royales, quelque diatribe plastique contre le Parc-aux-Cerfs, ou les prĂ©cĂ©dents fangeux d'une grande favorite, ou les escapades nocturnes de la proverbiale Autrichienne. La caricature est double le dessin et l'idĂ©e le dessin violent, l'idĂ©e mordante et voilĂ©e ; complication d'Ă©lĂ©ments pĂ©nibles pour un esprit naĂŻf, accoutumĂ© Ă  comprendre d'intuition des choses simples comme lui. Virginie a vu ; maintenant elle regarde. Pourquoi ? Elle regarde l'inconnu. Du reste, elle ne comprend guĂšre ni ce que cela veut dire ni Ă  quoi cela sert. Et pourtant, voyez-vous ce reploiement d'ailes subit, ce frĂ©missement d'une Ăąme qui se voile et veut se retirer ? L'ange a senti que le scandale Ă©tait lĂ . Et, en vĂ©ritĂ©, je vous le dis, qu'elle ait compris ou qu'elle n'ait pas compris, il lui restera de cette impression je ne sais quel malaise, quelque chose qui ressemble Ă  la peur. Sans doute, que Virginie reste Ă  Paris et que la science lui vienne, le rire lui viendra ; nous verrons pourquoi. Mais, pour le moment, nous, analyste et critique, qui n'oserions certes pas affirmer que notre intelligence est supĂ©rieure Ă  celle de Virginie, constatons la crainte et la souffrance de l'ange immaculĂ© devant la qui suffirait pour dĂ©montrer que le comique est un des plus clairs signes sataniques de l'homme et un des nombreux pepins contenus dans la pomme symbolique, est l'accord unanime des physiologistes du rire sur la raison premiĂšre de ce monstrueux phĂ©nomĂšne. Du reste, leur dĂ©couverte n'est pas trĂšs-profonde et ne va guĂšre loin. Le rire, disent-ils, vient de la supĂ©rioritĂ©. Je ne serais pas Ă©tonnĂ© que devant cette dĂ©couverte le physiologiste se fĂ»t mis Ă  rire en pensant Ă  sa propre supĂ©rioritĂ©. Aussi, il fallait dire Le rire vient de l'idĂ©e de sa propre supĂ©rioritĂ©. IdĂ©e satanique s'il en fut jamais ! Orgueil et aberration ! Or, il est notoire que tous les fous des hĂŽpitaux ont l'idĂ©e de leur propre supĂ©rioritĂ© dĂ©veloppĂ©e outre mesure. Je ne connais guĂšre de fous d'humilitĂ©. Remarquez que le rire est une des expressions les plus frĂ©quentes et les plus nombreuses de la folie. Et voyez comme tout s'accorde quand Virginie, dĂ©chue, aura baissĂ© d'un degrĂ© en puretĂ©, elle commencera Ă  avoir l'idĂ©e de sa propre supĂ©rioritĂ©, elle sera plus savante au point de vue du monde, et elle dit qu'il y avait symptĂŽme de faiblesse dans le rire ; et, en effet, quel signe plus marquant de dĂ©bilitĂ© qu'une convulsion nerveuse, un spasme involontaire comparable Ă  l'Ă©ternuement, et causĂ© par la vue du malheur d'autrui ? Ce malheur est presque toujours une faiblesse d'esprit. Est-il un phĂ©nomĂšne plus dĂ©plorable que la faiblesse se rĂ©jouissant de la faiblesse ? Mais il y a pis. Ce malheur est quelquefois d'une espĂšce trĂšs-infĂ©rieure, une infirmitĂ© dans l'ordre physique. Pour prendre un des exemples les plus vulgaires de la vie, qu'y a-t-il de si rĂ©jouissant dans le spectacle d'un homme qui tombe sur la glace ou sur le pavĂ©, qui trĂ©buche au bout d'un trottoir, pour que la face de son frĂšre en JĂ©sus-Christ se contracte d'une façon dĂ©sordonnĂ©e, pour que les muscles de son visage se mettent Ă  jouer subitement comme une horloge Ă  midi ou un joujou Ă  ressorts ? Ce pauvre diable s'est au moins dĂ©figurĂ©, peut-ĂȘtre s'est-il fracturĂ© un membre essentiel. Cependant, le rire est parti, irrĂ©sistible et subit. Il est certain que si l'on veut creuser cette situation, on trouvera au fond de la pensĂ©e du rieur un certain orgueil inconscient. C'est lĂ  le point de dĂ©part moi, je ne tombe pas ; moi, je marche droit ; moi, mon pied est ferme et assurĂ©. Ce n'est pas moi qui commettrais la sottise de ne pas voir un trottoir interrompu ou un pavĂ© qui barre le romantique, ou, pour mieux dire, une des subdivisions de l'Ă©cole romantique, l'Ă©cole satanique, a bien compris cette loi primordiale du rire ; ou du moins, si tous ne l'ont pas comprise, tous, mĂȘme dans leurs plus grossiĂšres extravagances et exagĂ©rations, l'ont sentie et appliquĂ©e juste. Tous les mĂ©crĂ©ants de mĂ©lodrame, maudits, damnĂ©s, fatalement marquĂ©s d'un rictus qui court jusqu'aux oreilles, sont dans l'orthodoxie pure du rire. Du reste, ils sont presque tous des petits-fils lĂ©gitimes ou illĂ©gitimes du cĂ©lĂšbre voyageur Melmoth, la grande crĂ©ation satanique du rĂ©vĂ©rend Maturin. Quoi de plus grand, quoi de plus puissant relativement Ă  la pauvre humanitĂ© que ce pĂąle et ennuyĂ© Melmoth ? Et pourtant, il y a en lui un cĂŽtĂ© faible, abject, antidivin et antilumineux. Aussi comme il rit, comme il rit, se comparant sans cesse aux chenilles humaines, lui si fort, si intelligent, lui pour qui une partie des lois conditionnelles de l'humanitĂ©, physiques et intellectuelles, n'existent plus ! Et ce rire est l'explosion perpĂ©tuelle de sa colĂšre et de sa souffrance. Il est, qu'on me comprenne bien, la rĂ©sultante nĂ©cessaire de sa double nature contradictoire, qui est infiniment grande relativement Ă  l'homme, infiniment vile et basse relativement au Vrai et au Juste absolus. Melmoth est une contradiction vivante. Il est sorti des conditions fondamentales de la vie ; ses organes ne supportent plus sa pensĂ©e. C'est pourquoi ce rire glace et tord les entrailles. C'est un rire qui ne dort jamais, comme une maladie qui va toujours son chemin et exĂ©cute un ordre providentiel. Et ainsi le rire de Melmoth, qui est l'expression la plus haute de l'orgueil, accomplit perpĂ©tuellement sa fonction, en dĂ©chirant et en brĂ»lant les lĂšvres du rieur rĂ©sumons un peu, et Ă©tablissons plus visiblement les propositions principales, qui sont comme une espĂšce de thĂ©orie du rire. Le rire est satanique, il est donc profondĂ©ment humain. Il est dans l'homme la