25 juin 2022 - MAJ 27/06/2022 1823 La RĂ©daction 25 juin 2022 - MAJ 27/06/2022 1823 Horreur Ăcran Large vous a sĂ©lectionnĂ© 30 des meilleurs films d'horreur de tous les temps. Les plus populaires, les mieux notĂ©s, les plus effrayants petit guide. C'est la grande question quel film d'horreur regarder quand on a envie de frissonner, d'hurler, de se marrer devant de la tripaille ou de faire une nuit blanche, et qu'on cherche une bonne histoire de monstres, de fantĂŽmes, de dĂ©mons, de maison hantĂ©e ou de cauchemar au-delĂ du rĂ©el ? Classement des meilleurs films d'horreur, du moins effrayant au plus effrayant. Sur le mĂȘme sujet Les meilleurs films d'horreur sur Netflix Quand tu aimes un peu trop regarder des films 30. BRAINDEAD Sortie 1993 - DurĂ©e 1h44 Un film trĂšs lĂ©gĂšrement gore L'histoire Lionel Cosgrove est amoureux de la jeune Paquita, mais ça ne plait pas vraiment Ă sa mĂšre, qui fait tout pour les sĂ©parer. Et lorsque la marĂątre se fait mordre par un singe-rat meurtrier et qu'elle se transforme en zombie Ă l'appĂ©tit insatiable, les choses se compliquent pour le couple en devenir. Pourquoi c'est un film d'horreur culte Braindead est probablement la plus gore, inventive et attachante des comĂ©dies d'horreur. Pour conclure sa trilogie dantesque, Peter Jackson ouvre les vannes de l'hĂ©moglobine et du mauvais goĂ»t pour ne jamais les refermer. Sa mise en scĂšne suit le mouvement, Ă©pouse la folie furieuse d'un long-mĂ©trage volontairement grotesque, enchainant Ă un rythme effrĂ©nĂ© les effets visuels et les gags dĂ©lirants, enchĂąssĂ©s les uns dans les autres. Une gĂ©nĂ©rositĂ© toujours inĂ©galĂ©e, culminant dans un gargantuesque climax, apogĂ©e inoubliable du splatter movie. Comme si les prĂȘtres ninja qui copulent avec les infirmiĂšres quasi sans tĂȘte, les bĂ©bĂ©s zombies et les jets de pus dans la bouillabaisse ne suffisaient pas, le cinĂ©aste orchestre un opĂ©ra gore interminable. Il dĂ©voile une idĂ©e de rĂ©alisation par plan, cumule les concepts frappadingues les intestins vivants ! et se joue de l'espace jusqu'Ă l'inonder de sang frais. Le spectacle qui en rĂ©sulte ne demande qu'une seule chose enfin une Ă©dition Blu-ray. Dans le mĂȘme genre Le reste de la trilogie, Ă savoir Les Feebles et Bad Taste, mais aussi Toxic Avenger et les autres productions Troma avec un zeste Ă©picĂ© de politique. 29. Evil Dead 2 Sortie 1987 - DurĂ©e 1h25 Quand tu trouves ton Ăąme-soeur L'histoire Ash Williams et sa copine partent en week-end, en amoureux, dans une charmante bicoque abandonnĂ©e dans les bois, sans avoir vu le premier film sans se douter quâun magnĂ©tophone trĂšs dangereux les attend dans la cave. ForcĂ©ment, une fois lâincantation enregistrĂ©e rĂ©citĂ©e, des forces malĂ©fiques sâen prennent Ă eux et le pauvre Ash va ĂȘtre forcĂ© de causer du tort Ă son aimĂ©e. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Parce quâil faut bien citer un film du maĂźtre Sam Raimi, grand artisan de lâhorreur et de la comĂ©die qui est mĂȘme parvenu Ă sauvegarder temporairement du moins son style bien Ă lui lors de ses pĂ©rĂ©grinations hollywoodiennes. Mais câest bien avec la trilogie Evil Dead quâil sâest fait connaĂźtre. Le premier opus est un petit classique aussi fauchĂ© que rĂ©volutionnaire. Sa fausse suite, Evil Dead 2, est dĂ©jĂ une parodie savoureuse et assurĂ©ment lâune des comĂ©dies dâhorreur les plus efficaces jamais tournĂ©es. Avant dâĂȘtre un amateur dâhorreur, le cinĂ©aste est amoureux de la bande dessinĂ©e et du slapstick. VoilĂ quâil combine les deux dans une montagne russe gore au rythme effrĂ©nĂ©, multipliant les gags visuels et les plans tous droits sortis dâun comic-book. Le pauvre Bruce Campbell, ami dâenfance et souffre-douleur de Raimi en prend plein la tronche, au fur et Ă mesure que son imagination dĂ©bridĂ©e se dĂ©ploie sur ces quelques mĂštres carrĂ©s de forĂȘt. Heureusement, ce hĂ©ros malchanceux a le temps dâattraper une tronçonneuse et de devenir lâun des personnages de film dâhorreur les plus iconiques de tous les temps. Hail to the king, baby ! Dans le mĂȘme genre LâArmĂ©e des tĂ©nĂšbres, Jusquâen Enfer, Le Jour de la bĂȘte 28. THE DEVIl's reject Sortie 2005 - DurĂ©e 1h47 Faire du stop, c'est devenu trĂšs dangereux L'histoire La famille Firely vit depuis des dĂ©cennies de petits larcins, de meurtres et autres outrages, perpĂ©trĂ©s depuis leur ranch dĂ©fraĂźchi du Texas. Quand un raid des autoritĂ©s les disperse, ils se lancent dans un ultime baroud d'honneur pour rĂ©unir le clan et en sauver la matriarche, apprĂ©hendĂ©e par un shĂ©rif assoiffĂ© de violence. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Musicien culte, rĂ©alisateur de l'hallucinogĂšne Maison des 1000 Morts, Rob Zombie livre ici son magnum opus. DĂ©claration d'amour Ă la contre-culture des annĂ©es 70 autant que plaidoyer enragĂ© pour les marginaux, les monstres et les laissĂ©s pour compte, son film est une cathĂ©drale de tout ce que le cinĂ©ma amĂ©ricain et la culture occidentale ont produit de dĂ©mence au cours de ces derniĂšres dĂ©cennies. Car si l'amour du cinĂ©aste pour sa galerie d'assassins tripoteurs d'innocents est contagieux, s'il parvient souvent Ă nous faire rire avec les interactions chaotiques de cette tribu oĂč rĂšgne autant la folie que l'amour, il n'en dissimule jamais la monstruositĂ© profonde. On a beau avoir envie d'enlacer Otis et Baby, de taper dans le dos du Captain Spaulding, on ne restera pas pour autant de marbre quand ces joyeux fous furieux s'amusent Ă martyriser de malheureux musiciens de country, sans oublier de traumatiser une paire de mĂŽmes au passage. Chaleureux et aimant, ce road trip sauvage a cela de troublant qu'il nous permet de voir en quoi dans un monde dĂ©ment la folie est peut-ĂȘtre la seule option valable. Dans le mĂȘme genre Si personne n'a atteint ce degrĂ© de jubilation maniaque, on retrouve les graines de massacres de Zombie dans des classiques tels que Maniac ou Henry portrait of a serial killer. 27. Nosferatu Sortie 1922 - DurĂ©e 1h34 Un mur, une ombre, une lĂ©gende est nĂ©e L'histoire 1838. Un jeune clerc de notaire doit laisser derriĂšre lui sa compagne pour rencontrer le conte Orlok en Transylvanie. Sauf que celui-ci se met Ă convoiter sa moitiĂ© et que, pour la ravir, il sĂšme la mort et la peste. Pourquoi c'est un film d'halloween culte On aurait pu parcourir la riche histoire des films de vampire, en prĂ©lever quelques chefs-d'oeuvre incontestĂ©s comme certains Dracula avec Christopher Lee, Aux FrontiĂšres de l'Aube ou Morse. Mais pourquoi ne pas revenir aux origines, certes moins Ă©rotisĂ©es que les suceurs de sang qui ont suivi l'incarnation de Bela Lugosi, mais assurĂ©ment dĂ©finitives ? Claque visuelle absolue, soulignant parfaitement Ă quel point l'expressionnisme allemand, a fortiori celui de Murnau, a construit l'esthĂ©tique du cinĂ©ma d'Ă©pouvante, le premier Nosferatu fait dĂ©jĂ de la figure du vampire un ĂȘtre Ă©minemment cinĂ©matographique. La terreur qu'il sĂšme est stylistique, c'est de la lumiĂšre sur un Ă©cran ou plutĂŽt une ombre au tableau. Il vit sur pellicule et tue des personnages sacrifiables dans des dĂ©cors difformes. Ăvidemment, le genre a beaucoup Ă©voluĂ© depuis un siĂšcle. Mais se replonger dans cette noirceur originelle tient presque d'un pĂšlerinage que tout cinĂ©phile devrait considĂ©rer. Dans le mĂȘme genre Le fascinant remake de Werner Herzog, mais aussi la version fantasmagorique Vampyr, une anomalie dans la carriĂšre de Dreyer. 26. zombie Sortie 1978 - DurĂ©e 1h57 Raaaah le nutellaaaaaa L'histoire Quand il n'y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre. Et leur destination, c'est un centre commercial, vers lequel ils se dirigent par rĂ©flexe. Manque de bol, c'est lĂ aussi que se rĂ©fugie une bande de survivants, qui comptent profiter de la crise pour consommer Ă moindres frais. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Ils sont beaucoup Ă considĂ©rer que le cinĂ©ma d'horreur social est une excroissance de notre Ă©poque. Et ils sont beaucoup Ă ne pas avoir vu Zombie, dans lequel le grand George A. Romero, fort de la rĂ©ussite de La Nuit des morts-vivants, tire au bazooka sur la sociĂ©tĂ© mercantiliste amĂ©ricaine et plus gĂ©nĂ©ralement occidentale. Dans son apocalypse, les morts et les vivants se rĂ©fugient dans le lieu qui rĂ©git leurs pauvres existences le centre commercial. Une humanitĂ© rĂ©duite Ă ses plus basses pulsions de consommation s'y terre et tente maladroitement de survivre, acculĂ©e par des monstres dont les instincts primaires comprennent le poussage de caddie. Les effets gores rĂ©volutionnaires de Tom Savini et la musique entĂȘtante de Goblin surtout prĂ©sente dans la version europĂ©enne en rajoutent encore Ă cet Ă©tat des lieux acide d'une sociĂ©tĂ© contemporaine qui n'a pas bougĂ© d'un iota depuis. Dans le mĂȘme genre Les autres films de zombies de Romero La Nuit des morts vivants, Day of the Dead, Land of the dead et le mal-aimĂ© Diary of the Dead ou - dans un autre registre - le remake de Zack Snyder et James Gunn, Dawn of the Dead. 25. Les Autres Sortie 2001 - DurĂ©e 1h45 Nicole avec Kids mais sans Man L'histoire IsolĂ©e dans une grande maison sur l'Ăźle de Jersey, en attendant le retour de son mari parti au front, Grace Ă©lĂšve ses deux enfants, atteints d'une Ă©trange maladie. Parce qu'ils craignent la lumiĂšre du soleil, elle vit dans l'obscuritĂ©, aidĂ©e par quelques domestiques. Mais peu Ă peu, d'Ă©tranges Ă©vĂ©nements lui prouvent qu'ils ne sont pas seuls dans cette maison... Pourquoi c'est un film d'halloween culte Vous avez aimĂ© les sĂ©ries Netflix The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor ? Les Autres est pour vous. InspirĂ© par les deux livres que Mike Flanagan a adaptĂ©s en sĂ©rie Maison hantĂ©e de Shirley Jackson et Le Tour d'Ă©crou de Henry James, le rĂ©alisateur, scĂ©nariste et compositeur espagnol Alejandro AmenĂĄbar a imaginĂ© un film de fantĂŽme malin, sous forme de conte tordu. Au-delĂ du fameux twist particuliĂšrement inspirĂ©, Les Autres est un film d'horreur Ă©lĂ©gant et d'une efficacitĂ© redoutable, assemblĂ© avec une maĂźtrise formidable, et ce dĂšs la toute premiĂšre scĂšne. Excellente en Grace Kelly perdue dans les limbes, Nicole Kidman mĂšne ce cauchemar qui multiplie les scĂšnes mĂ©morables - l'exploration du grenier aux miroirs, la petite fille aux mains ridĂ©es, ou encore les enfants rĂ©veillĂ©s en pleine nuit par une silhouette prĂšs des rideaux. Dans le mĂȘme genre Les Innocents, La Maison du diable, La Maison des ombres, La Proie d'une ombre, ou Hantise si vous voulez rigoler un peu. 24. rendez-vous avec la peur Sortie 1957 - DurĂ©e 1h23 Une tĂȘte de porte-bonheur L'histoire Venu enquĂȘter sur la mort d'un collĂšgue liĂ©e Ă un soi-disant culte satanique, avec l'intention de rĂ©vĂ©ler que c'est une arnaque, un scientifique comprend qu'il pourrait s'ĂȘtre trompĂ©... Pourquoi c'est un film d'halloween culte Rendez-vous avec la peur Night of the Demon appartient Ă une autre Ă©poque, oĂč l'horreur prenait vie en noir et blanc, avec peu d'effets, et beaucoup d'imagination. Et Jacques Tourneur est un expert en la matiĂšre, avec un art de la suggestion et du hors-champ qui l'a imposĂ© parmi les noms incontournables du cinĂ©ma de genre. Rendez-vous avec la peur n'est pas le plus connu de ses films La FĂ©line est certainement en haut du podium, mais c'est l'un des plus rĂ©ussis au rayon angoisse. C'est une pure et diabolique fable sur le surnaturel qui s'immisce dans la rĂ©alitĂ©, pour la transformer en théùtre d'une horreur invisible. C'est l'Ă©ternelle histoire d'un homme de science confrontĂ© Ă des choses qui dĂ©passent l'entendement, et c'est une poignĂ©e de scĂšnes excellentes, jusqu'Ă une conclusion terrible. Et il n'est pas impossible de sentir l'impact du film des dĂ©cennies aprĂšs, que ce soit dans la fumĂ©e noire de Lost ou la fin en hommage de Jusqu'en enfer de Sam Raimi. Dans le mĂȘme genre Toute la filmographie de Jacques Tourneur, notamment La FĂ©line et Zombie. 23. THE MIST Sortie 2008 - DurĂ©e 2h Quand tu cherches oĂč t'es garĂ© en pleine apocalypse L'histoire Lorsqu'une Ă©trange et lourde nappe de brouillard tombe sur la petite ville de Bridgton, dans le Maine, les habitants se rĂ©fugient dans le supermarchĂ©. TrĂšs vite, ils comprennent que d'horribles crĂ©atures se cachent dans la brume, mais qu'il faudra aussi affronter les monstres cachĂ©s parmi eux... Pourquoi c'est un film d'halloween culte AprĂšs l'avoir adaptĂ© dans les larmes de La Ligne verte et Les EvadĂ©s, le rĂ©alisateur Frank Darabont Ă©tait destinĂ© Ă s'attaquer au vrai Stephen King - celui qui aime les monstres, humains et inhumains. La nouvelle Brume, qui illustre parfaitement toutes les obsessions de l'Ă©crivain, Ă©tait le matĂ©riau idĂ©al avec son huis clos en pleine apocalypse. Et le rĂ©alisateur et scĂ©nariste s'en sort Ă merveille. Avec le rĂ©cit d'une apocalypse aussi bien Ă l'extĂ©rieur affreux monstres qu'Ă l'intĂ©rieur affreux humains, The Mist est un rĂ©cit d'une noirceur totale, qui touche du bout des doigts une forme de dĂ©tresse et dĂ©sespoir fous. Et en plus de quelques scĂšnes absolument terrifiantes pensĂ©e pour les araignĂ©es de la pharmacie, Frank Darabont a imaginĂ© une fin diffĂ©rente du livre. Une fin impossible Ă oublier vu sa violence inouĂŻe. Dans le mĂȘme genre Fog de Carpenter, pas le remake odieux, L'Empire des ombres. 22. la maison aux fenĂȘtres qui rient Sortie 1976 - DurĂ©e 1h50 Souriez, vous ĂȘtes filmĂ© L'histoire Un restaurateur est chargĂ© de remettre en forme une fresque situĂ©e dans une petite Ă©glise d'un village enclavĂ©. Il fait rapidement face au comportement Ă©trange des habitants, qui cachent manifestement un lourd secret, qui pourrait ĂȘtre liĂ© Ă une curieuse bĂątisse, aux fenĂȘtres ornĂ©es d'inquiĂ©tants sourires. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Parce que certaines histoires vous poussent dessus. C'est ce qui arrive avec cette crĂ©ation qui oscille entre effroi, conte et Ă©vocation d'une communautĂ© Ă©nigmatique. Tout individu ayant dĂ©jĂ eu l'impression lancinante de ne pas saisir les codes l'entourant, d'ĂȘtre le dindon de la farce, ne pourra que frissonner dans la lente descente aux enfers d'un quidam aux prises avec une sĂ©rie de mystĂšres plus angoissants les uns que les autres. Le restaurateur, chargĂ© de ramener dans la lumiĂšre une oeuvre perdue, est le vecteur idĂ©al de cette errance, dont on mettra longtemps Ă saisir les enjeux, et dont le film se plaira Ă conserver pour lui de nombreuses clefs. Il demeure toujours en nous quelque chose de sacrĂ© et de profane, dont la rĂ©union peut s'orchestrer Ă la maniĂšre d'une flambĂ©e de violence irrĂ©pressible. EntĂȘtant, inexplicable, La Maison aux fenĂȘtres qui rient est aussi fascinant que son titre. Dans le mĂȘme genre pour une ambiance poisseuse et mystĂ©rieuse, le mĂ©connu I am the pretty thing that lives in the house, disponible sur Netflix, vaut son pesant de sursauts. 21. inferno Sortie 1980 - DurĂ©e 1h46 "Bonjour, je suis bien chez monsieur Shining ?" Lâhistoire La jeune locataire dâun immeuble bizarroĂŻde dĂ©couvre que son logement a une bien Ă©trange histoire faite dâoccultisme et de sorcellerie. Mais pas de bol, quelquâun la zigouille avec un gros couteau, avant que son frĂšre ne dĂ©boule pour lui venir en aide. Il sâavĂ©rera moins dĂ©brouillard, mais plus enclin Ă la survie. Pourquoi câest un film dâhalloween culte Les deux grands classiques de Dario Argento demeurent Ă©videmment Suspira et Les Frissons de lâAngoisse. Mais la proposition la plus radicale du maĂźtre et donc celle qui demeure la plus susceptible de nous troubler, dâengendrer une peur persistante, est Inferno. Tous nos repĂšres y sont progressivement balayĂ©s, et si on retrouve Ă©videmment la palette chromatique affolante du rĂ©alisateur ainsi que son goĂ»t pour le baroque, il se marie ici Ă un puissant trip gĂ©ographique. CrĂ©ation la plus jusquâau-boutiste de son auteur, il dĂ©laisse presque totalement la narration classique pour nous offrir un condensĂ© des atmosphĂšres et du travail sensoriel quâil affectionne. Difficile de savoir sur quel pied danser tant, Ă la maniĂšre de son dĂ©cor, le film se rĂ©invente constamment, Ă la maniĂšre de ce dĂ©cor changeant, bourrĂ© de chausse-trappes et d'impasses. Pour autant, Argento n'oublie pas l'horreur organique et la science du meurtre qui ont fait de son cinĂ©ma un des grands chocs europĂ©ens de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle. En tĂ©moigne le destin funeste d'un antiquaire inhumain, dĂ©vorĂ© par des rats avant d'ĂȘtre poignardĂ© de la maniĂšre la plus dĂ©mente qui soit. Dans le mĂȘme genre Avec sa dimension opĂ©ratique, on pense parfois Ă une version horrifique de Phantom of the Paradise, oĂč la rencontre improbable entre un rĂȘve de sang et le Casanova de Fellini. 20. le carnaval des Ăąmes Sortie 1962 - DurĂ©e 1h18 Poursuivie par la mort L'histoire Seule survivante d'un crash automobile, Mary se rend dans l'Utah pour jouer de l'orgue. Mais elle sent une prĂ©sence qui la suit partout oĂč elle va... Pourquoi c'est un film d'halloween culte Plusieurs dizaines d'annĂ©es avant les Destination finale et leurs exĂ©cutions accidentelles toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres, le cinĂ©ma amĂ©ricain avait dĂ©jĂ fait de la mort une entitĂ© collante et d'une miraculĂ©e l'hĂ©ritiĂšre d'une malĂ©diction terrifiante. Classique des drive-in et Ă©trange ballade macabre, Le carnaval des Ăąmes met en scĂšne un fantastique pur, issu d'une grande tradition littĂ©raire, une anomalie qui renvoie Ă la mortalitĂ© dont l'humanitĂ© se tient le plus Ă©loignĂ©e possible. Depuis, le long-mĂ©trage et son final Ă©trange ont eu le temps de devenir cultes, et d'influencer une gĂ©nĂ©ration entiĂšre de cinĂ©astes divers et variĂ©s. Une gĂ©nĂ©ration marquĂ©e au fer rouge par une oeuvre qui ne paye pas de mine au premier abord, mais qui ne raconte rien de moins que l'angoisse de la mort et son inĂ©luctabilitĂ©. Il y a quelque chose dans ce carnaval qui rĂ©sonne en chacun de nous et cultive nos angoisses les plus existentielles. C'est beaucoup de pouvoir contenu dans une si petite sĂ©rie B. Dans le mĂȘme genre La quasi-intĂ©gralitĂ© de la sĂ©rie originale La QuatriĂšme Dimension, et en particulier l'Ă©pisode L'auto-stoppeur. 19. suspiria Sortie 1977 - DurĂ©e 1h35 Du sang bien rouge fluo, comme on l'aime L'histoire Une jeune AmĂ©ricaine s'installe dans l'Ă©cole de danse de Fribourg. Alors que plusieurs meurtres dĂ©rangent le bon dĂ©roulĂ© des cours, elle commence Ă se demander si l'Ă©tablissement lui-mĂȘme ne recĂšle pas quelques secrets mortifĂšres. Pourquoi c'est un film d'halloween culte En 1977, Argento a signĂ© l'opus magnum du giallo avec Les Frissons de l'angoisse et il est prĂȘt Ă passer Ă autre chose. NĂ© d'une transition, d'un Ă©cart artistique assumĂ©, Suspiria est une vĂ©ritable oeuvre d'art plastique, dans laquelle le cinĂ©aste nous invite Ă nous immerger. Comme la dĂ©licate Jessica Harper qui pousse la porte de cette si Ă©trange Ă©cole, le spectateur tombe dans une autre dimension, oĂč l'architecture labyrinthique et les murs colorĂ©s se contorsionnent Ă la faveur d'une mise en scĂšne toute puissante, proposant quelques-uns des plans les plus marquants de l'histoire du genre. DĂšs lors, Suspiria est un dĂ©licieux cauchemar, perdant peu Ă peu tout lien avec la pseudo rĂ©alitĂ©. AnalysĂ©, dĂ©cortiquĂ©, dĂ©coupĂ© dans tous les sens, il est devenu un pur objet de pop culture sur lequel il est difficile de s'attarder sans pondre un livre. Il ne reste donc plus qu'Ă s'y abĂźmer et profiter d'un voyage sensoriel. Les mots viendront aprĂšs. Dans le mĂȘme genre La filmographie de Mario Bava, en particulier Six femmes pour l'assassin. Pas dans le mĂȘme genre le remake. 18. martyrs Sortie 2008 - DurĂ©e 1h39 Courir pour Ă©chapper Ă ses traumas L'histoire TraumatisĂ©e par son enlĂšvement lorsqu'elle avait 10 ans, Lucie s'est liĂ©e d'amitiĂ© avec Anna. Elle pense avoir retrouvĂ© ses bourreaux, une famille Ă premiĂšre vue ordinaire, et elle se met en tĂȘte de se venger. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Attention, Martyrs fait mal. Et il n'est pas Ă mettre devant tous les yeux. Sorti en plein milieu de la vague du torture porn, au coeur d'un gigantesque dĂ©bat sur la violence cinĂ©matographique, il ne se contente pas, comme ses semblables, de cyniquement tailler dans l'Ă©piderme de ses protagonistes. Pascal Laugier fait de la souffrance de ses jeunes hĂ©roĂŻnes, physique, psychologique ou mĂȘme sentimentale, le sujet mĂȘme de son long-mĂ©trage, quitte Ă la faire ressentir Ă un spectateur qui n'en sortira pas indemne. Pour ce faire, il convoque tout un hĂ©ritage du cinĂ©ma extrĂȘme, en particulier le mondo film, afin de replacer la douleur dans une hiĂ©rarchie sociale complĂštement dĂ©shumanisĂ©e, dominĂ©e Ă©videmment par la religion. La toute fin de Martyrs ne finit pas de diviser son public, et c'est d'ailleurs son objectif. C'est dĂ©finitivement un film radical, qu'il faut apprĂ©hender en connaissance de cause. Mais pour certains l'auteur de ces lignes compris, c'est un chef-d'oeuvre. Dans le mĂȘme genre Avec un peu plus d'humour et un peu moins de gravitĂ©, les deux premiers Hostel. 17. SIGNES Sortie 2002 - DurĂ©e 1h45 ScĂšne gĂ©nialement flippante dans 3, 2, 1... L'histoire Une famille isolĂ©e dans l'AmĂ©rique profonde affronte une invasion alien, qui a commencĂ© par l'apparition de crop circles dans les champs autour de la maison... Pourquoi c'est un film d'halloween culte Chacun a sa dĂ©finition de l'horreur, et c'est ça qui est beau. Pour tous les esprits plus effrayĂ©s par les possibilitĂ©s infinies du cosmos que la simple folie des tueurs en sĂ©rie ou des fantĂŽmes dans le grenier, l'alien est la menace ultime, la page blanche sur laquelle tout peut s'Ă©crire. ImaginĂ© par un M. Night Shyamalan alors au sommet de sa carriĂšre, aprĂšs les succĂšs de SixiĂšme sens et Incassable et avant les douches froides du Village, La Jeune fille de l'eau et compagnie, Signes est un film d'invasion Ă petite Ă©chelle, oĂč l'extraterrestre se rapproche peu Ă peu du cocon familial. Une idĂ©e toute simple, que Shyamalan exploite Ă merveille grĂące Ă une mise en scĂšne d'orfĂšvre, oĂč le moindre mouvement de camĂ©ra et effet de montage sert la tension et la peur. De ce tibia pas trĂšs catholique aperçu entre les Ă©pis de maĂŻs Ă cette main noire dans la cave, en passant par ce JT des enfers et la musique terrifiante de James Newton Howard, Signes est un modĂšle du genre. Et si le film a hantĂ© vos nuits, sachez que vous n'ĂȘtes pas Dans le mĂȘme genre Dark Skies pour la version cheap, La Guerre des mondes pour la version grand huit, Sans un bruit pour la version mute. 16. Halloween, la nuit des masques Sortie 1979- DurĂ©e 1h31 Les yeux sans visage L'histoire ĂchappĂ© d'un hĂŽpital psychiatrique, Michael Myers revient dans son quartier pendant la nuit d'Halloween, et commence Ă massacrer tout le monde et poursuivre la jeune Laurie Strode. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Parce que c'est impossible d'aimer le cinĂ©ma d'horreur sans revenir Ă Halloween, d'une maniĂšre ou d'une autre. Pierre angulaire du genre, le film culte de John Carpenter a donnĂ© lieu Ă une increvable saga dĂ©jĂ onze films-resuites-remake-reboots, et inspirĂ© des gĂ©nĂ©rations de cinĂ©astes, que ce soit avec des copies presque conformes les sagas Vendredi 13 et Freddy ou les plus directs des hommages les personnages du premier Scream regardent Halloween. Mais au-delĂ du pur business, la vraie marque des grands films est leur caractĂšre intemporel. Des dĂ©cennies aprĂšs, Halloween, la nuit des masques reste un modĂšle de mise en scĂšne. ĂpurĂ©, le film est construit comme une lente mĂ©lodie horrifique en crescendo, avec la musique magique de John Carpenter, les apparitions fantomatiques de The Shape, et une formule diaboliquement simple. Dans le mĂȘme genre Ă peu prĂšs toute la saga Halloween sauf les trĂšs nuls, comme Halloween 4, Halloween 5 et Halloween 6 et notamment le dernier Halloween Kills rĂ©alisĂ© par David Gordon Green, la saga Freddy, la saga Scream, et si vraiment vous insistez, toutes les mauvaises copies comme Mortelle St-Valentin. 15. THE DESCENT Sortie 2005 - DurĂ©e 1h49 Sang pour sang conseillĂ© L'histoire Un groupe d'amies part en vacances dans un chalet isolĂ©, au milieu de la nature, pour une expĂ©dition spĂ©lĂ©ologique dans les environs. Mais un Ă©boulement les bloque dans la grotte, et elles dĂ©couvrent qu'elles ne sont pas seules dans le noir... Pourquoi c'est un film d'halloween culte Impossible de l'Ă©viter au rayon horreur. DeuxiĂšme et probablement meilleur film de Neil Marshall Dog Soldiers, Hellboy, The Descent est un excellent programme d'horreur parce que ce n'est pas qu'un film d'horreur. DerriĂšre les monstres, il y a un scĂ©nario trĂšs solide, construit autour de personnages trĂšs bien dessinĂ©s, avec en toile de fond une histoire de deuil et de culpabilitĂ©. Soit le carburant parfait pour un cauchemar qui provoquera de beaux frissons la premiĂšre apparition d'une bestiole Ă travers des images nocturnes, mais Ă©galement de vĂ©ritables Ă©motions lors d'un climax terrible. Actrices, mise en scĂšne, musique c'est une Ă©quipe gagnante, et un petit classique instantanĂ©. Dans le mĂȘme genre La Crypte version nulle de The Descent, Pyramide version nulle de La Crypte, ou The Descent Part 2 Ă la limite. 14. les innocents Sortie 1961 - DurĂ©e 1h39 Kerr sur elle L'histoire Une gouvernante d'une grande sensibilitĂ© se voit confier la garde de deux enfants aprĂšs que sa prĂ©dĂ©cesseuse a disparu dans des circonstances peu claires. Pour attachants que soient les bambins, ils se montrent rapidement obsĂ©dĂ©s par l'histoire qui lia la disparue Ă un domestique Ă la rĂ©putation douteuse. Se pourrait-il que le duo soit possĂ©dĂ© par les adultes qui en avaient la garde, ou la gouvernante sombre-t-elle dans la folie ? Pourquoi c'est un film d'halloween culte Parce qu'avec cette histoire de perversion et de hantise, Jack Clayton a non seulement mis en scĂšne un rĂ©cit d'une splendeur inĂ©galĂ©e, mais parce qu'on lui doit d'avoir créé une vĂ©ritable charte esthĂ©tique, copiĂ©e maintes fois. Avec un sens du cadre Ă©poustouflant, il chronique l'Ă©mergence du mal et la corruption de l'innocence. Et comme si cela ne suffisait pas, la prĂ©sence d'une comptine terrifiante achĂšve de propulser l'ensemble dans la stratosphĂšre du cauchemar. Les notes de George Auric et leur correspondance avec la composition hallucinĂ©e de Deborah Kerr sont inoubliables. C'est bien elle qui confĂšre Ă l'intrigue sa puretĂ© et sa noirceur, elle dont la vulnĂ©rabilitĂ© nous saisit Ă la gorge tant elle se mue en victime sacrificielle. Un agneau dont les bourreaux suivent la trace au grĂ© de sĂ©quences rehaussĂ©es par deux apparitions spectrales, silhouettes toutes de noir vĂȘtues qui la traquent dans la bruyĂšre, en plein soleil. Dans le mĂȘme genre CrĂ©ation matricielle, son Ă©quation de l'angoisse sera dupliquĂ©e par Alejandro Amenabar dans Les Autres, puis plus rĂ©cemment dans La Maison des ombres, jusqu'Ă ce que Mike Flanagan en livre sa propre vision avec The Haunting of Bly Manor, en revisitant Le Tour d'Ă©crou de Henry James, le texte dont s'inspire Les Innocents. 13. la mouche Sortie 1986 - DurĂ©e 1h36 "J'ai une petite grippe" L'histoire Seth Brundle est un biologiste qui pense avoir percĂ© le secret de la tĂ©lĂ©portation. Il invite une journaliste pour partager sa dĂ©couverte et ils finissent par tomber amoureux. Ambitieux, il teste lui-mĂȘme l'engin. Au dĂ©but, il se sent plus fort. Mais son apparence va vite se dĂ©grader. Pourquoi c'est un film d'halloween culte La Mouche est peut-ĂȘtre le plus cĂ©lĂšbre des films rĂ©alisĂ©s par David Cronenberg, l'un des grands apĂŽtres du cinĂ©ma d'horreur. Et on y trouve ses obsessions pour les transformations corporelles, allant souvent de pair avec un dĂ©litement psychologique. Mieux financĂ© que les sublimes sĂ©ries B qui ont lancĂ© sa carriĂšre, il fait donc de cette mutation une tragĂ©die putrescente et crapoteuse, dont l'atrocitĂ© est rehaussĂ©e par les effets spĂ©ciaux spectaculaires de Chris Walas. Plus noir et dĂ©sespĂ©rĂ© encore que le film dont il est le remake La Mouche noire, dĂ©jĂ assez nihiliste pour l'Ă©poque, le long-mĂ©trage se rĂ©approprie la traditionnelle figure du savant qui joue Ă Dieu et la pousse dans des extrĂȘmes jamais atteints. La transformation de Seth franchit Ă chaque scĂšne une nouvelle Ă©tape dans le malsain, au fur et Ă mesure que le point de vue se dĂ©cale sur le personnage jouĂ© par Geena Davis, rĂ©fĂ©rent humain et amoureuse impuissante confrontĂ©e Ă la "politique des insectes". Une descente aux enfers dĂ©rangeante et parfois terrifiante qui se termine dans un climax Ă©motionnellement destructeur. Dans le mĂȘme genre Le reste de la filmographie de Cronenberg Scanners, Videodrome, Faux Semblants et bien d'autres ou d'autres reprĂ©sentants de la body horror Society, Tetsuo. 12. l'au-delĂ Sortie 1981- DurĂ©e 1h27 Une conclusion particuliĂšrement noire Lâhistoire HĂ©riter dâun hĂŽtel aux abords de la nouvelle OrlĂ©ans, câest super chouette. Mais sâil est bĂąti sur une porte donnant directement sur les enfers et que le contenu de ces derniers commence Ă se rĂ©pandre dans notre monde Ă la maniĂšre dâune stomie bilieuse, câest moins chouette. Pourquoi câest un film dâhalloween culte Parce que la recette des quelques films dâhorreur rĂ©alisĂ©s par Lucio Fulci a toujours quelque chose dâimpalpable, pour ne pas dire miraculeux. AccompagnĂ© de comĂ©diens approximatifs, tantĂŽt doublĂ©s en anglais, tantĂŽt en italien, rĂ©citant un scĂ©nario jamais trĂšs cohĂ©rent, et rarement subtil, le cinĂ©aste est pourtant devenu un fascinant artisan de la terreur, usant au mieux des talents de ses proches collaborateurs, jusqu'Ă former une symphonie qui annihile tous les repĂšres du spectateur. GrĂące Ă des effets spĂ©ciaux fĂ©rocement inventifs, un goĂ»t pour la poĂ©sie macabre poussĂ© Ă lâextrĂȘme y compris dans les innombrables sĂ©quences gorissimes parmi les plus Ă©prouvantes de lâhistoire du cinĂ©ma, une photographie splendide et des musiques, il est parvenu Ă crĂ©er des labyrinthes surrĂ©alistes. Et dans LâAu-delĂ , le dĂ©rĂšglement comme lâhallucination deviennent progressivement l'alpha et l'omega d'un univers sans issue, transformant le rĂ©cit en une suite de saynĂštes proches de lâabstraction, qui nous emmĂšne dans une spirale horrifique putrĂ©fiĂ©e, et ce jusquâĂ un Ă©pilogue Ă la noirceur demeurĂ©e lĂ©gendaire. Dans le mĂȘme genre Inutile dâaller chercher bien loin, autant se pencher sur les autres pĂ©pites gorasses du maĂźtre, telles Frayeurs, Lâenfer des zombies ou La Maison prĂšs du cimetiĂšre. 11. Ring Sortie 2001 - DurĂ©e 1h45 Video Killed the Hideo Star L'histoire Une journaliste enquĂȘte sur une lĂ©gende urbaine, autour d'une mystĂ©rieuse cassette vidĂ©o. Quiconque oserait la regarder, serait condamnĂ© Ă mourir sept jours aprĂšs. Et lorsqu'elle dĂ©cide de la regarder, elle comprend vite que c'est bel et bien la rĂ©alitĂ©. Et qu'elle n'a qu'une semaine pour essayer de survivre. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Il y a eu un avant et un aprĂšs Ring. Car Ring n'a pas uniquement donnĂ© lieu Ă une des sagas horrifiques les plus bancales du monde des suites au Japon, une saga aux Ătats-Unis, un remake en CorĂ©e, et mĂȘme l'improbable Sadako vs. Kayako, en plus de crĂ©er une mode horrifique lĂ©gĂšrement cheap des filles aux longs cheveux. Le film rĂ©alisĂ© par Hideo Nakata et adaptĂ© du livre de Koji Suzuki s'est surtout parfaitement saisi d'une pure angoisse technologique face au pouvoir de l'image, avec un traitement passionnant de l'effet de peur et parano collective. Ring a Ă©galement cĂ©lĂ©brĂ©, malgrĂ© lui, la fin d'une Ă©poque la VHS, les vidĂ©o-clubs, et offert quelques-unes des images les plus mĂ©morables en matiĂšre de panique face Ă un Ă©cran. Souvent imitĂ©, rarement Ă©galĂ©. Dans le mĂȘme genre The Grudge, le trĂšs bon remake amĂ©ricain Le Cercle avec Naomi Watts, Dark Water du mĂȘme rĂ©alisateur. 