consĂ©quence de l'idĂ©e de sa propre supĂ©rioritĂ© ; et, en effet, comme le rire est essentiellement humain, il est essentiellement contradictoire, c'est-Ă -dire qu'il est Ă  la fois signe d'une grandeur infinie et d'une misĂšre infinie, misĂšre infinie relativement Ă  l'Être absolu dont il possĂšde la conception, grandeur infinie relativement aux animaux. C'est du choc perpĂ©tuel de ces deux infinis que se dĂ©gage le rire. Le comique, la puissance du rire est dans le rieur et nullement dans l'objet du rire. Ce n'est point l'homme qui tombe qui rit de sa propre chute, Ă  moins qu'il ne soit un philosophe, un homme qui ait acquis, par habitude, la force de se dĂ©doubler rapidement et d'assister comme spectateur dĂ©sintĂ©ressĂ© aux phĂ©nomĂšnes de son moi. Mais le cas est rare. Les animaux les plus comiques sont les plus sĂ©rieux ; ainsi les singes et les perroquets. D'ailleurs, supposez l'homme ĂŽtĂ© de la crĂ©ation, il n'y aura plus de comique, car les animaux ne se croient pas supĂ©rieurs aux vĂ©gĂ©taux, ni les vĂ©gĂ©taux aux minĂ©raux. Signe de supĂ©rioritĂ© relativement aux bĂȘtes, et je comprends sous cette dĂ©nomination les parias nombreux de l'intelligence, le rire est signe d'infĂ©rioritĂ© relativement aux sages, qui par l'innocence contemplative de leur esprit se rapprochent de l'enfance. Comparant, ainsi que nous en avons le droit, l'humanitĂ© Ă  l'homme, nous voyons que les nations primitives, ainsi que Virginie, ne conçoivent pas la caricature et n'ont pas de comĂ©dies les livres sacrĂ©s, Ă  quelques nations qu'ils appartiennent, ne rient jamais, et que, s'avançant peu Ă  peu vers les pics nĂ©buleux de l'intelligence, ou se penchant sur les fournaises tĂ©nĂ©breuses de la mĂ©taphysique, les nations se mettent Ă  rire diaboliquement du rire de Melmoth ; et, enfin, que si dans ces mĂȘmes nations ultra-civilisĂ©es, une intelligence, poussĂ©e par une ambition supĂ©rieure, veut franchir les limites de l'orgueil mondain et s'Ă©lancer hardiment vers la poĂ©sie pure, dans cette poĂ©sie, limpide et profonde comme la nature, le rire fera dĂ©faut comme dans l'Ăąme du le comique est signe de supĂ©rioritĂ© ou de croyance Ă  sa propre supĂ©rioritĂ©, il est naturel de croire qu'avant qu'elles aient atteint la purification absolue promise par certains prophĂštes mystiques, les nations verront s'augmenter en elles les motifs de comique Ă  mesure que s'accroĂźtra leur supĂ©rioritĂ©. Mais aussi le comique change de nature. Ainsi l'Ă©lĂ©ment angĂ©lique et l'Ă©lĂ©ment diabolique fonctionnent parallĂšlement. L'humanitĂ© s'Ă©lĂšve, et elle gagne pour le mal et l'intelligence du mal une force proportionnelle Ă  celle qu'elle a gagnĂ©e pour le bien. C'est pourquoi je ne trouve pas Ă©tonnant que nous, enfants d'une loi meilleure que les lois religieuses antiques, nous, disciples favorisĂ©s de JĂ©sus, nous possĂ©dions plus d'Ă©lĂ©ments comiques que la paĂŻenne antiquitĂ©. Cela mĂȘme est une condition de notre force intellectuelle gĂ©nĂ©rale. Permis aux contradicteurs jurĂ©s de citer la classique historiette du philosophe qui mourut de rire en voyant un Ăąne qui mangeait des figues, et mĂȘme les comĂ©dies d'Aristophane et celles de Plaute. Je rĂ©pondrai qu'outre que ces Ă©poques sont essentiellement civilisĂ©es, et que la croyance s'Ă©tait dĂ©jĂ  bien retirĂ©e, ce comique n'est pas tout Ă  fait le nĂŽtre. Il a mĂȘme quelque chose de sauvage, et nous ne pouvons guĂšre nous l'approprier que par un effort d'esprit Ă  reculons, dont le rĂ©sultat s'appelle pastiche. Quant aux figures grotesques que nous a laissĂ©es l'antiquitĂ©, les masques, les figurines de bronze, les Hercules tout en muscles, les petits Priapes Ă  la langue recourbĂ©e en l'air, aux oreilles pointues, tout en cervelet et en phallus, — quant Ă  ces phallus prodigieux sur lesquels les blanches filles de Romulus montent innocemment Ă  cheval, ces monstrueux appareils de la gĂ©nĂ©ration armĂ©e de sonnettes et d'ailes, je crois que toutes ces choses sont pleines de sĂ©rieux. VĂ©nus, Pan, Hercule, n'Ă©taient pas des personnages risibles. On en a ri aprĂšs la venue de JĂ©sus, Platon et SĂ©nĂšque aidant. Je crois que l'antiquitĂ© Ă©tait pleine de respect pour les tambours-majors et les faiseurs de tours de force en tout genre, et que tous les fĂ©tiches extravagants que je citais ne sont que des signes d'adoration, ou tout au plus des symboles de force, et nullement des Ă©manations de l'esprit intentionnellement comiques. Les idoles indiennes et chinoises ignorent qu'elles sont ridicules ; c'est en nous, chrĂ©tiens, qu'est le ne faut pas croire que nous soyons dĂ©barrassĂ©s de toute difficultĂ©. L'esprit le moins accoutumĂ© Ă  ces subtilitĂ©s esthĂ©tiques saurait bien vite m'opposer cette objection insidieuse Le rire est divers. On ne se rĂ©jouit pas toujours d'un malheur, d'une faiblesse, d'une infĂ©rioritĂ©. Bien des spectacles qui excitent en nous le rire sont fort innocents, et non-seulement les amusements de l'enfance, mais encore bien des choses qui servent au divertissement des artistes, n'ont rien Ă  dĂ©mĂȘler avec l'esprit de y a bien lĂ  quelque apparence de vĂ©ritĂ©. Mais il faut d'abord bien distinguer la joie d'avec le rire. La joie existe par elle-mĂȘme, mais elle a des manifestations diverses. Quelquefois elle est presque invisible ; d'autres fois, elle s'exprime par les pleurs. Le rire n'est qu'une expression, un symptĂŽme, un diagnostic. SymptĂŽme de quoi ? VoilĂ  la question. La joie est une. Le rire est l'expression d'un sentiment double, ou contradictoire ; et c'est pour cela qu'il y a convulsion. Aussi le rire des enfants, qu'on voudrait en vain m'objecter, est-il tout Ă  fait diffĂ©rent, mĂȘme comme expression physique, comme forme, du rire de l'homme qui assiste Ă  une