10. l'autre Sortie 1972 - DurĂ©e 1h48 Ultraviolet, le prequel L'histoire Au fin fond du Connecticut, pendant les annĂ©es 30, deux jeunes garçons grandissent au cours d'un Ă©trange Ă©tĂ©, oĂč l'un d'entre eux prend conscience qu'il partage avec sa grand-mĂšre une Ă©trange connexion aux animaux. Autour d'eux, le comportement des adultes se fait de plus en plus inquiĂ©tant, voire franchement hostile. Pourquoi c'est un film d'halloween culte En rĂ©alitĂ©, il aurait dĂ» devenir culte, si L'Exorciste, sorti quelques mois plus tard, ne lui avait pas coupĂ© l'herbe sous le pied. Et pour cause, plus "moderne" en apparence, le classique de William Friedkin entretient avec cette merveille un peu oubliĂ©e de Robert Mulligan Ă©normĂ©ment de connexions. Une enfance virant au monstrueux, des adultes incapables d'apprĂ©hender les changements survenant au sein de sa progĂ©niture, et plus gĂ©nĂ©ralement, l'idĂ©e d'une sociĂ©tĂ© sur le point de pourrir sur pieds sont autant de liens troublants entre ces deux grands rĂ©cits de la corruption de l'innocence. Ajoutons Ă cela qu'il s'agit du seul film horrifique de Mulligan, ce qui achĂšve d'en faire une crĂ©ation singuliĂšre, d'autant plus singuliĂšre que si ses purs effets de trouille sont rares, leur puissance est dĂ©vastatrice. Observons-nous un enfant pervers ou un pur innocent inconscient de la folie qui imbibe son quotidien ? La rĂ©ponse est moins Ă©vidente qu'il n'y paraĂźt, mais une chose est sĂ»re, aprĂšs le visionnage, l'usage d'un sĂ©cateur risque de vous coĂ»ter un peu, et a priori, vous ne vous approcherez plus jamais d'un tonneau d'alcool. Ou d'un doigt sectionnĂ©. Dans le mĂȘme genre Une grande partie des longs-mĂ©trages visitĂ©s par des enfants abominables ont empruntĂ© Ă L'Autre. On pense bien sĂ»r Ă La MalĂ©diction et son cauchemardesque Damien. RĂ©cemment, Good Night Mommy s'est mĂȘme retrouvĂ© Ă mi-chemin entre hommage autrichien et pillage en rĂšgle. 9. hĂ©rĂ©ditĂ© Sortie 2018 - DurĂ©e 2h06 BrĂ»ler tue L'histoire Ellen est morte. Sa famille, ses enfants, petits-enfants et gendre font de leur mieux pour traverser ce deuil qui empoisonne leur quotidien... jusqu'Ă ce que d'Ă©tonnants mystĂšres concernant leur gĂ©nĂ©alogie se fassent jour et que leur quotidien se transforme en cauchemar sanglant. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Premier long-mĂ©trage d'Ari Aster - dont les courts-mĂ©trages indiquaient dĂ©jĂ une trĂšs grande maĂźtrise formelle -, HĂ©rĂ©ditĂ© semble de prime abord relever des standards de l'horreur d'auteur Ă l'amĂ©ricaine, avec sa forme parfois compassĂ©e et son goĂ»t pour les intrigues psychologisantes. Puis, progressivement, le cinĂ©aste va se plaire Ă brouiller les pistes quant Ă l'origine de la terreur qui s'abat sur ses personnages, enfermant le spectateur dans un piĂšge Ă mĂąchoires qui ne le lĂąchera plus. ParsemĂ© de scĂšnes-chocs tantĂŽt surrĂ©elles, tantĂŽt d'une brutalitĂ© imprĂ©visible, le rĂ©cit efface un Ă un tous nos repĂšres. Non content de proposer une mythologie originale, qui se plait Ă jouer autant d'un certain paganisme qu'Ă questionner les rĂŽles et les aspirations de chacun au sein d'une cellule familiale perverse, il offre Ă ses comĂ©diens, Toni Colette et Alex Wolff en tĂȘte, des partitions d'une remarquable prĂ©cision. Sans relĂąche, il sape nos attentes et nos espoirs, jusqu'Ă un interminable climax au cours duquel il abat sa derniĂšre carte. Ce qui provoque une peur durable ici, c'est la place donnĂ©e au grand-guignol et Ă l'absurde. Ainsi, quand la violence se dĂ©chaĂźne tout Ă fait, ce ne sont pas les corps mutilĂ©s ou les sĂ©vices qui impriment notre rĂ©tine, mais le sentiment de folie jamais douce qui imprĂšgne jusqu'aux mouvements de camĂ©ra et dĂ©placement des personnages. Dans le mĂȘme genre Tout rĂ©cemment, Saint Maud a su s'inspirer du rythme lancinant du film comme de la parcimonie avec laquelle il use de ses effets-chocs. Tous deux doivent beaucoup au grand Ne Vous retournez pas de Nicolas Roeg, dont nous avons dĂ©jĂ autopsiĂ© les abominations. 8. KaĂro Sortie 2001 - DurĂ©e 1h45 Dark moisissure L'histoire En enquĂȘtant sur le suicide inexplicable d'un collĂšgue, des gens dĂ©couvrent l'existence d'un mystĂ©rieux site internet, dont l'emprise sur le monde devient de plus en plus terrible. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Pour les amateurs d'horreur, le nom du rĂ©alisateur japonais Kiyoshi Kurosawa rime avec Cure, SĂ©ance et KaĂŻro. Moins connue que Ring ou The Grudge mĂȘme si elle Ă©galement a eu droit Ă un affreux remake amĂ©ricain intitulĂ© Pulse, cette histoire de fantĂŽmes virtuels commence comme une enquĂȘte tĂ©nĂ©breuse et inquiĂ©tante, avant de vriller dans la derniĂšre partie. Et c'est lĂ que KaĂŻro marque l'esprit en montrant une pure apocalypse d'une noirceur totale, avec des visions absolument cauchemardesques, qui s'Ă©vanouissent dans un nuage de mĂ©lancolie extrĂȘme Ă la toute fin. Ce n'est pas un film Ă bouffer comme un Conjuring 8 ou Ring le prequel du commencement, mais c'est dĂ©finitivement conseillĂ© Ă toutes les personnes en quĂȘte d'horreur Ă part. Dans le mĂȘme genre la version cheap, Pulse le remake amĂ©ricain cheap, Stay Alive la version cheap avec des jeux vidĂ©o et Demonlover la version française auteur et chelou. 7. L'Invasion des profanateurs Sortie 1978 - DurĂ©e 1h55 Faire la queue pour ĂȘtre dans le top 30 horreur pour Halloween L'histoire Une forme de vie alien commence Ă envahir la Terre en remplaçant peu Ă peu tout le monde pendant leur sommeil par une copie presque conforme, dĂ©nuĂ©e d'Ă©motion et obĂ©issante. Les derniers survivants essaient de s'enfuir, et Ă©viter d'ĂȘtre retrouvĂ©s tandis que l'humanitĂ© se transforme... Pourquoi c'est un film d'halloween culte Parce que c'est un pur classique du genre, tirĂ© du livre de Jack Finney publiĂ© en 1955. Un bouquin gĂ©nial qui a donnĂ© lieu Ă plusieurs adaptations au fil des dĂ©cennies, preuve de son caractĂšre intemporel L'Invasion des profanateurs de sĂ©pultures de Don Siegel en 1956, Body Snatchers d'Abel Ferrara en 1993, et le mauvais Invasion en 2007, avec Nicole Kidman et Daniel Craig. C'est bien simple, cette invasion est un cauchemar absolu, qui ne trouve aucune issue jusqu'Ă la toute derniĂšre minute, terrassante. Grand exercice de paranoĂŻa collective, oĂč tout le monde peut ĂȘtre un ennemi et oĂč personne n'est intouchable, L'Invasion des profanateurs s'est imposĂ© comme un film d'horreur passionnant, parfaitement mis en scĂšne par Philip Kaufman. Avec en plus un casting diablement solide, menĂ© par Donald Sutherland, Brooke Adams, Veronica Cartwight et Jeff Goldblum. Dans le mĂȘme genre The Thing pour plus de gore, The Faculty pour plus de douceur. 6. shining Sortie 1980 - DurĂ©e 2h23 "Bonsoir, c'est le calendrier des pompiers !" L'histoire La famille Torrance s'installe pour l'hiver dans le vaste HĂŽtel Overlook, dont ils seront les gardiens. Mais ce noyau aimant cache quelques lourds traumatismes, que l'endroit va exacerber, comme s'il se nourrissait du malheur de ses invitĂ©s, et en particulier de la sensibilitĂ© du tout jeune Danny aux phĂ©nomĂšnes paranormaux. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Quand Stanley Kubrick se penche sur le cinĂ©ma d'horreur, tout le monde tremble dĂ©jĂ un peu. Et quand il adapte celui qui devenait alors le nouveau maĂźtre littĂ©raire du grand frisson, l'alliance semble parfaite. Le rĂ©sultat aura pour dĂ©faut de dĂ©plaire souverainement Ă Stephen King, jugeant le film trop froid et dĂ©structurĂ© en regard du roman originel. Peut-ĂȘtre craignait-il que le long-mĂ©trage Ă©clipse son propre texte, ce en quoi il avait bien raison, le chef-d'oeuvre de Kubrick ayant presque instantanĂ©ment Ă©clipsĂ© son - excellent - roman. Il faut dire que le rĂ©alisateur est parvenu Ă conjuguer son style aux exigences de la peur, engendrant une angoisse unique, et jamais Ă©galĂ©e depuis. On a parfois pointĂ© le manque de construction claire du rĂ©cit, son atmosphĂšre glacĂ©e, le peu de clefs qu'il donnait Ă son public, mais c'est justement lĂ oĂč se situe la puissance de Shining. DĂšs ses premiĂšres scĂšnes et le curieux entretien d'embauche de Jack, nous pouvons sentir que quelque chose ne tourne pas rond. Et pour cause, la gĂ©ographie de l'Overlook se joue de nous. Elle n'a absolument aucun sens, et derriĂšre les enchevĂȘtrements de couloirs se dessine une suite de perspectives impossibles, de recoins mentaux idĂ©aux pour accueillir les spectres affamĂ©s qui hantent les lieux. Les interminables plans oĂč surgissent les apparitions qui peuplent l'hĂŽtel rĂ©pondent assez divinement au surjeu cosmique de Jack Nicholson, qui donne ici Ă voir une performance Ă©tonnante. Dans l'outrance perpĂ©tuelle, son personnage s'avĂšre un terrain glissant pour le spectateur, comme autant de sables mouvants qui renforcent l'immersion dans ce labyrinthe d'une cruautĂ© sans pareille. Dans le mĂȘme genre Difficile de croire que Kubrick ou King n'ont jamais entendu parler de Burnt offerings, tant le film de 1976 sent le Shining, et tant il entretient d'inquiĂ©tantes passerelles avec cette adaptation filmique. 5. it follows Sortie 2015 - DurĂ©e 1h40 Les blagues les moins attachĂ©es sont les meilleures L'histoire Une malĂ©diction peut-elle ĂȘtre sexuellement transmissible ? Que feriez-vous si aprĂšs avoir fait l'amour, une entitĂ© Ă l'apparence changeante, choisissant les traits d'un de vos proches, commençait Ă vous suivre, et pas dans le but de jouer aux dominos ? Voici les questions auxquelles devront rĂ©pondre Jay et ses amis, avant que ce qui les suit ne les rattrape. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Longtemps considĂ©rĂ© aux Ătats-Unis comme un aimable tĂącheron fĂąchĂ© avec le box-office, John Carpenter voit son hĂ©ritage enfin accueilli et digĂ©rĂ© par une nouvelle gĂ©nĂ©ration de metteurs en scĂšne, et avec quelle intelligence. David Robert Mitchell s'empare de son portrait atmosphĂ©rique de l'Americana, pour y injecter les angoisses d'une gĂ©nĂ©ration Ă la croisĂ©e des chemins, errant dans des villes pavillonnaires dont la nonchalance dissimule mal une menace sourde. En imaginant une menace quasi-indĂ©tectable, dont on prend toujours confiance trop tard, le film nous met face Ă un dispositif incroyablement gĂ©nĂ©rateur d'effroi. Le spectateur comprend rapidement que les longs panoramiques qui composent la grammaire de l'ensemble lui permettront peut-ĂȘtre de voir venir cette ignoble entitĂ© venue dĂ©vorer des gamins pas si innocents. Et chacun de commencer sans s'en rendre compte de scruter l'image, de l'analyser en temps rĂ©el, devenant acteur de ses propres peurs. Ajoutons Ă cela une allĂ©gorie glaçante sur le cycle de la violence et la maniĂšre dont l'agressĂ© perpĂ©tue ou non le mal dont il est victime, et on obtiendra un rĂ©cit Ă©maillĂ© de saillies d'horreur pure, Ă l'image de l'assaut d'une maisonnĂ©e oĂč rien ne semble pouvoir interrompre le surgissement de corps toujours plus inquiĂ©tants. Dans le mĂȘme genre Les liens avec Halloween et Fog sont si prĂ©gnants qu'on ne peut les ignorer, tandis que la gestion du suspense Ă©voque Ă©videmment The Thing. 4. hellraiser Sortie 1988- DurĂ©e 1h34 Me and the boys at the cinema L'histoire Julia et Larry emmĂ©nagent dans la maison de ce dernier, sans savoir que l'esprit de son frĂšre hante encore les lieux. Lorsqu'il se rĂ©veille, il attire les CĂ©nobites, entitĂ©s trouĂ©es de partout appelĂ©es grĂące Ă un cube mystique. Pourquoi c'est un film d'halloween culte La mythologie transposĂ©e Ă l'Ă©cran par Clive Barker est fascinante parce qu'elle puise directement dans l'imaginaire de son crĂ©ateur. Les fameux cĂ©nobites incarnent une passion pour le sadomasochisme et ce qu'il rĂ©vĂšle de l'esprit humain. Il y a quelque chose d'Ă la fois attirant et terrifiant dans la confusion entre plaisir et douleur, entre extase et torture. Confusion qui se matĂ©rialise dans une poignĂ©e de scĂšnes cauchemardesques. Par extension, Hellraiser est un fier reprĂ©sentant de l'ambiguĂŻtĂ© du cinĂ©ma d'horreur, pur shoot d'adrĂ©naline auquel il est facile de rester accro, quand bien mĂȘme certaines des visions qu'il propose sont capables des pires traumas. Si Pinhead est devenu un tel symbole, une telle idole, c'est aussi parce qu'il incarne lui-mĂȘme la subtilitĂ© du genre et sa beautĂ© vĂ©nĂ©neuse. Car en termes de beautĂ©, le long-mĂ©trage n'a de compte Ă rendre Ă personne la sĂ©quence de "l'Ă©veil" rĂ©vĂšle Ă elle seule la puissance iconographique de cet univers essentiel. Dans le mĂȘme genre Les deux suites, Cabal en version director's cut s'il vous plait. 3. alien Sortie 1979 - DurĂ©e 1h53 Respirer... dĂ©livrer... L'histoire l'Ă©quipage du Nostromo transporte des minerais d'un bout Ă l'autre de la galaxie. Ces routiers de l'espace sont sortis de leur hyper-sommeil par un curieux appel de dĂ©tresse, provenant d'une planĂšte Ă priori inhabitĂ©e. Ils ignorent qu'en croyant porter secours Ă un cargo en dĂ©tresse, ils ramĂšneront avec eux une espĂšce inconnue, particuliĂšrement redoutable. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Rares sont les fils Ă engendrer leur propre mythologie et assez de suite pour demeurer des piliers de la pop culture, prĂšs d'un demi-siĂšcle aprĂšs leur sortie. Plus rares encore sont ceux qui engendrent Ă eux seuls un genre, ici le Space Horror. Il faut dire que grĂące aux choix radicaux de Ridley Scott, Ă la direction artistique et au xĂ©nomorphe inventĂ© par Giger, son HuitiĂšme Passager va instantanĂ©ment faire date. Ă mille lieues des sĂ©ries B spatiales ou de sales bĂȘtes en latex massacraient Ă la chaĂźne de mauvais acteurs, le metteur en scĂšne des Duellistes choisit filmer sa cruelle histoire en adoptant les codes d'un cinĂ©ma presque expĂ©rimental, qui rĂ©pond Ă merveille aux accents inquiĂ©tants de la musique. Sous nos yeux, le Nostromo se transforme en arĂšne presque abstraite, comme attendant un prĂ©dateur parfait pour se transformer cirque de sang. Ce dĂ©cor et cette atmosphĂšre permettront l'avĂšnement d'Ellen Ripley, hĂ©roĂŻne rĂ©volutionnaire et rĂ©vĂ©lation de l'immense Sigourney Weaver. Mais si on a retenu la puissance de cette walkyrie cosmique, c'est d'abord la peur qui rĂšgne sur le film. AtmosphĂ©rique, inexplicable, elle naĂźt dĂšs la dĂ©couverte fascinante d'une carcasse de vaisseau aux airs de mausolĂ©e, dont le moindre recoin Ă©voque une nef infernale. En plaçant Ă la fois l'angoisse sur le terrain d'une pure abstraction plastique et d'une allĂ©gorie sexuelle d'une rare agressivitĂ©, Scott a rĂ©alisĂ© un condensĂ© de peur parmi les plus obsĂ©dants du XXe siĂšcle. Dans le mĂȘme genre Sous l'eau, le rĂ©cent Underwater s'est amusĂ© Ă repiquer beaucoup d'ingrĂ©dients d'Alien, comme l'avait Life, origine inconnue et dans une moindre mesure Last days of mars et son inhospitaliĂšre planĂšte rouge. 2. the thing Sortie 1982 - DurĂ©e 1h48 De quoi sauter au plafond L'histoire Une Ă©quipe de chercheurs dĂ©terre une crĂ©ature Ă©trange en plein milieu de lâantarctique, aprĂšs avoir recueilli le chien de leurs collĂšgues, apparemment devenus fous. Lorsque la bestiole se rĂ©veille, elle va prendre la forme la plus vicieuse possible la leur. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Un no-manâs land hostile. Une galerie de personnages mĂ©fiants balayant le spectre des personnalitĂ©s amĂ©ricaines. Kurt Russell. Une crĂ©ature protĂ©iforme signĂ©e le grand Rob Bottin. Et la musique dâEnnio Morricone et ses rythmes suspendus, son inquiĂ©tante tranquillité⊠tous les ingrĂ©dients sont lĂ pour fabriquer un chef-dâĆuvre. Le chef-dâĆuvre. Celui de John Carpenter. Et puisquâil est question de la peur, la vraie, Ă©jectons la question du remake, la question du corps Ă©tranger et des sous-entendus politiques quâil projette sur le rĂ©cit, menaçants encore aujourdâhui. The Thing est juste une parfaite machine de terreur. Lâhorreur y est toujours en embuscade, hors champ, prĂȘte Ă se manifester dans des sĂ©quences cauchemardesques dignes des peintures les plus glauques de Francis Bacon. Pire encore elle est dans lâautre, elle pousse Ă la paranoĂŻa la plus extrĂȘme, la plus terrible des incertitudes. Et puis, il y a le malaise, celui de voir le corps humain rĂ©arrangĂ© et dĂ©formĂ©, transformĂ© en hybride malsain. Enfin, Ă la toute fin, câest la peur de la contamination qui lâemporte. Comme dans Alien, ĂȘtre le dernier rempart avant la mort de lâhumanitĂ© instaure une certaine pression, qui devient vite insoutenable lors dâun dernier face-Ă -face Ă la limite du questionnement philosophique. Dans le mĂȘme genre Les plus grands huis clos ou quasi-huis clos de Carpenter, comme Assaut, Halloween et Le Prince des TĂ©nĂšbres. Et puis, bon, il y a un remake/prequel. 1. Massacre Ă la tronçonneuse Sortie 1982 en France - DurĂ©e 1h23 Ăa va trancher, chĂ©rie L'histoire Cinq adolescents traversent le Texas dans un van. Un peu mĂ©fiants de lâinhospitalitĂ© de la rĂ©gion et du comportement des auto-stoppeurs locaux, ils sâarrĂȘtent pour faire le plein dâessence. Mais les autochtones ne les laisseront jamais repartir. Pourquoi c'est un film d'halloween culte Une bonne partie des textes ci-dessus le dĂ©montrent dĂ©jĂ . Lâhorreur est souvent plus viscĂ©rale lorsquâelle est humaine, quand on lâextrait dâun fantastique trop dĂ©tachĂ© du rĂ©el et quâelle peut se glisser chez nos voisins. DâoĂč le traumatisme engendrĂ© par Massacre Ă la tronçonneuse, vĂ©ritable pavĂ© dans la marre cinĂ©matographique, qui, dans un contexte politique trĂšs particulier, dĂ©voile un ennemi de lâintĂ©rieur, Ă la crasse plausible, et surtout 100 % amĂ©ricaine. Le pur produit dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© de la culture dont lâimmense majoritĂ© des spectateurs de lâĂ©poque faisait partie. Les mĂ©disants qui lui prĂȘtent une rĂ©putation de boucherie gore ne lâont en rĂ©alitĂ© jamais vu. Aride, austĂšre, voire carrĂ©ment Ă©prouvant, le film dâhorreur dĂ©finitif rĂ©alisĂ© par Tobe Hooper troque les jets de sang contre une brutalitĂ© abjecte, le sensationnalisme contre une mise en scĂšne quasi documentaire. Ă lâĂ©poque, il a laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile dans lâhistoire du 7e art, de la culture amĂ©ricaine et dans un imaginaire collectif bien moins tranquille depuis. Eh oui, le cinĂ©ma dâhorreur a ce pouvoir. Dans le mĂȘme genre En quĂȘte de red necks, jetez-vous sur DĂ©livrance, les Wolf Creek, La Colline a des yeux, La DerniĂšre maison sur la gauche ou La maison des mille morts. Dans le reste de la saga, il y a Ă boire et Ă manger. Quand tu vois que t'as Ă©tĂ© zappĂ©e FAQ Quels sont les meilleurs films d'Halloween sur Netflix ? L'incontournable Poltergeist rĂ©alisĂ© par Tobe Hopper est sur Netflix. Il y a aussi les trĂšs rĂ©ussis Don't Breathe, 10 Cloverfield Lane, Us et The Mist. Et pour celles et ceux qui ont envie de frissons plus Ă©tranges, il y a Wounds, His House, Creep, Le Rituel, Aucun homme ni dieu. QUEL EST LE FILM D'HALLOWEEN LE PLUS EFFRAYANT DE TOUS LES TEMPS ? Grande question, mais quand on parle du film d'horreur le plus effrayant de tous les temps, les mĂȘmes titres reviennent L'Exorciste, Shining, Massacre Ă la tronçonneuse, Alien, La MalĂ©diction, Ring, Halloween. Et pour les films plus rĂ©cents It Follows, HĂ©rĂ©ditĂ©, Midsommar, [REC], Get Out, The Witch, Mirrors, L'Orphelinat. QUEL EST LE plus beau film D'HALLOWEEN ? Pour la beautĂ© visuelle au rayon film d'horreur Suspiria, The Neon Demon, It Follows, Morse, Shining et des classiques comme Nosferatu. Pour des images mĂ©morables dans des films pas entiĂšrement horrifiques The Cell avec Jennifer Lopez, Antichrist de Lars Von Trier, Les Yeux sans visage de George Franju, et Under the Skin de Jonathan Glazer. QUEL EST LE pire film D'HALLOWEEN de tous les temps ? Il n'y a pas assez de place pour rĂ©pondre Ă cette question. Quelques pistes de rĂ©flexion les mauvaises suites de Halloween, de Freddy, de Vendredi 13, de Conjuring et compagnie, des Dents de la mer, de DĂ©tour mortel, de Jeeper Creepers, et de la saga culte [REC]. Les mauvais remakes des grands classiques Fog, Pulse, Vendredi 13, Les Griffes de la nuit. Ou des accidents isolĂ©s, comme Slender Man, PhĂ©nomĂšnes de M. Night Shyamalan, Pyramide, The Open House, Stay Alive, Alone in the Dark, Silent Hill Revelation 3D. Et des montagnes de vieilles sĂ©ries B tendance nanar, que notre instinct de survie nous empĂȘche de dĂ©tailler. Tout savoir sur Netflix Les nouveautĂ©s films et sĂ©ries Ă voir sur Netflix du 19 au 25 aoĂ»t Les nouveautĂ©s films et sĂ©ries Ă voir sur Netflix du 12 au 18 aoĂ»t Les nouveautĂ©s films et sĂ©ries Ă voir sur Netflix du 5 au 11 aoĂ»t Newsletter Ecranlarge Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Ăcran Large. Vous aimerez aussiQuizScream : Seuls les vrais fans du film d'horreur peuvent obtenir 10/10. Le lĂ©gendaire film de Wes Craven, Scream, sorti en 1996, a réécrit les rĂšgles du jeu en matiĂšre de films d'horreur.Il s'agissait non seulement d'une lettre d'amour intelligente et autorĂ©fĂ©rentielle aux classiques de l'horreur, mais aussi d'un juste Ă©quilibre entre mĂ©ta-humour charmant et Les films d'horreur les plus terrifiants de l'histoire du cinĂ©maD'adorables gamins dĂ©moniaques, des monstres visqueux, des vampires truculents et quelques gens soigneusement empalĂ©s. Tout ce qu'il faut pour fermer sa porte Ă double tour et dormir la lumiĂšre allumĂ©e. Mais ce classement n'aurait pu voir le jour sans une brochette de nĂ©vrosĂ©s, de psychotiques, de voyeurs, de fanatiques et de tueurs en sĂ©rie... Time Out prĂ©sente sa collection idĂ©ale et un poil terrifiante des 60 meilleurs films d'horreur de l'histoire du cinĂ©ma. Ceci dit, si vous n'avez pas le cĆur solidement accrochĂ© et que vous craignez d'avoir trop peur petite nature !, n'hĂ©sitez pas Ă lorgner du cĂŽtĂ© de nos guides du film d'amour, du cinĂ©ma de science-fiction ou de nos 100 meilleurs films français. Pour les autres, installez-vous confortablement dans votre canapĂ©, seule de prĂ©ference, dans le noir et bon courage. 1. L'Exorciste 1973de William Friedkin, avec Ellen Burstyn, Linda Blair, Jason Miller et Max von Sydow Si LâExorciste est arrivĂ© en tĂȘte de ce classement des films d'horreur, ce nâest pas uniquement parce quâil est le plus culte, dotĂ© de rĂ©pliques inoubliables Ta mĂšre suce des bites en enfer, Karras ». Nul besoin en effet de rappeler ce que sont les scĂšnes de lâexorcisme, de lâaraignĂ©e sur le dos, ou, bien sĂ»r, celle du crucifix elles font dĂ©sormais partie de la mĂ©moire collective, au-delĂ du cercle restreint des passionnĂ©s du genre. Ce nâest pas non plus parce quâil est l'un des films dâĂ©pouvante les plus rentables â plus de 402 millions de recettes â, ni le plus primĂ© â deux Oscars meilleur son et meilleur scĂ©nario adaptĂ©, sans oublier six nominations. Mais câest avant tout parce que le film de William Friedkin est un bijou d'horreur cinĂ©matographique qui rĂ©concilie les diffĂ©rentes branches du genre, alliant la beautĂ© visuelle dâun Suspiria Ă la monstruositĂ© trĂšs concrĂšte de La Nuit des morts-vivants. Et quoi de plus terrifiant que la vue dâune enfant innocente ainsi pervertie, crachant des obscĂ©nitĂ©s avec la conviction dâun taulard, se tordant dans tous les sens â y compris un 360° cervical des plus dĂ©rangeants â, tout en projetant des litres de vomi sur quiconque ose lâapprocher ? PrivilĂ©giant des acteurs inconnus hormis Ellen Burstyn Ă des cĂ©lĂ©britĂ©s, passant des souks dâIrak aux rues tranquilles de Washington, mĂȘlant drames personnels et violence graphique, William Friedkin parvint Ă crĂ©er un film unique, Ă la fois brutal et artistique. Sâil sâinscrit parfaitement dans la lignĂ©e de thrillers sataniques comme Rosemaryâs Baby ou La MalĂ©diction, LâExorciste sent le soufre, la putrĂ©faction, la pisse et le sang comme aucun autre. Un film si moralement et religieusement incorrect que la jeune actrice Linda Blair reçut des menaces de mort, et fut obligĂ©e de vivre sous protection policiĂšre pendant plusieurs mois. Le fait quâaujourdâhui encore il parvienne Ă provoquer la mĂȘme stupeur viscĂ©rale quâen 1973 atteste de la puissante vision esthĂ©tique de Friedkin. Et justifie assez clairement sa position au sommet de ce Shining 1980de Stanley Kubrick, avec Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny Lloyd Shining, c'est l'histoire d'un pĂ©tage de plomb. Celui de Jack Torrance un Jack Nicholson fĂ©lin, quadragĂ©naire Ă©crivain Ă ses heures, qui vient dâaccepter de remplacer pendant lâhiver le gardien de LâOverlook Hotel, labyrinthique palace isolĂ© dans les montagnes du Colorado. Avec lui, sa femme, Wendy Shelley Duvall et leur jeune fils, Danny Danny Lloyd. Peu Ă peu, le passĂ© sanglant de l'hĂŽtel paraĂźt prendre possession de l'esprit de Jack ; bientĂŽt, la neige coupe les voies de communication. Et quelques bons coups de hache dans la porte des chiottes plus tard⊠Inutile de s'appesantir davantage sur le synopsis, tirĂ© de l'ultra-fameux roman de Stephen King ce Shining est avant tout une histoire d'atmosphĂšre. Une Ă©norme partie du livre se trouve dâailleurs Ă©vacuĂ©e par le rĂ©alisateur, en particulier les passages, nombreux, ayant trait Ă lâhistoire mafieuse de l'hĂŽtel. Non. En fait, la grande force des adaptations d'Ćuvres littĂ©raires par Stanley Kubrick presque tous ses films en sont, c'est de savoir se saisir de quelques scĂšnes, d'une poignĂ©e d'Ă©lĂ©ments-clĂ©s du bouquin dâorigine pour les amplifier, leur donner la puissance et la densitĂ© de symboles, de projections mentales, avec des moyens purement cinĂ©matographiques. Maniaque de la symĂ©trie et des jeux dâespace dans la composition des plans, il fait ici alterner une mise en scĂšne froide, impĂ©rieuse les lents travellings sur les salles de lâOverlook et un dynamisme sinueux, agressif et vĂ©loce â ainsi, lorsque sa camĂ©ra suit comme une proie l'enfant en tricycle dans les couloirs. Huis clos oppressant dans un environnement gigantesque, Shining slalome entre le surnaturel option maison hantĂ©e et le rĂ©alisme ce type est juste fou, et en profite pour jouer Ă merveille sur la barbarie hilare de Jack Nicholson, qui trouve sans doute lĂ lâun des personnages les plus jouissifs de sa Massacre Ă la tronçonneuse 1974 de Tobe Hooper, avec Edwin Neal et Allen Danziger Il y a les films dâhorreur qui jouent sur le mystĂšre, la subtilitĂ©, la tension psychologique. Et puis, il y a Massacre Ă La Tronçonneuse. Le film de Tobe Hooper, rĂ©alisĂ© avec un budget microscopique, et symbole du do it yourself du cinĂ©ma dâhorreur, fait preuve dâun style tellement frontal quâil fut trĂšs longtemps censurĂ© dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni, oĂč il fallut attendre 1999 pour quâil soit projetĂ© sur grand Ă©cran. Comme son titre l'indique, Massacre Ă La Tronçonneuse ne laisse aucune place Ă lâimagination, installant au contraire une terreur des plus pures, amplifiĂ©e par lâabsence totale de musique - Ă lâexception de quelques menaçantes timbales. Revenant dâun road trip au fin fond du Texas, cinq jeunes innoncents - dont une blonde et son frĂšre en fauteuil roulant - tombent en panne dâessence, et se retrouvent coincĂ©s dans un village de rednecks aux dĂ©ficiences mentales et dentaires plutĂŽt critiques. Mais leur plus grande menace est peut-ĂȘtre Leatherface, un immense boucher qui porte la peau de ses victimes en guise de masque. En accord avec le style radicalement direct du film, aucun mystĂšre nâentoure lâidentitĂ© de ce monstrueux tueur, qui nous apparaĂźt complĂštement - et en plein soleil - dĂšs son premier meurtre. Pourtant, sâil achĂšve brutalement ses proies Ă coups de marteau ou de tronçonneuse, âFace de Cuirâ sâavĂšre au final ĂȘtre le plus sympathique des personnages, pleurnichant dâun air coupable aprĂšs avoir dĂ©coupĂ© et congelĂ© ses deux premiĂšres victimes. Le plus effrayant nâest donc pas tant cet Ă©trange serial-killer que le reste de sa famille, bouseux vicieux et attardĂ©s qui fabriquent des lampes avec les tĂȘtes de leurs victimes plutĂŽt original, ceci dit. Ainsi, un peu Ă la maniĂšre d'un Elephant Man, Leatherface parviendrait presque Ă nous Ă©mouvoir, y compris Ă la fin du film, lors de sa danse macabre en plein milieu de la route, baignĂ© par la lumiĂšre orangĂ©e du crĂ©puscule. Ă la fois grotesque, lyrique et Psychose 1960d'Alfred Hitchcock, avec Anthony Perkins et Janet Leigh DĂ©passant tous les genres, les cadres, les catĂ©gories, Psychose est l'un des plus grands coups de maĂźtre d'Hitchcock, et une rĂ©fĂ©rence absolue dans l'histoire du cinĂ©ma. Le film commence sur le mode policier, oĂč l'on suit Marion Crane Janet Leigh, une secrĂ©taire criminelle qui tente de s'enfuir avec le fric de ses patrons en mĂȘme temps, on la comprend. Autrement dit, la paranoĂŻa et la culpabilitĂ© de la jeune femme sont au centre de la premiĂšre partie du film. Jusqu'au moment oĂč elle fait halte dans une pension, tenue par un type assez chelou, personnage dĂšs lors devenu mythique dans la culture populaire Norman Bates Anthony Perkins, le summum du serial-killer Ćdipien. Sa grande modernitĂ©, le film la partage avec LâAvventura dâAntonioni, sorti la mĂȘme annĂ©e elle se joue au niveau d'une narration rompue, brisĂ©e, qui laisse le spectateur pantois et dĂ©sorientĂ©. Puisqu'en effet, Psychose change de personnage principal en cours de route, abandonnant le cadavre de Janet Leigh au carrelage d'une salle de bains, pour s'attacher Ă scruter la folie meurtriĂšre de Bates. Il y aurait beaucoup Ă dire sur l'interprĂ©tation impressionnante de Perkins, sur le sentiment de malaise distillĂ© par Hitchcock dans un simple champ-contrechamp, et, bien sĂ»r, sur la mythique scĂšne de la douche, certainement l'une des sĂ©quences les plus cĂ©lĂšbres du cinĂ©ma mondial, mĂ©lange d'Ă©rotisme voyeur tout Ă fait hitchcockien, donc et de violence esthĂ©tisĂ©e. A elle seule, le scĂšne prit quasiment un tiers du temps de les hommages et rĂ©fĂ©rences Ă Psychose â Ă commencer par le Halloween de John Carpenter â ne se comptent plus. Adorateur du film, Gus Van Sant en a mĂȘme fait un remake tout Ă fait dispensable. Et pourtant, Psychose continue de donner lâimpression de pouvoir ĂȘtre redĂ©couvert, ou au moins resavourĂ©, Ă chaque visionnage. Bref, un film qui Courtesy of Twentieth Century Fox5. Alien 1979de Ridley Scott, avec Tom Skerritt et Sigourney Weaver Ceux qui, Ă sa sortie, ont reprochĂ© Ă Alien son apparent manque dâaction nâavaient prĂ©cisĂ©ment rien compris Ă son gĂ©nie. DĂšs le gĂ©nĂ©rique, qui dĂ©roule lentement mais inexorablement des barres obliques pour former le mot âAlienâ, on perçoit dĂ©jĂ la menace indicible qui pĂšse sur le Nostromo. Et câest justement parce que ces premiĂšres quarante-cinq minutes du film â que certains trouvĂšrent donc soporifiques â sâattardent sur les tĂąches quotidiennes de lâĂ©quipage du vaisseau spatial, quâune angoisse pĂ©renne sâinstalle. Et, lorsque la tension Ă©clate enfin, le rythme du film tourne Ă la crise dâĂ©pilepsie sous cocaĂŻne. Lâargument dâAlien est simplissime mais implacable une bĂȘte trĂšs grosse, trĂšs mĂ©chante, et surtout trĂšs visqueuse se retrouve Ă bord dâune navette techniquement, il nây a donc non seulement personne pour