comĂ©die, regarde une caricature, ou du rire terrible de Melmoth ; de Melmoth, l'ĂȘtre dĂ©classĂ©, l'individu situĂ© entre les derniĂšres limites de la patrie humaine et les frontiĂšres de la vie supĂ©rieure ; deMelmoth se croyant toujours prĂšs de se dĂ©barrasser de son pacte infernal, espĂ©rant sans cesse troquer ce pouvoir surhumain, qui fait son malheur, contre la conscience pure d'un ignorant qui lui fait envie. — Le rire des enfants est comme un Ă©panouissement de fleur. C'est la joie de recevoir, la joie de respirer, la joie de s'ouvrir, la joie de contempler, de vivre, de grandir. C'est une joie de plante. Aussi, gĂ©nĂ©ralement, est-ce plutĂŽt le sourire, quelque chose d'analogue au balancement de queue des chiens ou au ronron des chats. Et pourtant, remarquez bien que si le rire des enfants diffĂšre encore des expressions du contentement animal, c'est que ce rire n'est pas tout Ă  fait exempt d'ambition, ainsi qu'il convient Ă  des bouts d'hommes, c'est-Ă -dire Ă  des Satans en y a un cas oĂč la question est plus compliquĂ©e. C'est le rire de l'homme, mais rire vrai, rire violent, Ă  l'aspect d'objets qui ne sont pas un signe de faiblesse ou de malheur chez ses semblables. Il est facile de deviner que je veux parler du rire causĂ© par le grotesque. Les crĂ©ations fabuleuses, les ĂȘtres dont la raison, la lĂ©gitimation ne peut pas ĂȘtre tirĂ©e du code du sens commun, excitent souvent en nous une hilaritĂ© folle, excessive, et qui se traduit en des dĂ©chirements et des pĂąmoisons interminables. Il est Ă©vident qu'il faut distinguer, et qu'il y a lĂ  un degrĂ© de plus. Le comique est, au point de vue artistique, une imitation ; le grotesque, une crĂ©ation. Le comique est une imitation mĂȘlĂ©e d'une certaine facultĂ© crĂ©atrice, c'est-Ă -dire d'une idĂ©alitĂ© artistique. Or, l'orgueil humain, qui prend toujours le dessus, et qui est la cause naturelle du rire dans le cas du comique, devient aussi cause naturelle du rire dans le cas du grotesque, qui est une crĂ©ation mĂȘlĂ©e d'une certaine facultĂ© imitatrice d'Ă©lĂ©ments prĂ©existants dans la nature. Je veux dire que dans ce cas-lĂ  le rire est l'expression de l'idĂ©e de supĂ©rioritĂ©, non plus de l'homme sur l'homme, mais de l'homme sur la nature. Il ne faut pas trouver cette idĂ©e trop subtile ; ce ne serait pas une raison suffisante pour la repousser. Il s'agit de trouver une autre explication plausible. Si celle-ci paraĂźt tirĂ©e de loin et quelque peu difficile Ă  admettre, c'est que le rire causĂ© par le grotesque a en soi quelque chose de profond, d'axiomatique et de primitif qui se rapproche beaucoup plus de la vie innocente et de la joie absolue que le rire causĂ© par le comique de mƓurs. Il y a entre ces deux rires, abstraction faite de la question d'utilitĂ©, la mĂȘme diffĂ©rence qu'entre l'Ă©cole littĂ©raire intĂ©ressĂ©e et l'Ă©cole de l'art pour l'art. Ainsi le grotesque domine le comique d'une hauteur dĂ©sormais le grotesque comique absolu, comme antithĂšse au comique ordinaire, que j'appellerai comique significatif. Le comique significatif est un langage plus clair, plus facile Ă  comprendre pour le vulgaire, et surtout plus facile Ă  analyser, son Ă©lĂ©ment Ă©tant visiblement double l'art et l'idĂ©e morale ; mais le comique absolu, se rapprochant beaucoup plus de la nature, se prĂ©sente sous une espĂšce une, et qui veut ĂȘtre saisie par intuition. Il n'y a qu'une vĂ©rification du grotesque, c'est le rire, et le rire subit ; en face du comique significatif, il n'est pas dĂ©fendu de rire aprĂšs coup ; cela n'argue pas contre sa valeur ; c'est une question de rapiditĂ© d' dit comique absolu ; il faut toutefois prendre garde. Au point de vue de l'absolu dĂ©finitif, il n'y a plus que la joie. Le comique ne peut ĂȘtre absolu que relativement Ă  l'humanitĂ© dĂ©chue, et c'est ainsi que je l' trĂšs-relevĂ©e du comique absolu en fait l'apanage des artistes supĂ©rieurs qui ont en eux la rĂ©ceptibilitĂ© suffisante de toute idĂ©e absolue. Ainsi l'homme qui a jusqu'Ă  prĂ©sent le mieux senti ces idĂ©es, et qui en a mis en Ɠuvre une partie dans des travaux de pure esthĂ©tique et aussi de crĂ©ation, est ThĂ©odore Hoffmann. Il a toujours bien distinguĂ© le comique ordinaire du comique qu'il appelle comique innocent. Il a cherchĂ© souvent Ă  rĂ©soudre en Ɠuvres artistiques les thĂ©ories savantes qu'il avait Ă©mises didactiquement, ou jetĂ©es sous la forme de conversations inspirĂ©es et de dialogues critiques ; et c'est dans ces mĂȘmes Ɠuvres que je puiserai tout Ă  l'heure les exemples les plus Ă©clatants, quand j'en viendrai Ă  donner une sĂ©rie d'applications des principes ci-dessus Ă©noncĂ©s et Ă  coller un Ă©chantillon sous chaque titre de nous trouvons dans le comique absolu et le comique significatif des genres, des sous-genres et des familles. La division peut avoir lieu sur diffĂ©rentes bases. On peut la construire d'abord d'aprĂšs une loi philosophique pure, ainsi que j'ai commencĂ© Ă  le faire, puis d'aprĂšs la loi artistique de crĂ©ation. La premiĂšre est créée par la sĂ©paration primitive du comique absolu d'avec le comique significatif ; la seconde est basĂ©e sur le genre de facultĂ©s spĂ©ciales de chaque artiste. Et, enfin, on peut aussi Ă©tablir une classification de comiques suivant les climats et les diverses aptitudes nationales. Il faut remarquer que chaque terme de chaque classification peut se complĂ©ter et se nuancer par l'adjonction d'un terme d'une autre, comme la loi grammaticale nous enseigne Ă  modifier le substantif par l'adjectif. Ainsi, tel artiste allemand ou anglais est plus ou moins propre au comique absolu, et en mĂȘme temps il est plus ou moins idĂ©alisateur. Je vais essayer de donner des exemples choisis de comique absolu et significatif, et de caractĂ©riser briĂšvement l'esprit comique propre Ă  quelques nations principalement artistes, avant d'arriver Ă  la partie oĂč je veux discuter et analyser plus longuement le talent des hommes qui en ont fait leur Ă©tude et leur exagĂ©rant et poussant aux derniĂšres limites les consĂ©quences du comique significatif, on obtient le comique fĂ©roce, de mĂȘme que l'expression synonymique du comique innocent, avec un degrĂ© de plus, est le comique France, pays de pensĂ©e et de dĂ©monstration claires, oĂč l'art vise naturellement et directement Ă  l'utilitĂ©, le comique est gĂ©nĂ©ralement significatif. MoliĂšre fut dans ce genre la meilleure expression française ; mais comme le fond de notre caractĂšre est un Ă©loignement de toute chose extrĂȘme, comme un des diagnostics particuliers de toute passion française, de toute science, de tout art français est de fuir l'excessif, l'absolu et le profond, il y a consĂ©quemment ici peu de comique fĂ©roce ; de mĂȘme notre grotesque s'Ă©lĂšve rarement Ă  l' qui est le grand maĂźtre français en grotesque, garde au milieu de ses plus Ă©normes fantaisies quelque chose d'utile et de raisonnable. Il est directement symbolique. Son comique a presque toujours la transparence d'un apologue. Dans la caricature française, dans l'expression plastique du comique, nous retrouverons cet esprit dominant. Il faut l'avouer, la prodigieuse bonne humeur poĂ©tique nĂ©cessaire au vrai grotesque se trouve rarement chez nous Ă  une dose Ă©gale et continue. De loin en loin, on voit rĂ©apparaĂźtre le filon ; mais il n'est pas essentiellement national. Il faut mentionner dans ce genre quelques intermĂšdes de MoliĂšre, malheureusement trop peu lus et trop peu jouĂ©s, entre autres ceux du Malade imaginaire et du Bourgeois gentilhomme, et les figures carnavalesques de Callot. Quant au comique des Contes de Voltaire, essentiellement français, il tire toujours sa raison d'ĂȘtre de l'idĂ©e de supĂ©rioritĂ© ; il est tout Ă  fait rĂȘveuse Germanie nous donnera d'excellents Ă©chantillons de comique absolu. LĂ  tout est grave, profond, excessif. Pour trouver du comique fĂ©roce et trĂšs-fĂ©roce, il faut passer la Manche et visiter les royaumes brumeux du spleen. La joyeuse, bruyante et oublieuse Italie abonde en comique innocent. C'est en pleine Italie, au cƓur du carnaval mĂ©ridional, au milieu du turbulent Corso, que ThĂ©odore Hoffmann a judicieusement placĂ© le drame excentrique de laPrincesse Brambilla. Les Espagnols sont trĂšs-bien douĂ©s en fait de comique. Ils arrivent vite au cruel, et leurs fantaisies les plus grotesques contiennent souvent quelque chose de garderai longtemps le souvenir de la premiĂšre pantomime anglaise que j'aie vu jouer. C'Ă©tait au théùtre des VariĂ©tĂ©s, il y a quelques annĂ©es. Peu de gens s'en souviendront sans doute, car bien peu ont paru goĂ»ter ce genre de divertissement, et ces pauvres mimes anglais reçurent chez nous un triste accueil. Le public français n'aime guĂšre ĂȘtre dĂ©paysĂ©. Il n'a pas le goĂ»t trĂšs-cosmopolite, et les dĂ©placements d'horizon lui troublent la vue. Pour mon compte, je fus excessivement frappĂ© de cette maniĂšre de comprendre le comique. On disait, et c'Ă©taient les indulgents, pour expliquer l'insuccĂšs, que c'Ă©taient des artistes vulgaires et mĂ©diocres, des doublures ; mais ce n'Ă©taitpas lĂ  la question. Ils Ă©taient Anglais, c'est lĂ  l' m'a semblĂ© que le signe distinctif de ce genre de comique Ă©tait la violence. Je vais en donner la preuve par quelques Ă©chantillons de mes le Pierrot n'Ă©tait pas ce personnage pĂąle comme la lune, mystĂ©rieux comme le silence, souple et muet comme le serpent, droit et long comme une potence, cet homme artificiel, mĂ» par des ressorts singuliers, auquel nous avait accoutumĂ©s le regrettable Debureau. Le Pierrot anglais arrivait comme la tempĂȘte, tombait comme un ballot, et quand il riait, son rire faisait trembler la salle ; ce rire ressemblait Ă  un joyeux tonnerre. C'Ă©tait un homme court et gros, ayant augmentĂ© sa prestance par un costume chargĂ© de rubans, qui faisaient autour de sa jubilante personne l'office des plumes et du duvet autour des oiseaux, ou de la fourrure autour des angoras. Par-dessus la farine de son visage, il avait collĂ© crĂ»ment, sans gradation, sans transition, deux Ă©normes plaques de rouge pur. La bouche Ă©tait agrandie par une prolongation simulĂ©e des lĂšvres au moyen de deux bandes de carmin, de sorte que, quand il riait, la gueule avait l'air de courir jusqu'aux au moral, le fond Ă©tait le mĂȘme que celui du Pierrot que tout le monde connaĂźt insouciance et neutralitĂ©, et partant accomplissement de toutes les fantaisies gourmandes et rapaces au dĂ©triment, tantĂŽt de Harlequin, tantĂŽt de Cassandre ou de LĂ©andre. Seulement, lĂ  oĂč Debureau eĂ»t trempĂ© le bout du doigt pour le lĂ©cher, il y plongeait les deux poings et les deux toutes choses s'exprimaient ainsi dans cette singuliĂšre piĂšce, avec emportement ; c'Ă©tait le vertige de l' passe devant une femme qui lave le carreau de sa porte aprĂšs lui avoir dĂ©valisĂ© les poches, il veut faire passer dans les siennes l'Ă©ponge, le balai, le baquet et l'eau elle-mĂȘme. — Quant Ă  la maniĂšre dont il essayait de lui exprimer son amour, chacun peut se le figurer par les souvenirs qu'il a gardĂ©s de la contemplation des mƓurs phanĂ©rogamiques des singes, dans la cĂ©lĂšbre cage du Jardin-des-Plantes. Il faut ajouter que le rĂŽle de la femme Ă©tait rempli par un homme trĂšs-long et trĂšs-maigre, dont la pudeur violĂ©e jetait les hauts cris. C'Ă©tait vraiment une ivresse de rire, quelque chose de terrible et d' je ne sais quel mĂ©fait, Pierrot devait ĂȘtre finalement guillotinĂ©. Pourquoi la guillotine au lieu de la pendaison, en pays anglais ?