vous entendre crier, mais aucun moyen de vous Ă©chapper non plus. La meilleure scĂšne du film reste sans doute celle oĂč un monstre rĂ©pugnant sâĂ©jecte violemment de lâestomac du capitaine du vaisseau, invoquant Ă la fois lâimagerie du viol et de lâaccouchement. Car Alien, avec force symboles phalliques et mĂ©taphores sur lâenfantement, est aussi une puissante critique fĂ©ministe, incarnĂ©e Ă l'Ă©cran par Sigourney Weaver, figure de proue des hĂ©roĂŻnes badass au cinĂ©ma. Lors du tournage de cette premiĂšre scĂšne dâaction, bouclĂ©e en une seule prise, les acteurs ne savaient d'ailleurs pas Ă quoi sâattendre, et leur stupeur Ă©cĆurĂ©e dut ĂȘtre Ă peu prĂšs la mĂȘme que celle du spectateur. Ajoutez Ă ces accĂšs de violence une ambiance moite et claustrophobe, des Ă©lĂ©ments visuels futuristes et quasi-visionnaires, et vous obtenez simplement lâun des meilleurs films de science-fiction jamais The Thing 1982de John Carpenter, avec Kurt Russell et Wilford Brimley Parmi le cortĂšge de possibilitĂ©s allĂ©chantes quâun voyage dans le temps pourrait offrir, on se dit qu'on en profiterait bien pour aller dire au John Carpenter de 1982 qu'un jour, son nouveau film serait reconnu comme lâun des plus grands films d'horreur. Car comme nombre de classiques du genre, The Thing fut d'abord boudĂ©, vilipendĂ©, critiquĂ© comme un vague clone dâAlien, simplement occupĂ© Ă repousser les limites des effets spĂ©ciaux. En deux mots, la rĂ©ception du film fut un flop catastrophique, menaçant mĂȘme la rĂ©putation de Carpenter, pourtant reconnu Ă l'Ă©poque comme le maĂźtre incontestĂ© de l'Ă©pouvante. Mais avec le recul, cette angoissante histoire de mal intĂ©rieur et de crĂ©ature mĂ©tamorphe, d'Ă©quipe de chercheurs perdus dans l'environnement inhumain de l'Antarctique, en est arrivĂ©e Ă poser quelques-uns des jalons essentiels du cinĂ©ma fantastique et d'angoisse Rosemary's Baby 1968de Roman Polanski, avec Mia Farrow, John Cassavetes et Ruth Gordon Un dĂ©mĂ©nagement, ce nâest jamais facile. Mais quand en plus les voisins dâen face sont un couple de satanistes octogĂ©naires bien dĂ©cidĂ©s Ă vous faire porter lâenfant du diable, câest encore moins marrant. Ambiance claustrophobe, onirisme menaçant et paranoĂŻa latente caractĂ©risent cette premiĂšre rĂ©alisation hollywoodienne de Roman Polanski, adaptation du roman dâIra Levin paru un an plus tĂŽt. AprĂšs RĂ©pulsion et avant Le Locataire, le film sâinscrit dans une trilogie sur lâhorreur quotidienne de la vie en appartement ainsi, dans la prison dorĂ©e des Woodhouse, le tic-tac de lâhorloge se fait de plus en plus oppressant, tandis que les murs, immaculĂ©s, paraissent de plus en plus Ă©troits. Le ton, d'une angoisse sournoise, est donnĂ© dĂšs les premiĂšres secondes du gĂ©nĂ©rique, lorsque la voix de Mia Farrow retentit, fredonnant un air mi-innocent, mi-inquiĂ©tant â le dĂ©sormais cĂ©lĂšbre âLullabyâ. Car si lâhorreur se manifeste Ă plusieurs reprises â notamment lorsque Rosemary se fait violer par le diable en personne â, les scĂšnes les plus glaçantes sont en fait les plus ordinaires lorsquâon assiste Ă la dĂ©sintĂ©gration progressive du couple formĂ© par Mia Farrow et John Cassavetes, alors que la grossesse de Rosemary, elle, progresse comme une vĂ©ritable bombe Ă retardement. RĂ©alisĂ© en 1968, le film de Polanski est restĂ© dans les mĂ©moires pour sa capacitĂ© Ă brouiller la frontiĂšre entre fantastique et psychologique, mais aussi pour avoir ouvert la voie au genre des thrillers sataniques, suivi par La MalĂ©diction ou Lâ Halloween La Nuit des masques 1978de John Carpenter, avec Donald Pleasence et Jamie Lee Curtis Si la sĂ©rie des 'Halloween' a bien vu dĂ©filer une ribambelle d'Ă©pisodes parfois mĂ©diocres, cette Nuit des masquesâ inaugurale reste une Ćuvre incontournable du cinĂ©ma d'horreur fin-1970, et une vĂ©ritable leçon dâangoisse. DĂšs sa sĂ©quence d'ouverture, hommage appuyĂ© au 'Psychose' d'Hitchcock, John Carpenter dont ce n'est que le troisiĂšme long mĂ©trage se rĂ©vĂšle un rĂ©alisateur impeccable et extrĂȘmement inventif. Par exemple, lorsquâil choisit de filmer son premier meurtre en camĂ©ra subjective, plaçant le regard du spectateur Ă la place mĂȘme de celui de l'assassin. Ce dernier, Michael Myers, se rĂ©vĂšle ensuite n'ĂȘtre qu'un enfant de 6 ans⊠qui vient de trucider sa sĆur Ă grands coups de couteau de cuisine le soir dâHalloween, sur fond de musique stressante et de cordes suraiguĂ«s ça vous rappelle quelque chose ?. Dâune certaine maniĂšre, Myers nous apparaĂźt dâemblĂ©e comme un Norman Bates extrĂȘmement prĂ©coce, une sorte de Mozart du serial-killing... Quinze ans plus tard, Ă la veille d'Halloween â oui, oui, câest gros comme un camion â Myers parvient Ă s'Ă©chapper de l'Ă©tablissement psychiatrique oĂč il Ă©tait internĂ© depuis, mutique. Autant dire, on sâattend Ă une belle surprise party⊠Sauf que la grande classe du film est de ne presque rien montrer, de simplement suggĂ©rer la prĂ©sence de Myers lorsque son pick-up rĂŽde, ou lorsque revient le thĂšme angoissant de la bande originale du film, composĂ©e par Carpenter lui-mĂȘme un piano rĂ©pĂ©titif et des violons synthĂ©tiques. DĂ©jĂ , le futur rĂ©alisateur de The Thingâ brille par son tempĂ©rament novateur il est ici l'un des premiers Ă avoir recours Ă la stabilisation d'un steadicam, crĂ©ant des mouvements de camĂ©ra dâune fluiditĂ© impressionante, alors inĂ©dite â que Kubrick systĂ©matisera, deux ans plus tard, dans les couloirs de lâOverlook Hotel de Shiningâ. Bref, une rĂ©fĂ©rence incontournable. Et toujours habilement Suspiria 1976de Dario Argento, avec Jessica Harper, Stefania Casini et Flavio Bucci Avec ses meurtres au graphisme lĂ©chĂ©, sa bande-son prog-rock signĂ©e Goblin et ses dĂ©cors dĂ©lirants faits de couloirs interminables et de couleurs acidulĂ©es, Suspiria ne ressemble Ă aucun autre film. Le sixiĂšme long mĂ©trage dâArgento, considĂ©rĂ© comme son vĂ©ritable passage du giallo Ă un cinĂ©ma dâhorreur surrĂ©aliste, se dĂ©roule comme une hallucination multi-sensorielle longue dâune heure trente, un dĂ©lire onirique fiĂ©vreux dont on ressort vaguement dĂ©boussolĂ©. Abandonnant toute tentative de logique narrative, Argento mise ici tout sur le style, et pour cause, on a rarement vu production aussi visuellement saisissante. Suspiria fut en effet le dernier film de lâhistoire Ă utiliser une camĂ©ra Technicolor, procĂ©dĂ© alors dĂ©jĂ obsolĂšte depuis une vingtaine dâannĂ©es, qui donne aux couleurs cet aspect singuliĂšrement artificiel. Le film suit les dĂ©boires dâune jeune Ă©tudiante fraĂźchement dĂ©barquĂ©e dans une mystĂ©rieuse Ă©cole de danse, et dĂ©bute par une folle course en voiture, suivie par un double-meurtre tout bonnement Ă©poustouflant â surveillez bien les mains du tueur ce sont celles du rĂ©alisateur. Evoquant tour Ă tour Kubrick et Hitchcock, le chef-dâĆuvre dâArgento en influença ensuite de nombreux autres, de John Carpenter jusquâau Black Swan dâAronofsky, sorti en 2010. Si Suspiria est donc immanquable, câest avant tout parce quâil est, au-delĂ dâune Ćuvre cinĂ©matographique, une vĂ©ritable expĂ©rience sensorielle. Une transe angoissante et implacable que mĂȘme lâhĂ©roĂŻne semble subir, sirotant tout au long du film un vin rouge dangereusement Zombie 1978de George A. Romero, avec Ken Foree, Gaylen Ross et David Emge Alors qu'il est reconnu comme l'une des plus cĂ©lĂšbres usines Ă zombies du cinĂ©ma mondial bien qu'en perte de vitesse, il est Ă©tonnant de se souvenir que, dans un premier temps, George Romero se disait dubitatif quant Ă l'idĂ©e de donner une suite Ă sa Nuit des morts-vivants de 1969. Mais aprĂšs que son projet le plus personnel, Martin 1977, se soit pris une tĂŽle au box-office, le rĂ©alisateur empoigna le zombie par les cornes et en profita pour donner un sĂ©rieux coup de fouet Ă sa carriĂšre ! Ainsi, bien que La Nuit des morts-vivants ait dĂ©jĂ pu ĂȘtre un vĂ©ritable pavĂ© dans la mare de l'horreur, c'est avec ce Zombie late-seventies qu'il entra de plain-pied dans la mĂ©moire collective son long mĂ©trage le plus sauvage, le plus dĂ©lirant, et qui redĂ©finit l'horreur en tant que genre filmique socialement conscient, et politiquement malin. Il suffit de voir ses morts-vivants arpenter comme leur territoire le parking d'un centre commercial, pour comprendre Ă quel point l'ironie peut constituer l'un des aspects les plus jouissifs du cinĂ©ma d' qu'on ne compte plus, depuis, les variations sur les zombies ; la sĂ©rie Walking Dead' montrant d'ailleurs l'intacte vitalitĂ© de ces cadavres chancelants. La raison en est simple contrairement Ă Dracula et, par extension, aux vampires sous la surveillance mĂ©ticuleuse des ayants droit de Bram Stoker et consorts, les zombies de Romero restent insoumis au droit d'auteur. Ce qui fait, sans doute, de Zombie Dawn of the Dead en VO un film doublement populaire. DrĂŽle, excessif et Les Dents de la mer 1975de Steven Spielberg, avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss 'Les Dents de la mer' a beau ĂȘtre devenu l'archĂ©type du blockbuster estival, autant que la matrice de tous les 'Piranha 3D' sortis depuis le film d'Alexandre Aja Ă©tant d'ailleurs Ă©galement une rĂ©ussite, dont on s'est laissĂ© dire que Jean-Luc Godard lui-mĂȘme Ă©tait fan, le long mĂ©trage de Steven Spielberg n'est pas non plus sans rappeler les grandes fresques marines d'un Conrad ou d'un Melville... Sauf qu'il fait de son Moby Dick un requin d'une intelligence redoutable, perverse et sanguinaire, qui terrorise et dĂ©vore goulĂ»ment les joyeux touristes d'une petite station balnĂ©aire. On connaĂźt l'histoire ; bientĂŽt, Roy Scheider, Richard Dreyfuss et Robert Shaw partent Ă l'assaut du thalassoraptor... Evidemment, depuis 1975, Spielberg a souvent succombĂ© Ă la guimauve, au tape-Ă -l'Ćil facile, voire Ă des dĂ©tournements honteux de ses propres Ćuvres l'impardonnable 'Indiana Jones et le royaume du crĂąne de cristal' et, du coup, paraĂźt souvent un tantinet surestimĂ©. Pourtant, il serait regrettable d'oublier l'immense maĂźtrise du suspense dont ses premiers films ici le thĂšme gĂ©nĂ©ral et assez kafkaĂŻen d'un harcĂšlement absurde et meurtrier dĂ©jĂ Ă l'Ćuvre dans 'Duel', en 1971, dans lequel un automobiliste se retrouvait pourchassĂ© pendant deux heures par un semi-remorque sans qu'il parvienne jamais Ă comprendre pourquoi, Spielberg orchestre une tension dramatique mĂ©morable, montĂ©e en puissance qui convoque par moments une maestria toute hitchcockienne. A l'Ă©poque, le futur rĂ©alisateur de 'Rencontres du troisiĂšme type' n'a que 29 ans â c'est ce qu'on appelle un gĂ©nie prĂ©coce...12. Ne vous retournez pas 1973de Nicolas Roeg, avec Donald Sutherland et Julie Christie Dans le peloton de tĂȘte de notre classement figure donc 'Ne vous retournez pas', dĂ©lire onirique et hallucinatoire mis en scĂšne par Nicolas Roeg en 1973, d'aprĂšs la nouvelle Ă©ponyme de la romanciĂšre britannique DaphnĂ© du Maurier. Le film suit l'histoire d'un couple, jouĂ© par Julie Christie et Donald Sutherland qui, suite Ă la mort accidentelle de leur fille par noyade dans un lac en Angleterre, profite d'une opportunitĂ© professionnelle pour s'enfuir dans la mystĂ©rieuse ville de Venise. Beaucoup de choses peuvent ĂȘtre Ă l'origine de son succĂšs... Le film parvient Ă la fois Ă remplir tous les critĂšres du genre fantastique et Ă combler les adeptes du cinĂ©ma d'art et d'essai. Il utilise le cadrage, le son, le montage et le mouvement de la camĂ©ra pour construire un conte fascinant autour de personnages terriblement rĂ©alistes. Il ose attirer par la ruse les fantĂŽmes tapis dans les innombrables canaux de Venise, et donne probablement Ă voir l'une des plus belles scĂšnes d'amour jamais filmĂ©es... Ou alors, disons simplement qu'il s'agit d'un film magnifique, dont la moindre image regorge de sens, d'Ă©motion et de mystĂšre, et qui reste le couronnement d'un des plus grands iconoclastes et maĂźtres du cinĂ©ma La Nuit des morts-vivants 1968de George A. Romero, avec Duane Jones, Judith O'Dea, Marilyn Eastman Câest ici que commença le cinĂ©ma dâhorreur des temps modernes. TournĂ© en 1968, le film culte Ă petit budget de Romero ouvrit en effet la piste Ă tous les autres, y compris Wes Craven 'La DerniĂšre Maison sur la gauche', David Cronenberg 'Frissons', Tobe Hopper 'Massacre Ă la tronçonneuse' ou encore Sam Raimi 'Evil Dead'. Lâhistoire est classique isolĂ© dans un coin reculĂ© de campagne, un groupe de personnes se retrouve assailli par des mangeurs de cerveaux toujours plus nombreux. Mais caractĂ©risĂ© par une approche radicalement subversive, un nihilisme social viscĂ©ral et un militantisme anti-Vietnam enragĂ©, ce film de zombie rĂ©volutionnaire piĂ©tine allĂšgrement toutes les rĂšgles, tabous et conventions prĂ©alablement Ă©tablis lâacteur principal, afro-amĂ©ricain, finit abattu par la police celle-ci lâayant pris pour un zombie lors du gĂ©nĂ©rique de fin. Ainsi, si Romero rĂ©alisa par la suite dâautres films de zombies Dawn of the Deadâ, Day of the Deadâ, Land of the Deadâ, aucun dâentre eux ne parvint Ă Ă©galer Les Innocents 1961de Jack Clayton, avec Deborah Kerr, Michael Redgrave, Pamela Franklin AdaptĂ© du roman de Henry James 'Le Tour d'Ă©crou' 1898, 'Les Innocents' est ici coiffĂ© au poteau par 'Ne vous retournez pas' de Nicolas Roeg n°12, comme meilleur film d'horreur britannique de notre liste. De l'Ćuvre de Jack Clayton, Martin Scorsese dira pourtant combien elle fut conçue et interprĂ©tĂ©e avec dĂ©licatesse, impeccablement tournĂ©e⊠et terriblement effrayante ». Deborah Kerr y incarne Miss Giddens, la nouvelle gouvernante de deux orphelins la niĂšce et le neveu du riche et puissant Michael Redgrave, auxquels on donnerait le bon Dieu sans confession. Pourtant, lorsque le garçon se voit renvoyĂ© de l'Ă©cole pour sa mauvaise influence sur ses camarades, Miss Giddens se persuade que les gamins ont Ă©tĂ© possĂ©dĂ©s par les esprits d'un couple d'amants dĂ©funts â leur prĂ©cĂ©dente gouvernante et un ancien valet. Le sont-ils rĂ©ellement ? Ou s'agit-il seulement des fantasmes dĂ©lirants d'une cĂ©libataire frigide ? Jusqu'au bout, le film joue Ă merveille sur cette ambiguĂŻtĂ©. Il n'est guĂšre surprenant que François Truffaut ait donc qualifiĂ© ces 'Innocents' de meilleur film britannique » aprĂšs le dĂ©part d'Hitchcock en Carrie 1976de Brian De Palma, avec Sissy Spacek, Piper Laurie et Amy Irving Jonglant de maniĂšre virtuose entre rĂȘverie adolescente et sĂ©quences de pure horreur, Carrieâ fait partie de ces chefs-dâĆuvre cinĂ©matographiques qui dĂ©passent amplement les limites dâun seul genre. Brian De Palma rĂ©alisa cette adaptation deux ans seulement aprĂšs la parution du premier roman de Stephen King, pour en faire un classique instantanĂ©, sublimĂ© par la musique de Pino Donaggio et, bien sĂ»r, lâinterprĂ©tation magistrale de Sissy Spacek. Difficile en effet dâimaginer quâau dĂ©but, De Palma ne voulait pas de la jeune actrice, cheveux de feu et regard corrosif, inĂ©galable dans le rĂŽle de lâadolescente martyrisĂ©e par ses camarades de classe comme par sa fanatique religieuse de mĂšre. Passant en une fraction de seconde du statut de petite chose fragile Ă celui de vengeresse implacable, Spacek livre ici la performance de sa carriĂšre, recouverte de faux sang de porc â en rĂ©alitĂ©, un mĂ©lange de sirop de maĂŻs et de colorants â, inspirant des dĂ©guisements dâHalloween pour plusieurs gĂ©nĂ©rations. Et lâon a beau connaĂźtre la scĂšne du bal par cĆur, jusquâĂ la derniĂšre seconde, on continue de prier, en vain, pour que ce satanĂ© seau ne tombe...16. Mister Babadook 2014 Pour son premier long mĂ©trage en tant que rĂ©alisatrice, lâactrice Jennifer Kent rĂ©ussit un joli coup double livrer un film dâhorreur convaincant, bien fichu, avec un louable souci de lâartisanat â et le refus dâeffets numĂ©riques tape-Ă -lâĆil. Et en mĂȘme temps, son film traite de la condition fĂ©minine contemporaine sur des plans assez divers, bien mieux quâun bon paquet de traitĂ©s fĂ©ministes. Le synopsis, pourtant, paraĂźt classique. A vue de nez, Amelia Essie Davis a une petite quarantaine dâannĂ©es. Depuis la mort brutale de son mari, elle vit avec son fils unique, Samuel Noah Wiseman. Or, celui-ci manifeste de plus en plus de troubles du comportement, jusquâĂ ce quâune sĂ©vĂšre inquiĂ©tude gagne tout son entourage Ă©cole, famille, camarades⊠Il faut dire quâau mĂȘme moment, Amelia et Samuel se trouvent harcelĂ©s par un livre pour enfants assez terrifiant, Mister Babadookâ. Occupant la mĂȘme fonction, angoissante et fantastique, que la mystĂ©rieuse cassette vidĂ©o du dĂ©but de Lost Highwayâ de David Lynch ou dans CachĂ©â de Haneke, qui en reprend lâidĂ©e, le livre dâimages sert ici de support au dĂ©mon, de puits Ă lâangoisse, dâobjet maudit. Mais il relĂšve finalement de ce quâHitchcock qualifiait de MacGuffin » un simple prĂ©texte pour parler dâautre chose. Avec Hitchcock, il sâagit gĂ©nĂ©ralement de fĂ©tichisme. Chez Jennifer Kent, il est plutĂŽt question dâhumiliation au travail, de deuil, ou de frustration sexuelle chez les mĂšres de famille cantonnĂ©es Ă leur maternitĂ©, leurs rĂŽles de maĂźtresses de maison, dâĂ©ducatrices. 