 Je l'ignore ; sans doute pour amener ce qu'on va voir. L'instrument funĂšbre Ă©tait donc lĂ  dressĂ© sur des planches françaises, fort Ă©tonnĂ©es de cette romantique nouveautĂ©. AprĂšs avoir luttĂ© et beuglĂ© comme un bƓuf qui flaire l'abattoir, Pierrot subissait enfin son destin. La tĂȘte se dĂ©tachait du cou, une grosse tĂȘte blanche et rouge, et roulait avec bruit devant le trou du souffleur, montrant le disque saignant du cou, la vertĂšbre scindĂ©e, et tous les dĂ©tails d'une viande de boucherie rĂ©cemment taillĂ©e pour l'Ă©talage. Mais voilĂ  que, subitement, le torse raccourci, mĂ» par la monomanie irrĂ©sistible du vol, se dressait, escamotait victorieusement sa propre tĂȘte, comme un jambon ou une bouteille de vin, et, bien plus avisĂ© que le grand saint Denis, la fourrait dans sa poche !Avec une plume tout cela est pĂąle et glacĂ©. Comment la plume pourrait-elle rivaliser avec la pantomime ? La pantomime est l'Ă©puration de la comĂ©die ; c'en est la quintessence ; c'est l'Ă©lĂ©ment comique pur, dĂ©gagĂ© et concentrĂ©. Aussi, avec le talent spĂ©cial des acteurs anglais pour l'hyperbole, toutes ces monstrueuses farces prenaient-elles une rĂ©alitĂ© singuliĂšrement des choses les plus remarquables comme comique absolu, et, pour ainsi dire, comme mĂ©taphysique du comique absolu, Ă©tait certainement le dĂ©but de cette belle piĂšce, un prologue plein d'une haute esthĂ©tique. Les principaux personnages de la piĂšce, Pierrot, Cassandre, Harlequin, Colombine, LĂ©andre, sont devant le public, bien doux et bien tranquilles. Ils sont Ă  peu prĂšs raisonnables et ne diffĂšrent pas beaucoup des braves gens qui sont dans la salle. Le souffle merveilleux qui va les faire se mouvoir extraordinairement n'a pas encore soufflĂ© sur leurs cervelles. Quelques jovialitĂ©s de Pierrot ne peuvent donner qu'une pĂąle idĂ©e de ce qu'il fera tout Ă  l'heure. La rivalitĂ© de Harlequin et de LĂ©andre vient de se dĂ©clarer. Une fĂ©e s'intĂ©resse Ă  Harlequin c'est l'Ă©ternelle protectrice des mortels amoureux et pauvres. Elle lui promet sa protection, et, pour lui en donner une preuve immĂ©diate, elle promĂšne avec un geste mystĂ©rieux et plein d'autoritĂ© sa baguette dans les le vertige est entrĂ©, le vertige circule dans l'air ; on respire le vertige ; c'est le vertige qui remplit les poumons et renouvelle le sang dans le que ce vertige ? C'est le comique absolu ; il s'est emparĂ© de chaque ĂȘtre. LĂ©andre, Pierrot, Cassandre, font des gestes extraordinaires, qui dĂ©montrent clairement qu'ils se sentent introduits de force dans une existence nouvelle. Ils n'en ont pas l'air fĂąchĂ©. Ils s'exercent aux grands dĂ©sastres et Ă  la destinĂ©e tumultueuse qui les attend, comme quelqu'un qui crache dans ses mains et les frotte l'une contre l'autre avant de faire une action d'Ă©clat. Ils font le moulinet avec leurs bras, ils ressemblent Ă  des moulins Ă  vent tourmentĂ©s par la tempĂȘte. C'est sans doute pour assouplir leurs jointures, ils en auront besoin. Tout cela s'opĂšre avec de gros Ă©clats de rire, pleins d'un vaste contentement ; puis ils sautent les uns par-dessus les autres, et leur agilitĂ© et leur aptitude Ă©tant bien dĂ»ment constatĂ©es, suit un Ă©blouissant bouquet de coups de pied, de coups de poing et de soufflets qui font le tapage et la lumiĂšre d'une artillerie ; mais tout cela est sans rancune. Tous leurs gestes, tous leurs cris, toutes leurs mines disent La fĂ©e l'a voulu, la destinĂ©e nous prĂ©cipite, je ne m'en afflige pas ; allons ! courons ! Ă©lançons-nous ! Et ils s'Ă©lancent Ă  travers l'Ɠuvre fantastique, qui, Ă  proprement parler, ne commence que lĂ , c'est-Ă -dire sur la frontiĂšre du et Colombine, Ă  la faveur de ce dĂ©lire, se sont enfuis en dansant, et d'un pied lĂ©ger ils vont courir les un exemple celui-lĂ  est tirĂ© d'un auteur singulier, esprit trĂšs-gĂ©nĂ©ral, quoi qu'on en dise, et qui unit Ă  la raillerie significative française la gaietĂ© folle, mousseuse et lĂ©gĂšre des pays du soleil, en mĂȘme temps que le profond comique germanique. Je veux encore parler d' le conte intitulĂ© Daucus Carota, le Roi des Carottes, et par quelques traducteurs la FiancĂ©e du roi, quand la grande troupe des Carottes arrive dans la cour de la ferme oĂč demeure la fiancĂ©e, rien n'est plus beau Ă  voir. Tous ces petits personnages d'un rouge Ă©carlate comme un rĂ©giment anglais, avec un vaste plumet vert sur la tĂȘte comme les chasseurs de carrosse, exĂ©cutent des cabrioles et des voltiges merveilleuses sur de petits chevaux. Tout cela se meut avec une agilitĂ© surprenante. Ils sont d'autant plus adroits et il leur est d'autant plus facile de retomber sur la tĂȘte, qu'elle est plus grosse et plus lourde que le reste du corps, comme les soldats en moelle de sureau qui ont un peu de plomb dans leur malheureuse jeune fille, entichĂ©e de rĂȘves de grandeur, est fascinĂ©e par ce dĂ©ploiement de forces militaires. Mais qu'une armĂ©e Ă  la parade estdiffĂ©rente d'une armĂ©e dans ses casernes, fourbissant ses armes, astiquant son fourniment, ou, pis encore, ronflant ignoblement sur ses lits de camps puants et sales ! VoilĂ  le revers de la mĂ©daille ; car tout ceci n'Ă©tait que sortilĂ©ge, appareil de sĂ©duction. Son pĂšre, homme prudent et bien instruit dans la sorcellerie, veut lui montrer l'envers de toutes ces splendeurs. Ainsi, Ă  l'heure oĂč les lĂ©gumes dorment d'un sommeil brutal, ne soupçonnant pas qu'ils peuvent ĂȘtre surpris par l'Ɠil d'un espion, le pĂšre entr'ouvre une des tentes de cette magnifique armĂ©e ; et alors la pauvre rĂȘveuse voit cette masse de soldats rouges et verts dans leur Ă©pouvantable dĂ©shabillĂ©, nageant et dormant dans la fange terreuse d'oĂč elle est sortie. Toute cette splendeur militaire en bonnet de nuit n'est plus qu'un marĂ©cage pourrais tirer de l'admirable Hoffmann bien d'autres exemples de comique absolu. Si l'on veut bien comprendre mon idĂ©e, il faut lire avec soinDaucus Carota, Peregrinus Tyss, le Pot d'or, et surtout, avant tout, la Princesse Brambilla, qui est comme un catĂ©chisme de haute qui distingue trĂšs-particuliĂšrement Hoffmann est le mĂ©lange involontaire, et quelquefois trĂšs-volontaire, d'une certaine dose de comique significatif avec le comique le plus absolu. Ses conceptions comiques les plus supra-naturelles, les plus fugitives, et qui ressemblent souvent Ă  des visions de l'ivresse, ont un sens moral trĂšs-visible c'est Ă  croire qu'on a affaire Ă  unphysiologiste ou Ă  un mĂ©decin de fous des plus profonds, et qui s'amuserait Ă  revĂȘtir cette profonde science de formes poĂ©tiques, comme un savant qui parlerait par apologues et si vous voulez, pour exemple, le personnage de Giglio Fava, le comĂ©dien atteint de dualisme chronique dans la Princesse Brambilla. Ce personnage un change de temps en temps de personnalitĂ©, et, sous le nom de Giglio Fava, il se dĂ©clare l'ennemi du prince assyrien Cornelio Chiapperi ; et quand il est prince assyrien, il dĂ©verse le plus profond et le plus royal mĂ©pris sur son rival auprĂšs de la princesse, sur un misĂ©rable histrion qui s'appelle, Ă  ce qu'on dit, Giglio faut ajouter qu'un des signes trĂšs-particuliers du comique absolu est de s'ignorer lui-mĂȘme. Cela est visible, non-seulement dans certains animaux du comique desquels la gravitĂ© fait partie essentielle, comme les singes, et dans certaines caricatures sculpturales antiques dont j'ai dĂ©jĂ  parlĂ©, mais encore dans les monstruositĂ©s chinoises qui nous rĂ©jouissent si fort, et qui ont beaucoup moins d'intentions comiques qu'on le croit gĂ©nĂ©ralement. Une idole chinoise, quoiqu'elle soit un objet de vĂ©nĂ©ration, ne diffĂšre guĂšre d'un poussah ou d'un magot de pour en finir avec toutes ces subtilitĂ©s et toutes ces dĂ©finitions, et pour conclure, je ferai remarquer une derniĂšre fois qu'on retrouve l'idĂ©e dominante de supĂ©rioritĂ© dans le comique absolu comme dans le comique significatif, ainsi que je l'ai, trop longuement peut-ĂȘtre, expliquĂ© ; — que, pour qu'il y ait comique, c'est-Ă -dire Ă©manation, explosion, dĂ©gagement de comique, il faut qu'il y ait deux ĂȘtre en prĂ©sence ; — que c'est spĂ©cialement dans le rieur, dans le spectateur, que gĂźt le comique ; — que cependant, relativement Ă  cette loi d'ignorance, il faut faire une exception pour les hommes qui ont fait mĂ©tier de dĂ©velopper en eux le sentiment du comique et de le tirer d'eux-mĂȘmes pour le divertissement de leurs semblables, lequel phĂ©nomĂšne rentre dans la classe de tous les phĂ©nomĂšnes artistiques qui dĂ©notent dans l'ĂȘtre humain l'existence d'une dualitĂ© permanente, la puissance d'ĂȘtre Ă  la fois soi et un pour en revenir Ă  mes primitives dĂ©finitions et m'exprimer plus clairement, je dis que quand Hoffmann engendre le comique absolu, il est bien vrai qu'il le sait ; mais il sait aussi que l'essence de ce comique est de paraĂźtre s'ignorer lui-mĂȘme et de dĂ©velopper chez le spectateur, ou plutĂŽt chez le lecteur, la joie de sa propre supĂ©rioritĂ© et la joie de la supĂ©rioritĂ© de l'homme sur la nature. Les artistes crĂ©ent le comique ; ayant Ă©tudiĂ© et rassemblĂ© les Ă©lĂ©ments du comique, ils savent que tel ĂȘtre est comique, et qu'il ne l'est qu'Ă  la condition d'ignorer sa nature ; de mĂȘme que, par une loi inverse, l'artiste n'est artiste qu'Ă  la condition d'ĂȘtre double et de n'ignorer aucun phĂ©nomĂšne de sa double nature.
Leroi du rire est dans la lune Il est venu se prĂ©senter Avec un beau chapeau Ă  plumes Et des habits tout rapiĂ©cĂ©s . Qui met son manteau Toujours Ă  l’envers Et son vieux chapeau Toujours de travers Ses yeux de limace Qui dorment et qui bougent Et plein de grimaces autour d’un nez rouge ? C’est le clown ! . Refrain . Qui fait du vĂ©lo Avec un balai
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Bouffons et bouffonnerieBouffons et bouffonnerieAu théùtre, la bouffonnerie est l’esprit de la farce, et accidentellement de la comĂ©die. Elle s’adresse surtout Ă  la populace et rĂ©ussit par des plaisanteries basses et grossiĂšres. On appelle bouffons certains acteurs ordinairement chargĂ©s de rĂŽles d’un comique outrĂ©, et qui travaillent Ă  provoquer la gaietĂ© par des moyens, gestes, inflexions de voix, ou grimaces qui ne sont pas toujours d’un goĂ»t bouffons Ă©taient classĂ©s en deux variĂ©tĂ©s le bouffon naturel », concernant un individu simple d’esprit ou atteint d’une maladie mentale, et le bouffon artificiel », qui n’est thĂ©oriquement qu’une copie imparfaite de la premiĂšre variĂ©tĂ©, mais pourtant qui est prĂ©sent en premier dans la littĂ©rature europĂ©enne certainement grĂące Ă  l’image archĂ©typale du théùtre antique avait ses bouffons populaires, le Maccus le niais, le Bucco le glouton, le Pappus le vieil avare, le Dossennus le bossu malicieux et le Manducus l’ogre terrifiant, qui donnent de la vie aux atellanes â„č. À la scĂšne italienne, les bouffons sont devenus cĂ©lĂšbres et se sont produits, avec une grande variĂ©tĂ© de types, dans les improvisations de la commedia dell’arte. La comĂ©die française a eu aussi ses bouffons Tabarin, Mondor, Turlupin, Jodelet, Jocrisse, etc. Ils sont souvent dĂ©signĂ©s sous le nom de farceurs, mais que les grandes scĂšnes, comme celles de l’HĂŽtel de Bourgogne et des Marais, n’ont pas dĂ©daignĂ© d’appeler Ă  elles. Le gracioso a Ă©tĂ© le bouffon de la scĂšne espagnole et le clown celui de la scĂšne anglaise. Sous les noms principaux de ces personnages ou des genres auxquels ils ont dĂ» leurs succĂšs, nous marquons la part que s’est faite la bouffonnerie dans les divers théùtres anciens et Les atellanes Les atellanes sont des sortes de farces ou comĂ©dies bouffonnes de l’ancien théùtre italique, auquel les Romains les empruntent, en leur conservant le nom de fabulƓ atellanƓ qui leur venait d’Atella, commune italienne, situĂ©e dans la province de Potenza, dans la rĂ©gion Basilicate en Italie mĂ©ridionale.→ À lire La farce. – La commedia dell’arte. – La comĂ©die. – La comĂ©die classique en Merritt Chase, Keying Up » – The Court Jester [Le Bouffon de la cour] dĂ©tail, genre bouffonDe mĂȘme que le bouffon au théùtre est l’acteur chargĂ© de faire rire, de mĂȘme le genre bouffon, en littĂ©rature, a le rire pour objet essentiel. Il ne travestit pas les caractĂšres et ne cache pas une critique sous la plaisanterie, comme le genre burlesque. Il ne recherche pas, comme le grotesque, les effets hardis d’un art chaudement colorĂ©. Il rit pour rire, il choisit Ă  cet effet des physionomies, des scĂšnes, des pensĂ©es triviales, et met en harmonie avec elles la trivialitĂ© du y a toutefois entre le burlesque, le grotesque et le bouffon, des analogies qui rendent la confusion assez facile entre les trois termes et entre les productions diverses qu’ils dĂ©signent. Le Typhon ou la Gigantomachie de Paul Scarron, que Nicolas Boileau a rangĂ© dans le genre burlesque, est plutĂŽt du genre simplement bouffon. L’auteur n’y a pas dĂ©figurĂ©, comme dans son Virgile travesti, des types dĂ©finitivement fixĂ©s par un Ă©crivain. Les gĂ©ants pris directement Ă  la mythologie n’étaient pour lui que des personnages lĂ©gendaires et de convention, qu’il pouvait peindre comme il lui plaisait, sans mettre une opposition rĂ©elle entre leur nature primitive et la vulgaritĂ© plaisante des actes ou des propos qu’il leur prĂȘtait. La BaronĂ©ide du mĂȘme auteur est une satire bouffonne. Don Japhet d’ArmĂ©nie, HĂ©ritier ridicule et Jodelets sont des comĂ©dies de mĂȘme genre bouffon est Ă  la mode dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle. C’est Ă  ce genre qu’appartiennent les Lettres et les Histoires comiques de Cyrano de Bergerac. Jamais peut-ĂȘtre on ne pousse plus loin la bouffonnerie. Elle est Ă  la fois dans les mots et les idĂ©es. À propos de la neige, il dit que l’univers est une tarte que l’Hiver, ce grand monstre, sucre pour l’avaler ». La lune est a une lucarne du ciel », ou bien la platine oĂč Diane dresse les rabats d’Apollon ». Le comble est dans la plaisanterie suivante Vous avez la bouche si large, que je crains quelquefois que votre tĂȘte ne tombe dedans ».Les romans comiques, satiriques et bourgeois de la mĂȘme Ă©poque rentrent aussi en grande partie dans le bouffon. Une foule de piĂšces de vers, comme quelques-unes de Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, l’ami de Boileau, attestent jusqu’à la fin du siĂšcle la faveur d’un genre contre lequel Voltaire donnera le signal de la rĂ©action.