17. Le Loup-Garou de Londres 1981de John Landis, avec David Naughton, Jenny Agutter et Griffin Dunne Ce qui paraĂźt le plus brillant, dans ce thriller lycanthrope de John Landis, c'est la fabuleuse maniĂšre dont il bascule en un clin d'Ćil de la comĂ©die burlesque Ă la terreur macabre, et vice versa. On y retrouve le gĂ©nie du maquillage Rick Baker, quelques-uns des monstres les plus choquants et inventifs du cinĂ©ma d'horreur ah, ces zombies nazis..., et une sĂ©lection d'enfer de classiques FM â sans mĂȘme parler de Jenny Agutter en tenue d'infirmiĂšre... Autant dire, pas vraiment Ă©tonnant que le film se place si haut dans notre classement. A sa suite, le cinĂ©ma d'horreur parodique deviendra un genre prolifique, dont Landis â dĂ©jĂ rĂ©alisateur de comĂ©dies comme 'Hamburger Film Sandwich' et 'The Blues Brothers' â restera avec ce long mĂ©trage l'une des rĂ©fĂ©rences essentielles. Et nul doute, en effet, qu'il s'agit lĂ du sommet de sa La Maison du diable 1963de Robert Wise, avec Julie Harris, Claire Bloom et Richard Johnson Ce long mĂ©trage de 1963 est sans doute la quintessence mĂȘme du film de maison hantĂ©e ; voire, Martin Scorsese dĂ©clara qu'il s'agissait pour lui du plus effrayant jamais rĂ©alisĂ©. Le Dr Markway Richard Johnson, anthropologue, enquĂȘte sur des activitĂ©s paranormales autour d'une pierre tombale, prĂšs d'un Ă©difice gothique de la Nouvelle-Angleterre. Jadis, l'Ă©pouse du premier propriĂ©taire des lieux mourut en y pĂ©nĂ©trant. On devine la suite. Plus tard, le docteur dĂ©couvre donc la maison, accompagnĂ© de deux jeunes femmes Ă tendance psychotique la sympathique Theo qui possĂšde l'une des plus belles garde-robes jamais vue, conçue par la couturiĂšre Mary Quant, et l'angoissĂ©e Nell, qui se retrouve vite l'attraction principale des fantĂŽmes de la demeure. Le rĂ©alisateur britannique Robert Weiss rĂ©ussit ici un chef-d'Ćuvre de suggestion nous n'apercevons pas le moindre fantĂŽme, mais sa diabolique camĂ©ra parvient Ă faire d'une sculpture, sur une porte en bois, un spectacle plus effrayant que n'importe quel type de maquillage ou d'effet Audition 1999de Takashi Miike, avec Ryo Ishibashi, Eihi Shiina et Jun Kunimura Le meilleur film dâhorreur japonais des temps modernes, vous diront certains. Un producteur de cinĂ©ma veuf dĂ©cide, sur les conseils de son fils et de son meilleur ami, de chercher une nouvelle femme. Afin de trouver la compagne idĂ©ale, il organise un faux casting, tombant rapidement sous le charme de la douce et mystĂ©rieuse Asami. Le seul problĂšme, câest que la dĂ©licate jeune fille fut en rĂ©alitĂ© violĂ©e et torturĂ©e lorsquâelle Ă©tait enfant, et semble Ă©prouver quelques difficultĂ©s Ă faire confiance aux hommes. AprĂšs une premiĂšre moitiĂ© penchant plutĂŽt du cĂŽtĂ© du drame sentimental, Auditionâ adopte dans ses derniĂšres sĂ©quences une narration schizophrĂšne, dĂ©ployant une tension sournoise et inexorable. JusquâĂ la scĂšne finale, oĂč lâon assiste Ă une sĂ©ance de torture-acupuncture particuliĂšrement crispante, pimentĂ©e par lâutilisation dâun fil Ă scier spĂ©cial moignons. Comme quoi finalement, ĂȘtre cĂ©libataire, ce nâest pas si Evil Dead 2 1987de Sam Raimi, avec Bruce Campbell et Sarah Berry Rares sont les suites de film capables dâĂ©galer leur prĂ©dĂ©cesseur. Or, dans le cas dâ'Evil Dead 2â, beaucoup de gens ignorent mĂȘme lâexistence du premier opus tant celui-ci le surpasse. Loin dâĂȘtre une suite, le deuxiĂšme 'Evil Dead' de Sam Raimi est une version amĂ©liorĂ©e, beaucoup plus efficace, de celui de 1981 en moins de dix minutes, les personnages principaux sont soit morts, soit possĂ©dĂ©s, soit les deux. Le premier long mĂ©trage de Raimi offrait dĂ©jĂ son lot de blagues, mais son objectif principal restait malgrĂ© tout de choquer les spectateurs â faut-il rappeler la scĂšne du viol dans les bois ? Ici, on sent au contraire lâinfluence des carriĂšres de Raimi et Campbell, qui alternaient alors entre courts mĂ©trages dâhorreur et films Ă sketches. Le rĂ©sultat est un mĂ©lange dĂ©sopilant de flots dâhĂ©moglobine et de comĂ©die â qui rĂ©ussit aussi bien sur chacun des deux tableaux. Alors quâyeux et moignons volent dans tous les sens, le gag le plus mĂ©morable reste sans doute celui oĂč Campbell, partiellement possĂ©dĂ©, se livre Ă une sĂ©ance de slapstick hallucinante, attaquĂ© par sa propre main. Sans oublier la scĂšne oĂč notre hĂ©ros cherche dĂ©sespĂ©rement Ă se dĂ©barrasser de la tĂȘte de sa dĂ©funte petite amie, pĂ©niblement accrochĂ©e Ă son poignet â redonnant alors tout son sens Ă l'adjectif tĂȘtu ».21. La MalĂ©diction 1976 de Richard Donner, avec Gregory Peck et Lee Remick Lâavantage des films sur Satan et sa progĂ©niture, câest quâon peut sây permettre Ă peu prĂšs n'importe quoi. 'La MalĂ©diction' The Omenâ ne dĂ©roge pas Ă la rĂšgle, avec, entre autres, une nounou glaçante accompagnĂ© dâun rottweiler malĂ©fique, un prĂȘtre empalĂ© par le paratonnerre dâune Ă©glise, tout un tas de babouins au comportement Ă©trange, et surtout, une scĂšne de dĂ©capitation absolument culte, filmĂ©e sous plusieurs angles et au ralenti. 22. Freaks, la monstrueuse parade 1932 de Tod Browning, avec Olga Baclanova et Harry Earles Est-ce vraiment un film d'horreur ? Ou plutĂŽt un conte humaniste et touchant, d'amour et de trahison ? Le rĂ©alisateur Tod Browning lui-mĂȘme quitta l'Ă©cole dans sa jeunesse pour travailler dans un cirque. Avec 'Freaks', il met en scĂšne une troupe de bĂȘtes de foire » qui se rĂ©vĂšlent Ă©galement de remarquables acteurs, pour raconter l'histoire d'une jolie trapĂ©ziste, Cleo Olga Baclanova, qui accepte de se marier au nain Hans Harry Earles pour sa fortune, avant de l'empoisonner. Le reste du temps, Browning suit la vie itinĂ©rante de ces Ă©tranges forains avec beaucoup de sympathie et d'humour â par exemple Ă travers l'histoire de ce type qui Ă©pouse une fille dont il ne peut supporter la sĆur siamoise... Pourtant, ce qui fait de 'Freaks' un authentique film d'horreur, c'est sa fin dĂ©rangeante et macabre, lorsque les monstres » chassent Cleo et son amant Ă travers la forĂȘt â bien qu'Ă©videmment, l'horreur la plus violente rĂ©side dans la cruautĂ© mĂ©diocre des prĂ©tendus gens normaux ». D''Ombres et Brouillard' de Woody Allen Ă 'Elephant Man' de David Lynch, on ne compte d'ailleurs plus les clins d'Ćil du cinĂ©ma Ă la parade fondatrice, Ă©mouvante, grotesque et sublime de Tod Nosferatu 1922 de Murnau, avec Max Schreck et Greta Schröder Avant Edward Cullen, Spike et Bill Compton, il y avait Nosferatu â certainement moins scintillant, mais beaucoup plus terrifiant. Librement adaptĂ© du Draculaâ de Bram Stoker, Nosferatuâ nâĂ©tait peut-ĂȘtre pas le tout premier film dâhorreur de lâhistoire du cinema cet honneur revient sans doute au Manoir du Diableâ de Georges MĂ©liĂšs, mais ce fut certainement le plus influent. Le jeu sur lâombre et la lumiĂšre, le basculement entre beautĂ© et horreur, lâhomme menaçant pourchassant une jeune innocente... La plupart des codes du genre furent ainsi inaugurĂ©s par Murnau. Et, Ă prĂšs dâun siĂšcle de distance, son film reste profondĂ©ment dĂ©rangeant la tension sournoise instaurĂ©e par la musique de Hans Erdmann, lâeffroyable raideur de Max Schreck, ainsi que son atroce maquillage, sont dĂ©sormais devenus cultes. Quant Ă lâinvasion de rats, particuliĂšrement angoissante, on nâose imaginer lâeffet quâelle eut Ă lâĂ©poque, sur un public Ă peine sorti de la PremiĂšre Guerre La Mouche 1986 de David Cronenberg, avec Jeff Goldblum et Geena Davis DĂ©lirante reprise par David Cronenberg d'un canevas classique du rĂ©cit fantastique oĂč un scientifique voit ses expĂ©riences de tĂ©lĂ©portation se solder par un vilain quiproquo gĂ©nĂ©tique, 'La Mouche' n'est pas seulement un film d'horreur des plus Ă©lĂ©gants c'est aussi l'une des histoires d'amour les plus tragiques du septiĂšme art. La relation, charmante, hĂ©sitante, magnifiquement Ă©crite, entre Jeff Goldblum et Geena Davis, commence en effet comme une fragile romance⊠qui ne rend que plus atroce la dĂ©gradation physique et mentale auquel le film va peu Ă peu soumettre Goldblum. Aussi, entre les mains de Cronenberg, la maladie gĂ©nĂ©tique devient-elle une puissante mĂ©taphore de tout mal intĂ©rieur imaginable, qu'il s'agisse du cancer, du sida, de la vieillesse, ou de l'amour perdu, du dĂ©sespoir sentimental⊠Superbe, Ă©cĆurant, exaltant, brutal, inspirant et inspirĂ©, 'La Mouche' est un film humaniste et paradoxal, oĂč l'humain lui-mĂȘme tend Ă disparaĂźtre. Et c'est aussi sans conteste l'une des plus grandes rĂ©ussites de son rĂ©alisateur, alors Ă l'apogĂ©e de son Les Oiseaux 1963 d'Alfred Hitchcock, avec Tippi Hedren et Rod Taylor AprĂšs 'JamaĂŻca Inn' 1939 et Rebeccaâ 1940, Les Oiseauxâ est le troisĂšme film dâHitchcock adaptĂ© dâun rĂ©cit de DaphnĂ© du Maurier. Et comme le maĂźtre de lâangoisse l'a prouvĂ© Ă de nombreuses reprises, nul besoin dâesprits frappeurs, de monstres dĂ©goulinants ou de zombies qui titubent pour terroriser le spectateur le plus averti. Ici encore, Hitchcock parvient Ă nous perturber par de simples suggestions â comme la vue menaçante de centaines dâoiseaux perchĂ©s silencieusement sur des cĂąbles Ă©lectriques â ou par son travail sur le son, et le bruit de plus en plus assourdissant des vicieux volatiles. Quant aux scĂšnes de pure Ă©pouvante, malgrĂ© des effets spĂ©ciaux vieux de soixante ans, elles ont encore de quoi filer la chair de poule on nâose imaginer ce que ça donnerait en 3D. Mais au fond, 'Les Oiseaux' est surtout un parfait exemple de la maniĂšre dont Hitchcock joue avec les nerfs et la psychĂ© du spectateur reprenant le thĂšme des envahisseurs, il le plonge dans une inquiĂ©tante familiaritĂ© toute freudienne. Et s'il est commun de dire que le rĂ©alisateur piochait abondamment dans la psychanalyse 'La Maison du Dr Edwards', 'Psychose', rarement dans son Ćuvre les thĂšmes du danger et du dĂ©sir, de la compulsion sensuelle entre Tippi Hedren et Rod Taylor et de sa censure la mĂšre du personnage masculin et... les oiseaux, auront Ă ce point dĂ©bouchĂ© sur une menace irrationnelle, violente, sauvage et Berberian Sound Studio 2013 Entre hommage au giallo, expĂ©rimentations sonores, mĂ©tadiscours teintĂ© de nostalgie et Ă©pouvante au second degrĂ©, ce puissant Berberian Sound Studioâ rappelle le Blow Outâ de Brian de Palma et, par ricochet, le gĂ©nial Blow-Upâ dâAntonioni qui lâinspira avec de vrais bouts de schizophrĂ©nie lynchienne dedans⊠Bluffant. Lâaction se dĂ©roule en 1976, en Italie, dans un studio dâenregistrement oĂč Gilderoy Toby Jones, ingĂ©-son britannique un peu coincĂ©, se retrouve Ă devoir mixer les bruitages du dernier film de Santini Antonio Mancino, l'un des maĂźtres du film dâhorreur de lâĂ©poque. Peu Ă peu, une atmosphĂšre dâĂ©trangetĂ© sâinstalle, entre actrices vocifĂ©rantes, producteurs antipathiques, assistants cinglĂ©s et organisation kafkaĂŻenne⊠jusquâĂ ce que lâenvironnement mĂȘme de Gilderoy bascule dans lâirrationnel. Afin de ne rien gĂącher des habiles retournements qui constituent le rĂ©cit, on Ă©vitera dâen dire plus. Toutefois, il faut noter que le long mĂ©trage de Peter Strickland fait preuve dâune impressionnante densitĂ©, ouvrant de multiples pistes dâinterprĂ©tation, et interrogeant les perceptions du spectateur avec une maestria qui, par moments, n'est pas sans Ă©voquer Mulholland Driveâ ou Lost Highwayâ de David Lynch. Le travail sur le son â inquiĂ©tant et profond â et les images vintage, parfois dissociĂ©s, contribue notamment Ă faire planer sur le film une ambiguĂŻtĂ© tout Ă fait dĂ©licieuse. Une vĂ©ritable expĂ©rience de cinĂ©ma, passionnante et souvent L'Enfant du Diable 1979 de Peter Medak, avec George C. Scott, Trish Van Devere et Melvyn Douglas RĂ©alisĂ© Ă l'ancienne dans le meilleur sens du terme, ce thriller surnaturel et mĂ©sestimĂ© de Peter Medak parvient Ă nous effrayer par son impressionnante maĂźtrise technique. Le remarquable George C. Scott y interprĂšte un compositeur en vogue qui, aprĂšs la mort de sa femme et de son fils dans un accident de la route, part enseigner Ă Seattle dans une Ă©trange maison victorienne hantĂ©e, bien Ă©videmment. Or, mĂȘme les sĂ©quences les plus banales, les clichĂ©s les plus Ă©culĂ©s â comme cette sĂ©ance de spiritisme oĂč un mĂ©dium tente d'entrer en contact avec l'esprit inapaisĂ© du garçon dĂ©funt â sont mis en scĂšne avec beaucoup d'habiletĂ© et une grande force de conviction. Guillermo del Toro soutient que les meilleures histoires de fantĂŽmes ont toujours un grand arriĂšre-fond de mĂ©lancolie. C'est assurĂ©ment le cas La FiancĂ©e de Frankenstein 1935 de James Whale, avec Boris Karloff, Colin Clive, Elsa Lanchester et Ernest Thesiger 'La FiancĂ©e de Frankenstein' serait donc la meilleure adaptation du cĂ©lĂšbre roman de Mary Shelley ? C'est en tout cas ce qu'ont tranchĂ© nos spĂ©cialistes de l'horreur. A l'Ă©poque, le rĂ©alisateur, James Whale, ne pensait pas donner de suite Ă son 'Frankenstein' de 1931. Mais sous la pression des studios, il dĂ©cida qu'elle serait un chant nocturne, un vĂ©ritable hululement », selon son expression. En parallĂšle Ă son humour narquois et Ă son esthĂ©tique camp, cette 'FiancĂ©e' marque le retour d'un Boris Karloff incroyablement Ă©mouvant dans le rĂŽle du monstre. Le Dr Frankenstein a alors cessĂ© de se prendre pour Dieu et renoncĂ© Ă bricoler des cadavres dans son garage le dimanche ; mais son mentor orchestre un odieux chantage pour qu'il fournisse une compagne Elsa Lanchester Ă sa crĂ©ature. Le maquillage de la mariĂ©e, toujours rĂ©alisĂ© par l'incontournable Jack Pierce â avec cicatrices de barbelĂ©s, rouge Ă lĂšvres de diva, cheveux foudroyĂ©s â et les mouvements mĂ©caniques, Ă©trangement innocents, de Lanchester ont fait de ce film un vĂ©ritable classique du cinĂ©ma gothique VidĂ©odrome 1982 de David Cronenberg, avec James Woods, Sonja Smits et Debbie Harry Sans doute lâĆuvre la plus visionnaire de Cronenberg, VidĂ©odromeâ explore les dangers de la tĂ©lĂ©vision Ă travers le regard dĂ©rĂ©glĂ© de Max Renn James Woods, programmateur de tĂ©lĂ© controversĂ©. Dans un monde gouvernĂ© par des organes de censure, le contact avec des images choquantes dĂ©truit peu Ă peu la capacitĂ© de discernement entre rĂ©alitĂ© plastique et fantasme pervers. Ainsi, aprĂšs avoir visionnĂ© une cassette intitulĂ©e "VidĂ©odromeâ, Max voit sa perception s'altĂ©rer impossible alors de savoir si sa relation sado-masochiste avec Nicki Brand interprĂ©tĂ©e par Debbie Harry, la chanteuse du groupe Blondie nâest que pure hallucination, au mĂȘme titre que lâĂ©trange vagin qui