→ À lire Le burlesque. – La littĂ©rature française du XVIIe siĂšcle l’ñge baroque et l’ñge Ă  retenirUn bouffon est un personnage Ă  l’apparence le plus souvent grotesque attachĂ© Ă  la personne d’un roi ou d’un haut personnage, chargĂ© de l’amuser par ses facĂ©ties ou ses moqueries Ă  l’égard de la cour. EmployĂ© en tant qu’adjectif, dĂ©signe ce qui provoque le rire par son cĂŽtĂ© comique, gĂ©nĂ©ralement peu dĂ©licat ou bouffonnerie est le caractĂšre de ce qui fait rire par son extravagance. Elle implique Ă©galement l’acte ou la parole dont l’extravagance est destinĂ©e Ă  faire rire. En littĂ©rature, la bouffonnerie est une Ɠuvre ou une situation littĂ©raire caractĂ©risĂ©e par l’extravagance connexes Rubriques du site LumiĂšre sur
 – LittĂ©rature. – L’univers des livres. La comĂ©die. – La comĂ©die classique en France. – L’opĂ©ra-comique. – Le vaudeville. Le théùtre et l’outrance baroque. La commedia dell’arte. Personnages » Figaro. – Pierrot. – Arlequin. – Polichinelle. Les personnages littĂ©raires dans la langue française. Genres littĂ©raires » Le théùtre. Le genre dramatique. Le texte théùtral » Les procĂ©dĂ©s du comique. Exercice Ă  trous Au temps de Pierrot et de livresRecherche sur le site
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LĂ©tĂ© dans vos oreilles 20 Minutes / BĂ©raud Partager. À propos de ce podcast Épisodes 81; À propos; Épisodes 81; À propos «The White Lotus», les secrets du gĂ©nĂ©rique de la sĂ©rie. new. Published At Il y a 3 heures Time 6 minutes «Dix pour cent», les secrets du gĂ©nĂ©rique de la sĂ©rie. new. Published At vendredi 19 aoĂ»t 2022 Time 9 minutes «Mission impossible»,
1. Quel Ă©vĂ©nement marque la fin de la PrĂ©histoire et le dĂ©but de l’AntiquitĂ© ? La sĂ©dentarisation de l’Homme La premiĂšre monnaie d’échange L’apparition de l’écriture 2. Lequel de ces pharaons a rĂ©gnĂ© en premier ? ToutĂąnkhamon ClĂ©opĂątre AkhĂ©naton RamsĂšs II 3. Quel peuple investit le territoire français au VIIe siĂšcle av. ? 4. Qui gagne la bataille d’AlĂ©sia en 52 av. ? VercingĂ©torix Jules CĂ©sar Clovis Ier PĂ©pin le bref 5. Au Ve siĂšcle, la Gaule est ravagĂ©e par les Huns. Qui est le souverain de ce peuple ? 6. Quel est le premier peuple Ă  obtenir le droit de vote des citoyens ? 7. Quel Ă©vĂ©nement marque la fin de l’AntiquitĂ© ? La naissance de Jesus Christ La chute de l’Empire Romain d'Occident L’éruption du VĂ©suve La RĂ©volte de Spartacus 8. Quel empire s’empare de la totalitĂ© de la Chine et d'une Ă©norme partie de l'Eurasie en 1279 ? 9. Quelle civilisation vivait en AmĂ©rique du Sud et non en AmĂ©rique centrale ? 10. Le roi Dagobert Ier celui de la chanson avec la culotte fait partie de la dynastie des
 Carolingiens MĂ©rovingiens CapĂ©tiens 11. À quel siĂšcle l’Europe adopte les chiffres arabes ? 12. Que signifie Charlemagne ? Charles le Juste Charles le Grand Charles le Magnifique 13. Quel est l’enjeu de la premiĂšre croisade ? ReconquĂ©rir les terres saintes La prise de Constantinople Repousser l’armĂ©e de musulmans Ă  Poitiers 14. Qui est l’ennemi de la France pendant la guerre de Cent ans ? 15. Quel Ă©vĂ©nement marque, pour de nombreux historiens, la fin du Moyen-Âge et le dĂ©but des Temps modernes en plus de la chute de Constantinople ? L’Invention de l’imprimerie par Gutenberg La dĂ©couverte de l’AmĂ©rique par Christophe Colomb L’ÉpidĂ©mie de Peste noire 16. Quel exploit a rĂ©alisĂ© Fernand de Magellan ? La dĂ©couverte de l’Antarctique Contourner l’Afrique pour aller en Inde Le tour du monde en bateau 17. Qui dĂ©couvre en premier parmi ces quatre personnes que la Terre tourne autour du soleil ? 18. En 1515, qui est le vainqueur de la bataille de Marignan ? Philippe-Auguste Charles V François Ier Henri IV 19. Qui sont les victimes lors du massacre de la Saint-BarthĂ©lĂ©my ? 20. Quelle est l’annĂ©e de la DĂ©claration d’IndĂ©pendance des Etats-Unis que l’on cĂ©lĂšbre le 4 juillet ? 21. À quel Ăąge meurt Louis XIV ? 22. Qui Ravaillac assassine-t-il en 1610 ? Henri III Henri IV Charles IX Louis XIII 23. Quel roi est exĂ©cutĂ© en 1793, pendant la rĂ©volution française ? 24. Quelle bataille de NapolĂ©on est une dĂ©faite ? 25. Parmi ces philosophes, lequel appartient au mouvement des LumiĂšres ? Descartes Voltaire Freud Platon 26. En quoi consiste la Monarchie de Juillet ? Le fils de Charles X rĂ©cupĂšre le pouvoir Le droit de vote n’est donnĂ© qu’aux riches bourgeois Le ClergĂ© dĂ©cide du souverain 27. Laquelle de ces inventions n’a aucun lien avec Thomas Edison ? L’ampoule Ă©lectrique Ă  filaments Le phonographe La locomotive Ă  vapeur La pile alcaline 28. Lors de quel rĂ©gime rĂ©publicain l’affaire Dreyfus s’est-elle dĂ©roulĂ©e ? 29. À qui doit-on la politique dite du New Deal aux Etats-Unis ? 30. Quel film est considĂ©rĂ© comme le tout premier du cinĂ©ma ? Le Voyage dans la Lune de George MĂ©liĂšs La Sortie de l'usine LumiĂšre Ă  Lyon des FrĂšres LumiĂšre Nosferatu le vampire de F. W. Murnau Le Vol du grand rapide d’Edwin Porter 31. Que s’est-il passĂ© les 16 et 17 juillet 1942 ? La Bataille de Stalingrad La Rafle du VĂ©lodrome d'Hiver L’Attaque de Pearl Harbor Le SoulĂšvement du ghetto de Varsovie 32. En quelle annĂ©e les femmes françaises peuvent-elles enfin travailler sans l'autorisation de leur mari et ouvrir un compte en banque ? 33. À la suite de quels Ă©vĂ©nements est créé l’ONU ? La premiĂšre guerre mondiale La seconde guerre mondiale 34. Qui est Ă  l'origine de l'abolition de la peine de mort en France ? Simone Veil Georges Pompidou Robert Badinter Maurice Faure 35. En quelle annĂ©e a Ă©tĂ© dĂ©truit le mur de Berlin ? 36. De quelle nationalitĂ© est le premier homme Ă  avoir effectuĂ© un vol dans l'espace en 1961 ? AmĂ©ricain Japonais SoviĂ©tique Français 37. Les accords qui ont prĂ©parĂ© l'indĂ©pendance en AlgĂ©rie sont 38. Qui est le seul prĂ©sident amĂ©ricain a avoir dĂ©missionnĂ© ? Johnson Nixon Reagan Carter 39. En quelle annĂ©e est dĂ©couvert le VIH, le virus du SIDA ? 40. Depuis quand est-il interdit de fumer dans les lieux publics fermĂ©s et couverts en France ?