lui pousse au milieu du ventre. Et lorsque cet orifice bĂ©ant se transforme en magnĂ©toscope dans lequel les censeurs insĂšrent des cassettes, chair et technologie finissent par former un ensemble organique particuliĂšrement Morse 2008 de Tomas Alfredson, avec KĂ„re Hedebrant et Lina Leandersson Un classique immĂ©diat ? Si la prĂ©sence de 'Morse' au sein de notre classement signifie quelque chose, alors oui, certainement. Le film d'Ă©pouvante de Tomas Alfredson â dont les dĂ©cors neigeux accompagnent Ă merveille la tristesse â ressemble Ă un conte initiatique sur l'expĂ©rience amoureuse. Oskar, 12 ans, aime sa voisine, Eli. Parfois, il trouve qu'elle a une drĂŽle d'odeur. Plus tard, les bonbons qu'il lui offre la rendent violemment malade. Et ses yeux saignent lorsqu'elle pĂ©nĂštre chez lui sans avoir Ă©tĂ© invitĂ©e eh oui, Eli est un vampire⊠Cela fait une Ă©ternitĂ© que j'ai cet Ăąge⊠» Comme le cinĂ©aste suĂ©dois ne voulait pas d'interprĂ©tations policĂ©es, il prĂ©fĂ©ra travailler avec des acteurs non professionnels. Pourtant, Eli paraĂźt vĂ©ritablement intemporelle. Horrible et touchant, 'Morse' reçut, entre autres, le Grand Prix et le Prix de la critique au Festival du film fantastique de La FĂ©line 1942 de Jacques Tourneur, avec Simone Simon et Kent Smith L'idĂ©e que le cinĂ©ma d'horreur puisse constituer le support d'une subversion politique, ou culturelle, a beau avoir connu son heure de gloire dans les annĂ©es 1970 avec notamment le 'Zombie' de George A. Romero, elle a toujours Ă©tĂ© prĂ©sente en filigrane ne trouve-t-on pas, par exemple, dans le 'Frankenstein' de Mary Shelley, une puissante satire des classes sociales ? Le message de l'Ă©trange et trĂšs beau film de Jacques Tourneur, 'La FĂ©line', est sans doute plus subtil, et n'en interpelle pas moins le spectateur. Il pourrait ĂȘtre vu comme une Ă©tude sur la puissance intrinsĂšque du dĂ©sir fĂ©minin, et que le nier ne saurait que l'exacerber, le pousser Ă Ă©clater de façon abrupte et violente. Simone Simon y interprĂšte Irena, une jeune femme d'origine serbe, maltraitĂ©e durant son enfance, qui se transforme en panthĂšre sanguinaire dans ses moments d'excitation sexuelle. Or, toute la force du film rĂ©side dans la subtilitĂ© avec laquelle Tourneur explore ces thĂšmes, sans jamais tomber dans le trivial, ni perdre de vue le drame sensible au cĆur de son Frankenstein 1931 de James Whale, avec Colin Clive, Boris Karloff et Mae Clarke Une porte s'ouvre, le monstre se met en branle, entame un pas, instable⊠Il est vivant ! Mais lorsque la camĂ©ra montre son visage, on perçoit dans son regard une absence, un vide morbide. DĂ©finitivement, notre image du monstre de Frankenstein aura Ă©tĂ© marquĂ©e par le lĂ©gendaire travail de maquillage de Jack Pierce sur ce film les boulons au cou, la tĂȘte plate, les yeux enfoncĂ©s et hagards⊠En 1932, le public attendait Bela Lugosi dans le rĂŽle-titre, mais celui-ci, lĂąchĂ© par les studios, dĂ©sapprouvait la façon dont le script transformait la crĂ©ature philosophique de Mary Shelley en un prĂ©-zombie mutique. Boris Karloff, alors relativement inconnu, fut donc recrutĂ© au dĂ©bottĂ© par le rĂ©alisateur James Whale, qui en profita pour injecter Ă son 'Frankenstein' une bonne dose d'humour Ă froid, dans une atmosphĂšre angoissante, limite choquante pour l'Ă©poque â comme lors de cette scĂšne oĂč un agriculteur transporte le corps inerte de sa fille, Ă travers le village occupĂ© Ă cĂ©lĂ©brer le mariage du savant Les Griffes de la nuit 1984 de Wes Craven, avec Heather Langenkamp, Robert Englund et John Saxon Quoi quâil arrive, ne t'endors pas. VoilĂ le terrifiant avertissement quâassĂšne Nancy Ă son petit ami Glen â un Johnny Depp trĂšs jeune et incroyablement propre, ici dans son premier rĂŽle. Car le cultissime Freddy Krueger, chapeau cabossĂ©, visage brĂ»lĂ© et lames tranchantes Ă la place des doigts, hante les cauchemars des adolescents, les condamnant Ă une mort, elle, bien rĂ©elle. Si lâon connaĂźt surtout le talent novateur de Wes Craven grĂące Ă Screamâ, Les Griffes de la nuitâ, douze ans plus tĂŽt, redonnait dĂ©jĂ un bon coup de brosse aux teen slashers, sous-genre dans lequel des adolescents en rut finissent gĂ©nĂ©ralement en morceaux. La fin du film, imposĂ©e par les producteurs, a beau paraĂźtre incohĂ©rente, il ne faut pas rater ses scĂšnes de meurtre ahurissantes, notamment la premiĂšre, oĂč la meilleure amie de Nancy se retrouve projetĂ©e dans les airs avant dâĂȘtre lacĂ©rĂ©e par son agresseur invisible. Tout ça, bien sĂ»r, sur fond de grosse musique Les Yeux sans visage 1959 de Georges Franju, avec Edith Scob, Pierre Brasseur, Alida Valli et Juliette Mayniel Câest seulement le deuxiĂšme long mĂ©trage de Georges Franju. Pourtant, Les Yeux sans visage est incontestablement un chef-dâĆuvre du cinĂ©ma fantastique français. Adaptation du roman de Jean Redon sorti un an plus tĂŽt, ce film tout en ombres et en silences mĂȘle de maniĂšre virtuose effroi et poĂ©sie, Ă©pouvante et fascination. On y retrouve lâesthĂ©tique glaciale de celui qui avait jusquâalors tournĂ© des documentaires au rĂ©alisme impitoyable, dĂ©crivant tour Ă tour le monde des abattoirs ou le triste destin des gueules cassĂ©es ». Avec ce film monumental et frankensteinien, Georges Franju a parfois Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme un prĂ©curseur du cinĂ©ma gore, qui apparaĂźtra en effet quelques annĂ©es plus tard... 35. Martyrs 2008 de Pascal Laugier, avec MylĂšne Jampanoi et Morjana Alaoui Sawâ et Hostelâ ne figurent peut-ĂȘtre pas dans notre liste, mais le torture porn, sous-genre peu ragoĂ»tant du cinĂ©ma dâhorreur, nâa pas Ă©tĂ© oubliĂ© pour autant. Parmi les quelques films français de ce classement, Martyrsâ, de Pascal Laugier, est de loin le plus atroce, donnant aux AmĂ©ricains une leçon magistrale en termes de souffrance â entre autres retirer des clous en mĂ©tal plantĂ©s dans le crĂąne dâune femme, la dĂ©pecer mĂ©thodiquement... Le film, qui mĂȘle gore, horreur, surnaturel et thriller psychologique, sâouvre sur une petite fille couverte de sang sâĂ©chappant dâun abattoir abandonnĂ©. Quinze ans plus tard, la jeune martyrisĂ©e veut se venger, abattant sauvagement une famille quâelle croit responsable de ses malheurs. Or, tout ceci ne constitue que les dix premiĂšres minutes du film, laissant ensuite place Ă plus dâune heure de sĂ©quences visuellement insoutenables. Aussi loin quâon sâen souvienne, seul Salo ou les 120 jours de Sodomeâ nous avait laissĂ©s sur une telle envie de Cannibal Holocaust 1979 de Ruggero Deodato, avec Francesca Ciardi et Perry Pirkanen Voici l'un des rares films vĂ©ritablement crades Ă avoir survĂ©cu Ă son titre provocateur et une affiche aussi gore que sinistre. C'est que, derriĂšre sa brutalitĂ© et ses excĂšs un fĆtus arrachĂ© du ventre de sa mĂšre, une tortue Ă©corchĂ©e vive, des organes gĂ©nitaux dĂ©coupĂ©s en tranchesâŠ, 'Cannibal Holocaust' tĂ©moigne d'une intense inventivitĂ© visuelle, essentiellement due Ă sa forme inĂ©dite de faux documentaire, dĂ©sormais adoptĂ©e par tous les films basĂ©s sur le montage de prĂ©tendues archives retrouvĂ©es â Ă commencer par 'Le Projet Blair Witch'. AprĂšs avoir Ă©tĂ© tĂ©moins des pratiques barbares d'une tribu amazonienne, d'apprentis documentaristes, amateurs de sensations fortes, dĂ©veloppent un Ă©tonnant goĂ»t pour le viol et le meurtre... Mais, en dĂ©pit de ces mille et une reprĂ©sentations graphiques de la cruautĂ© et de la torture, le plus effrayant reste la façon comique dont ce carnage anthropophage prĂ©tend condamner une violence, qu'il prend si manifestement plaisir Ă Au cĆur de la nuit 1945 d'Alberto Cavalcanti, Charles Crichton, Basil Dearden et Robert Hamer Le principal souvenir qu'on conserve de cette anthologie du cinĂ©ma d'Ă©pouvante des Studios Ealing, c'est en gĂ©nĂ©ral l'image de Michael Redgrave en ventriloque possĂ©dĂ© par sa propre marionnette. En fait, le film est constituĂ© d'une sĂ©rie de contes, narrĂ©s par les invitĂ©s d'une rĂ©ception dans un chalet isolĂ©. Les histoires en elles-mĂȘmes sont de qualitĂ© variable, mais les talents mis Ă contribution â la crĂšme de Ealing â forcent le respect. A cĂŽtĂ© de l'Ă©pisode du ventriloque, l'autre principal segment du film est rĂ©alisĂ© par Robert Hamer 'Il pleut toujours le dimanche', oĂč il est question d'un miroir qui reflĂšte un autre espace-temps, dans lequel un homme Ralph Michael se trouve entraĂźnĂ© et poussĂ© Ă assassiner sa femme Googie Withers. Pour l'anecdote, le cinĂ©ma d'horreur ayant disparu pendant la guerre, ce film marqua, Ă sa sortie en 1945, le retour du genre sur les Ă©crans Le Projet Blair Witch 1999 de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, avec Heather Donahue et Michael C. Williams MĂȘme si Cannibal Holocaustâ le prĂ©cĂ©dait de presque deux dĂ©cennies, Le Projet Blair Witchâ, faux documentaire haletant signĂ© Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, est considĂ©rĂ© comme le vĂ©ritable pionnier des films dâhorreur utilisant des vidĂ©os retrouvĂ©es ». TournĂ© en huit jours pour 50 000 $, le film prĂ©sente les vidĂ©os tournĂ©es par trois Ă©tudiants, portĂ©s disparus depuis. Partis camĂ©ra Ă la main dans une forĂȘt du Maryland pour rĂ©aliser un documentaire sur une lĂ©gendaire sorciĂšre, on les voit sâenfoncer progressivement dans les bois, puis se perdre, et sâengueuler de maniĂšre hystĂ©rique, tandis que des phĂ©nomĂšnes de plus en plus Ă©tranges habits qui disparaissent, cris dâenfants en plein milieu de la nuit viennent leur faire perdre la raison. Les acteurs, qui tournĂšrent eux-mĂȘmes les images, savaient peu de choses du scĂ©nario, et furent vĂ©ritablement abandonnĂ©s en forĂȘt, privĂ©s de nourriture et de sommeil, guidĂ©s chaque jour par de nouvelles instructions. Le rĂ©sultat est plus vrai que nature. Sans effets spĂ©ciaux, voire parfois sans images pour les scĂšnes tournĂ©es de nuit, Blair Witchâ est lâincarnation mĂȘme de lâangoisse â jâai peur dâouvrir les yeux et peur de les fermer ». Difficile donc de ne pas ĂȘtre submergĂ© dâeffroi lorsquâarrivent les derniĂšres minutes, redoutables, considĂ©rĂ©es par certains comme l'une des meilleures fins de film de tous les temps. De quoi nous dĂ©goĂ»ter du camping pour un bon L'Invasion des profanateurs de sĂ©pultures 1956 de Don Siegel, avec Kevin McCarthy et Dana Wynter S'agit-il d'une satire futĂ©e du conformisme et du consumĂ©risme, ou d'une parabole rĂ©ac sur l'infiltration rampante du communisme aux Etats-Unis ? C'est certainement cette ouverture, cette indĂ©cision, qui ont rendu si durable cette adaptation de l'angoissant roman de Jack Finney par Don Siegel. Mais au fond, tout cela ne serait pas grand-chose sans le caractĂšre extrĂȘmement divertissant et dynamique du film. Bien sĂ»r, le cĂŽtĂ© col blanc coincĂ© des annĂ©es 1950 a pris un sĂ©rieux coup de vieux â surtout quand des scientifiques Ă pipe s'en mĂȘlent â, mais ce cĂŽtĂ© vintage ne manque pas de contribuer au charme dĂ©calĂ© et fantastique du long mĂ©trage. Jusqu'Ă sa fin explosive, l'une des plus sombres du cinĂ©ma d'horreur, et diablement audacieuse pour son Possession 1981 d'Andrzej Zulawski, avec Isabelle Adjani, Sam Neill et Heinz Bennent Implacable » est un adjectif qui revient souvent pour qualifier des films dâhorreur. Pourtant, ce nâest quâassez rarement le cas mĂȘme les Ćuvres les plus extrĂȘmes marquent des temps dâarrĂȘt, des pauses, pour permettre au public de reprendre son souffle. Mais pas Possessionâ.Le film de Zulawski dĂ©bute dans un calme relatif â un couple d'expatriĂ©s Ă Berlin doivent faire face Ă lâĂ©chec de leur mariage. S'ensuit alors une sĂ©rie dâintrigues, de trahisons, dâĂ©vĂšnements Ă©tranges, de ruptures de ton satiriques ou inexpliquĂ©es, jusquâĂ des moments dâhorreur absolue dont lâintensitĂ© se rĂ©vĂšle presque insupportable. Les performances des acteurs sont remarquables â le pĂ©tage de plomb dâIsabelle Adjani dans les couloirs dâune station de mĂ©tro reste lâune des scĂšnes de possession les plus dĂ©vastatrices du cinĂ©ma â et le script est Ă la fois politiquement audacieux et Ă©motionnellement suintant. Le rĂ©sultat est tout bonnement unique plongĂ©e en apnĂ©e dans une folie crĂ©atrice extrĂȘmement singuliĂšre. OĂč ce ne sont plus les personnages qui sont possĂ©dĂ©s, mais le film The Descent 2005 de Neil Marshall, avec Shauna Macdonald, MyAnna Buring et Natalie Mendoza Six amies piĂ©gĂ©es au fond dâune grotte doivent affronter le froid, lâobscuritĂ©, et une variation plus grosse et fĂ©roce du Gollum du Seigneur des anneauxâ. Mais ce qui aurait pu n'ĂȘtre qu'un simple film dâhorreur rĂ©ussit Ă faire preuve dâune surprenante profondeur Ă©motionnelle alors que nos hĂ©roĂŻnes se retrouvent poursuivies par des crĂ©atures aveugles Ă lâodorat extrĂȘmement dĂ©veloppĂ©, les tensions au sein du groupe sâexacerbent, les loyautĂ©s se dĂ©sintĂšgrent et les trahisons affleurent... Sarah, qui a perdu un an plus tĂŽt sa fille et son mari dans un accident de voiture, va alors devoir surmonter ses peurs, et tenter de sortir de cet enfer Ă grands coups de pic Ă glace. Avec un casting exclusivement fĂ©minin et entiĂšrement badass, une atmosphĂšre sombre, moite, et des scĂšnes dâangoisse Ă vous dĂ©crocher le cĆur, The Descentâ se dĂ©marque sans problĂšme des autres films dâhorreur de sa gĂ©nĂ©ration. Comme beaucoup de films dâhorreur, le premier long mĂ©trage de Richard Donner ne fut pas particuliĂšrement bien accueilli par la critique Ă sa sortie, mais il est dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme un classique du genre. La lĂ©gende raconte d'ailleurs que le film lui-mĂȘme Ă©tait maudit dâĂ©tranges Ă©vĂ©nements Ă rĂ©pĂ©tition frappĂšrent plusieurs membres de lâĂ©quipe ; quant Ă la femme du rĂ©alisateur, elle fut dĂ©capitĂ©e dans un accident de voiture peu de temps aprĂšs la fin du tournage...42. Le Carnaval des Ăąmes 1962 de Herk Harvey, avec Candace Hilligoss, Frances Feist et Sidney Berger Impossible de traverser lâĂ©trangetĂ© monochrome du premier film de David Lynch, Eraserheadâ, ou de croiser les cauchemardesques zombies de La Nuit des morts-vivantsâ de George Romero, sans y percevoir lâinfluence de ce film-culte du dĂ©but des annĂ©es 1960, longtemps restĂ© inĂ©dit en France, avec son atmosphĂšre dĂ©sorientĂ©e et ses sĂ©quences somnambuliques. Sortie trempĂ©e dâune riviĂšre aprĂšs un accident de voiture dont elle est lâunique survivante, Mary Henry Candace Hilligoss apparaĂźt de plus en plus erratique sur le plan mental, croyant devenir invisible, ou inaudible â jusquâĂ ce quâun homme Ă©trange, au visage blanchĂątre, ne la conduise dans lâespace abandonnĂ© dâune fĂȘte foraine, Ă Salt Lake City. TournĂ© en trois semaines pour un budget dĂ©risoire de 33 000 $, Carnival of Soulsâ reste une pierre angulaire du film fantastique, en plus de sa bande originale, ruisselante dâorgues Ă vous filer la chair de Evil Dead 1981 de Sam Raimi, avec Bruce Campbell et Ellen Sandweiss Si Massacre Ă la tronçonneuseâ avait dĂ©jĂ prouvĂ© quâune vieille camĂ©ra et un peu dâimagination pouvaient suffire Ă engranger des recettes phĂ©nomĂ©nales, le premier long mĂ©trage de Sam Raimi, en 1981, redonna un sĂ©rieux coup de fouet au genre des films dâhorreur faits maison. The Evil Deadâ fut en effet rĂ©alisĂ© avec un budget minuscule par Raimi et ses amis dâenfance, le producteur Robert Tapert et lâacteur Bruce Campbell, adaptant leur propre court mĂ©trage Within The Woodsâ. RĂ©sultat un film dâhorreur dĂ©sormais culte, Ă la fois drĂŽle, angoissant et fĂ©rocement original. On y retrouve, entre autres, des scĂšnes de possession, des zombies, et mĂȘme des arbres violeurs si, si. Alors bien sĂ»r, les acteurs sont loin dâĂȘtre oscarisables, et les effets spĂ©ciaux ont pris un bon coup de vieux. Mais la scĂšne oĂč Cheryl, premiĂšre victime du film, se fait violer par des branches diaboliques reste lâune des plus