Le31 aoĂ»t 1997, Diana est dĂ©cĂ©dĂ©e dans un accident de voiture dans le tunnel du Pont de l’Alma Ă  Paris Il y a 25 ans, le 31 aoĂ»t 1997, la princesse Diana dĂ©cĂ©dait dans un accident de

ï»żC’est l’histoire du roi sous la lune. C’est la nuit et la lune brille. Girafe, Serpent, Tigre, ZĂšbre, Coq et Cygne qui passent par-lĂ , voient un drĂŽle de personnage sous la lune. Il a une couronne, dit Girafe. Il a une couronne, rĂ©pĂštent les autres en cƓur. C’est un roi, dit Girafe. C’est un roi, rĂ©pĂštent les autres en cƓur. Vive le roi, crie Girafe. Vive le roi, rĂ©pĂštent les autres en cƓur. Ils se mettent Ă  danser tous ensemble
RĂ©alisateur Eric Omond / Jean Christophe PrudhommeProducteur JLA ProductionsAnnĂ©e de copyright 2015AnnĂ©e de production 2015PubliĂ© le 01/07/16ModifiĂ© le 16/03/20Ce contenu est proposĂ© par Le23/08/2022 Ă  17h15 : La station du Mont #Aigoual dans le Gard a enregistrĂ© 20 jours de #chaleur cet Ă©tĂ©, battant largement l'ancien record de 14 jours durant l'Ă©tĂ© 2003. Cette station est active depuis 1896. via @MeteoFrance_SE dimanche 2 janvier 2022 Excellente annĂ©e 2022 PubliĂ© par Lune Tags WTF 13 commentaires Baroonadimanche, 02 janvier, 2022On a le droit qu'Ă  un seul chocolat ? 😩 Que Griaule te soit favorable en 2022 !RĂ©pondreSupprimerRĂ©ponsesLunelundi, 03 janvier, 2022Tu as droit Ă  TOUT LE CHOCOLAT !!! Bisous !!SupprimerRĂ©ponsesRĂ©pondreRĂ©pondreDFdimanche, 02 janvier, 2022Merci pour tes voeux savoureux! Je te souhaite Ă©galement une excellente nouvelle 03 janvier, 2022Merci !SupprimerRĂ©ponsesRĂ©pondreRĂ©pondreFrey jean pierredimanche, 02 janvier, 20222022 sur la route des nouvelles dickiennes je m'y mets vous m'Ă©clairerez et merci pour vos avisjean pierre freyRĂ©pondreSupprimerRĂ©ponsesLunelundi, 03 janvier, 2022Excellente idĂ©e !! Bonnes lectures !SupprimerRĂ©ponsesRĂ©pondreRĂ©pondrecelindanaelundi, 03 janvier, 2022Bonne annĂ©e Ă  toi aussi plein de belles dĂ©couvertes et de 04 janvier, 2022De mĂȘme ! SupprimerRĂ©ponsesRĂ©pondreRĂ©pondreshayamardi, 04 janvier, 2022TrĂšs bonne annĂ©e licornesque Ă  toi aussi ;RĂ©pondreSupprimerRĂ©ponsesLunejeudi, 06 janvier, 2022MerciiiSupprimerRĂ©ponsesRĂ©pondreRĂ©pondreXapurmercredi, 05 janvier, 2022LicornanĂ©e !RĂ©pondreSupprimerRĂ©ponsesLunejeudi, 06 janvier, 2022🩄🩄🩄 Ă  toi aussi ! SupprimerRĂ©ponsesRĂ©pondreRĂ©pondreAnonymemardi, 11 janvier, 2022Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l' un commentaireCharger la suite... Article plus rĂ©cent Article plus ancien Accueil Inscription Ă  Publier les commentaires Atom Pages vues
Leclown Le clown Refrain Le roi du rire est dans la lune Il est venu se prĂ©senter Avec un beau chapeau Ă  plumes Et des habits tout rapiĂ©cĂ©s. Qui met son manteau Toujours Ă  l’envers Et
"Je travaille ici depuis 37 ans, et c'est la chose la plus palpitante Ă  laquelle j'ai jamais participĂ©." Rick LaBrode est directeur de vol Ă  la Nasa, et Ă  la fin du mois, c'est sous sa responsabilitĂ© que se dĂ©roulera une mission spatiale historique la premiĂšre du programme devant marquer le retour des AmĂ©ricains sur la veille du dĂ©collage, "je ne vais pas ĂȘtre capable de dormir beaucoup, c'est sĂ»r", confie-t-il Ă  l'AFP, devant les dizaines d'Ă©crans de la salle de contrĂŽle des vols Ă  Houston, au la premiĂšre fois depuis la derniĂšre mission Apollo en 1972, une fusĂ©e - la plus puissante du monde - propulsera une capsule habitable jusqu'en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur Terre. DĂšs 2024, des astronautes monteront Ă  bord pour effectuer le mĂȘme trajet, et l'annĂ©e suivante au plus tĂŽt, ils poseront de nouveau le pied sur la cette premiĂšre mission test de 42 jours, appelĂ©e ArtĂ©mis 1, une dizaine de personnes se trouveront Ă  tout instant dans la salle du cĂ©lĂšbre "Mission Control Center", modernisĂ©e pour l'
tEauy7.
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