vicieuseusement inventives du genre. En plus dâune source dâinspiration pour tout rĂ©alisateur dĂ©butant, The Evil Deadâ demeure donc Ă ce jour un hommage retentissant au do it yourself, et au pouvoir incontestable du ketchup et de la pĂąte Ă Le Voyeur 1960 de Michael Powell, avec Karlheinz Böhm, Moira Shearer et Anna Massey RĂ©alisĂ© la mĂȘme annĂ©e que Psychoseâ autre film sur un type solitaire et salement dĂ©rangĂ©, ce long mĂ©trage marqua un assez net coup dâarrĂȘt Ă la carriĂšre de Michael Powell, rĂ©alisateur fameux, Ă lâĂ©poque, pour quelques grands classiques du cinĂ©ma britannique dâaprĂšs-guerre Une question de vie ou de mortâ, Le Narcisse noirâ, Les Chaussons rougesâ, co-rĂ©alisĂ©s avec Emeric Pressburger. Lâhistoire du Voyeurâ est celle de Mark Lewis Karl Böhm, cinĂ©aste, photographe Ă©rotique Ă ses heures, que lâon dĂ©couvre bientĂŽt Ă©galement tueur en sĂ©rie â sa camĂ©ra cachant une arme pour piĂ©ger et assassiner de jeunes femmes. A sa sortie en Grande-Bretagne, le film fut vilipendĂ© pour ses dialogues de prostituĂ©es, pour ses scĂšnes de semi-nuditĂ©, alors que sa modernitĂ© rĂ©side bien ailleurs dans son propos, oĂč la camĂ©ra est une prĂ©datrice, et oĂč nous-mĂȘmes, en tant que spectateurs, participons dâune transformation de la vie privĂ©e en divertissement meurtrier. Ce Peeping Tomâ en VO est le Jack lâĂ©ventreur' dâaujourdâhui. Toute camĂ©ra est une goule. VoilĂ un grand film dâhorreur sur lâhorreur mĂȘme du Le Locataire 1976 de Roman Polanski, avec lui-mĂȘme et Isabelle Adjani Dans Rosemaryâs Babyâ, Roman Polanski faisait dire au personnage de Mia Farrow Cela existe, les gens qui vous veulent du mal, nâest-ce pas ? » Avec Le Locataireâ, parfait Ă©cho au film susmentionnĂ©, le rĂ©alisateur reprend ce thĂšme de la paranoĂŻa et fait de nouveau dâun immeuble le lieu central de lâaction, sorte de petite sociĂ©tĂ© totalitaire oĂč tout le monde surveille tout le monde. Certains critiques Ă©voqueront dâailleurs une trilogie de lâappartement », puisque RĂ©pulsionâ sâinscrit dans la mĂȘme lignĂ©e. En adaptant un roman gĂ©nial de Roland Topor, Le Locataire chimĂ©riqueâ, et en prenant un point de dĂ©part trivial, les querelles de voisinages, Polanski laisse ici libre cours Ă ses dĂ©mons habituels dans une veine toujours aussi subtile et terrifiante. Tout un symbole le cinĂ©aste joue lui-mĂȘme le rĂŽle du personnage principal, un petit immigrĂ© dâEurope centrale harcelĂ© par ses voisins pour dâabsurdes motifs kafkaĂŻens. Et quand ce timide locataire dit au sujet de ses voisins Des choses idiotes sâenveniment et prennent dâĂ©normes proportions », câest finalement tout le sel de la mise en scĂšne de Polanski qui est soudain dĂ©crit en une courte L'Heure du loup 1967 d'Ingmar Bergman, avec Max von Sydow et Liv Ullmann Difficile ici de retrouver lâacteur-fĂ©tiche de Bergman, Max von Sydow, en artiste torturĂ© sans se souvenir de sa performance autoparodique en peintre misanthrope, dans Hannah et ses sĆursâ de Woody Allen 1986. Hormis cela, LâHeure du loupâ est on ne peut plus sĂ©rieux et angoissant le rĂ©el et lâimaginaire sây confondent en permanence et, tandis que les dĂ©mons intimes de lâartiste malade prennent le contrĂŽle du film, sa femme Liv Ullmann commence Ă sombrer dans une nĂ©vrose assez complĂšte. Conçu en mĂȘme temps que le superbe Personaâ dont les thĂšmes sont extrĂȘmement proches duplicitĂ©, crĂ©ation, retrait, folie..., cet unique film dâhorreur du rĂ©alisateur suĂ©dois est un cauchemar gothique oĂč des monstres marchent sur les murs, et dans lequel de vicieux flashbacks viennent troubler un rĂ©cit parcouru de visions de malaise dont une, tĂ©tanisante, montrant le hĂ©ros luttant contre un enfant-vampire sur une musique Ă vous rendre totalement schizophrĂšne. Fantastique et habitĂ© â dâautant plus lorsquâon sait que LâHeure du loupâ sâinspire de la propre dĂ©pression nerveuse de Bergman, au milieu des annĂ©es Les Frissons de l'angoisse 1975 de Dario Argento, avec David Hemmings et Daria Nicolodi Les fans dâArgento se divisent gĂ©nĂ©ralement en deux catĂ©gories ceux qui prĂ©fĂšrent ses films giallo â genre italien entre lâhorreur et le policier â, et ceux qui ne se lassent pas de son surrĂ©alisme rĂȘveur post-âSuspiriaâ. Les Frissons de l'angoisseâ 'Profondo rosso' â rouge profond » en VO a lâavantage de mettre tout le monde dâaccord, alliant une intrigue simple et puissante Ă des scĂšnes de meurtre formidablement expressionnistes. Macha MĂ©ril y fait une apparition Ă©clair en voyante terrorisĂ©e, mais la force du film rĂ©side surtout dans son duo principal â David Hemmings et Daria Nicolodi, particuliĂšrement sympathiques en dĂ©tectives amateurs sur la piste dâun tueur en sĂ©rie. Les Frissons de l'angoisseâ reste ainsi sans doute le film le plus dĂ©lectable dâArgento, sâattaquant Ă la masculinitĂ© italienne avec une dĂ©sinvolture jouissive, et offrant des scĂšnes dâeffroi parmi les plus loufoques du genre, accompagnĂ©es dâune bande-son prog-rock complĂštement absurde signĂ©e par le groupe italien Les Diaboliques 1955 de Henri-Georges Clouzot, avec VĂ©ra Clouzot et Simone Signoret Il est commun de dire que la France se rĂ©vĂšlerait incapable de donner dans le cinĂ©ma de genre. Si le terme est discutable car dâabord, qu'est-ce qu'un genre » ?, il est pourtant difficile d'oublier l'Ćuvre de cinĂ©astes comme Franju, Verneuil, et surtout Clouzot, dont la contribution au septiĂšme art est Ă©poustouflante⊠L'assassin habite au 21â, Le Corbeauâ et Quai des OrfĂšvresâ sont des classiques du thriller/polar, Le Salaire de la peurâ un stupĂ©fiant film d'action/suspense dont le remake par William Friedkin, Sorcererâ, est Ă©galement estomaquant, et ce Diaboliquesâ un miracle de thriller dramatico-fantastique. Prenant pour dĂ©cor une Ă©cole pour garçons, Les Diaboliquesâ suit le complot de deux femmes pour se dĂ©barrasser de Michel, mari de l'une des deux et amant de l'autre, abusif et mĂ©prisant. L'assassinat rĂ©ussit. Pourtant, sur une photo de classe, le visage du mari dĂ©funt apparaĂźt dans le fond... Une atmosphĂšre que le cinĂ©ma fantastique japonais rĂ©cent ne renierait pas, mais Clouzot Ă©vite les effets et s'appuie essentiellement sur sa fragile et magnifique actrice principale, sa propre femme, VĂ©ra Clouzot. Les yeux habitĂ©s de peur, elle est secondĂ©e par une Simone Signoret reptilienne, et le mari dĂ©funt jouĂ© par un Paul Meurisse brillant, utilisant avec virtuositĂ© son regard froid, imperturbable. DĂ©licieusement insidieuse, la mise en scĂšne de Clouzot plonge sa VĂ©ra â et le spectateur â dans un cauchemar dont la rĂ©solution par un Charles Vanel goguenard ne dilue pas l'effroi. A noter qu'on y croise Ă©galement un jeune Michel Serrault, et que l'un des enfants figurants n'est autre que... Johnny Hallyday !49. Les Diables 1971 de Ken Russell, avec Oliver Reed et Vanessa Redgrave Entre dâautres mains, la sauvage théùtralitĂ© des Diablesâ, histoire de persĂ©cution au XVIIe siĂšcle en France inspirĂ©e par lâaffaire des possĂ©dĂ©es de Loudun, aurait tout simplement pu tourner au dĂ©fouloir hystĂ©rico-gore. Au fond, ce qui est gĂ©nial dans Les Diablesâ, câest prĂ©cisĂ©ment que le rĂ©alisateur Ken Russell qui dirigera quelques annĂ©es plus tard Tommyâ, lâopĂ©ra-rock des Who parvient Ă crĂ©er, en marge de son atmosphĂšre de folie furieuse, une rĂ©elle sensation de claustrophobie et dâanxiĂ©tĂ© â notamment due Ă la performance toute en retenue en tout cas, comparĂ©e Ă la frĂ©nĂ©sie qui lâentoure dâOliver Reed. Ainsi, lorsque son personnage, le PĂšre Grandier, se retrouve soumis Ă la torture, le spectateur Ă©prouve toute lâhorreur de la corruption religieuse et des caprices de lâInquisition. Ceci dit, Les Diablesâ est aussi incroyablement jouissif, de la scĂ©nographie immense et Ă©crasante de Derek Jarman Ă la performance de Vanessa Redgrave Blow-Upâ, en religieuse vulnĂ©rable et Kwaidan 1964 de Masaki Kobayashi, avec Tatsuya Nakadai, RentarĂŽ Mikuni et Michiyo Aratama InspirĂ©es de contes traditionnels japonais et tournĂ©es dans de superbes dĂ©cors peints Ă la main, ces quatre histoires de femmes aux cheveux corbeau, de spectres sensuels, de moines aveugles et chantant, ou de samouraĂŻs fantomatiques servirent de matrice Ă bien des productions postĂ©rieures au Pays du soleil levant. La femme Ă©ternellement jeune du premier segment âLes Cheveux noirsâ prĂ©figure en particulier les nombreuses hĂ©roĂŻnes aux cheveux de jais et aux visages pĂąles des films de J-horror modernes â par exemple, The Ringâ 1998. Chez Kobayashi, lâutilisation de la couleur, trĂšs stylisĂ©e, tend vers le symbolisme bien plus que vers le naturalisme. Ajoutez Ă cela la musique avant-gardiste de Toru Takemitsu incorporant des Ă©lĂ©ments concrets et des samples de sons naturels, et vous obtiendrez une atmosphĂšre habilement hantĂ©e, et quelques fantastiques Vampyr 1932 de Carl Theodor Dreyer, avec Julian West, Jan Hieronimko et Sybille Schmitz Produit en 1932 par le baron Nicolas de Gunzburg qui, sous le pseudonyme de Julian West, en interprĂšte le rĂŽle principal, 'Vampyr' fait suite, dans la filmographie de Dreyer, Ă sa cĂ©lĂšbre 'Passion de Jeanne d'Arc'. AdaptĂ© de deux nouvelles de l'Irlandais Sheridan Le Fanu, le film suit lâaventure d'un jeune homme, David Gray, en visite au village de Courtempierre France, hantĂ© par de biens Ă©tranges habitants â avec, pour certains, deux curieux petits points rouges au niveau du cou. Sa rĂ©alisation singuliĂšre, Vampyrâ la tient de lâĂ©poque-charniĂšre oĂč il se situe dans l'histoire du cinĂ©ma ainsi, Dreyer y utilise simultanĂ©ment des techniques du muet et du parlant apparu en 1928, pour aboutir Ă une forme hybride, onirique et saisissante. Intertitres, illustrations musicales, dialogues parlĂ©s, silences et bruitages rĂ©pondent aux jeux de surimpressions et de contrastes du cinĂ©aste, tout comme Ă la photographie brumeuse de Rudolph MatĂ©. Selon Dreyer, il sâagissait pour lui de rĂ©aliser un rĂȘve Ă©veillĂ©, et de montrer que lâhorreur ne se trouve pas autour de nous, mais Ă lâintĂ©rieur mĂȘme de nos inconscients » inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© qui se traduit, visuellement, par des scĂšnes hallucinĂ©es, souvent stupĂ©fiantes, oĂč lâon peut voir des ombres valser dans un grenier vide, ou adopter la vue subjective dâun mort, transportĂ© dans son 28 Jours plus tard 2003 de Danny Boyle, avec Cillian Murphy, Naomie Harris et Megan BurnsL'Angleterre dans un futur proche. Un commando de dĂ©fense des animaux s'introduit dans un labo secret afin de dĂ©livrer des chimpanzĂ©s soumis Ă d'horribles expĂ©riences. Mais, aussitĂŽt libres, les animaux, contaminĂ©s par un mystĂ©rieux virus, bondissent sur leurs sauveurs. Vingt-huit jours plus tard, le mal s'est rĂ©pandu Ă travers le pays. Jim, un jeune coursier, sort du coma dans un Londres dĂ©sertĂ©. Le jeune homme, Selena et Mark, Frank et sa fille Hannah, tentent de gagner une zone sĂ©curisĂ©e de Manchester. C'est le dĂ©but du L'Au-delĂ 1981 de Lucio Fulci, avec Katherine MacColl et David Warbeck Hors des salles dâexpositions ou dâart et dâessai, lâhorreur est le seul genre cinĂ©matographique oĂč le surrĂ©alisme le plus dĂ©bridĂ© soit non seulement acceptable, mais mĂȘme fortement apprĂ©ciĂ© â et Ă cet Ă©gard, il existe peu dâexemples graphiquement comparables aux bains de sang louisianais de ce film du cinĂ©aste italien Lucio Fulci. Lâintrigue de base est assez classique une jeune femme hĂ©rite dâun hĂŽtel dont elle dĂ©couvre quâil fut construit au-dessus dâune des sept portes de lâenfer laquelle, manque de bol, se trouve avoir Ă©tĂ© ouverte. Enfin, tout cela nâest quâun prĂ©texte, un simple cadre narratif au sein duquel Fulci va tout faire pour bouleverser et horrifier ses spectateurs des visages fondent inexplicablement, des tarentules viennent arracher des langues humaines, des zombies sortent de terre et des globes oculaires sont arrachĂ©s sans vergogne. Le rĂ©sultat est sans doute le film le plus cauchemardesque de toute cette liste, une vĂ©ritable descente dans les profondeurs du non-sens, et une horreur imprĂ©visible, belle et terrifiante comme le dard dressĂ© dâun scorpion Eraserhead 1978 de David Lynch, avec Jack Nance, Charlotte Stewart et Jeanne BatesLe premier film cauchemardesque de David Lynch. A la suite d'un accouchement prĂ©maturĂ©, Mary, la fiancĂ©e d'Henry, a mis au monde une sorte de monstre, mi-humain, mi-animal, qui nĂ©cessite des soins incessants et une attention constante. DĂ©jĂ dĂ©primĂ© par l'ambiance totalement inhumaine de la gigantesque usine dans laquelle il travaille, Henry doit de plus dĂ©sormais faire face seul aux soins que rĂ©clame sa curieuse progĂ©niture. Mary, qui ne supportait plus ses cris, vient en effet de quitter l'appartement. Henry est hantĂ© jour et nuit par des rĂȘves et des visions obsĂ©dantes...55. La Nuit du chasseur 1955 de Charles Laughton, avec Robert Mitchum, Shelley Winters et Lilian GishUn prĂȘcheur fanatique poursuit de ses assiduitĂ©s deux enfants dont le pĂšre vient d'ĂȘtre condamnĂ© pour vol et meurtre. La petite fille dĂ©tient dans sa poupĂ©e les dix mille dollars du dernier larcin de son pĂšre. Les enfants vont ĂȘtre pourchassĂ©s sans pitiĂ© par ce prĂȘcheur fantastique et inquiĂ©tant. Un excellent suspense et un Robert Mitchum parfait dans son rĂŽle d'homme de Under the Skin 2013 de Jonathan Glazer, avec Scarlett Johansson Fantastique », le film de Jonathan Glazer lâest dans tous les sens du terme. Dâabord parce quâil mĂȘle les genres avec brio sous couvert de science-fiction, Under the Skinâ en appelle ainsi tour Ă tour au road movie, au thriller, au survival, avec de jolis dĂ©tours par lâĂ©rotisme et lâhorreur onirique, le tout avec une cohĂ©rence, Ă la fois visuelle et narrative, absolument magistrale. BasĂ© sur le roman homonyme de Michel Faber publiĂ© en 2000, le long mĂ©trage de Glazer en rĂ©duit subtilement le propos Ă lâessentiel une mystĂ©rieuse femme â mais est-elle seulement humaine ? â sĂ©duit des hommes Ă travers lâEcosse, pour les faire disparaĂźtre un Ă un. Or, sur ce pitch aussi intriguant que dĂ©charnĂ©, servi par une musique dissonante, vĂ©nĂ©neuse, signĂ©e Mica Levi et des sĂ©quences surrĂ©elles et hypnotiques, Jonathan Glazer offre Ă Scarlett Johansson lâun des plus beaux rĂŽles de sa carriĂšre â et trĂšs certainement son meilleur depuis Match Pointâ de Woody Allen, en câest lĂ le deuxiĂšme gĂ©nial aspect dâUnder the Skinâ outre son envoĂ»tante beautĂ© plastique, le film joue sur de multiples tableaux et grilles de lectures. Fable sur le dĂ©sir et ses paradoxes, sur les liens entre lâĂ©rotisme et le goĂ»t du risque, de lâinattendu, il constitue en outre une ode Ă Scarjo », omniprĂ©sente et mĂ©connaissable, une rĂ©flexion sur son statut de cĂ©lĂ©britĂ©, mais aussi et surtout sur le cinĂ©ma lui-mĂȘme comme mĂ©canique illusoire et RĂ©pulsion 1965 de Roman Polanski, avec Catherine Deneuve, Yvonne Furneaux, John FraserUne jeune manucure belge, Carole, travaille et vit Ă Londres avec sa sĆur, HĂ©lĂšne. Carole, introvertie, Ă©prouve des problĂšmes relationnels avec les hommes. Elle repousse Colin qui la courtise et n'apprĂ©cie pas Michael, l'amant de sa sĆur. Quand celle-ci part avec Michael, Carole sombre progressivement dans la nĂ©vrose. Recluse, elle bascule dans la schizophrĂ©nie, et devient hantĂ©e par des It Follows 2015 de David Robert Mitchell avec Maika Monroe, Keir Gilchrist et Daniel ZovattoTronçonneuses, vampires, exorcisme, fous furieux sanguinaires, monstres, Jack Nicholson, un type traumatisĂ© par sa mĂšre qui se dĂ©guise en elle pas besoin de tout ça pour faire frissonner de terreur une salle de cinĂ©ma. Avec It Followsâ, vous serez cramponnĂ© Ă votre fauteuil Ă cause⊠de gens qui marchent. Qui suivent quelquâun, plus exactement. Et ce ne sont pas vraiment des gens, mais plutĂŽt le pronom indĂ©fini it » en anglais, une crĂ©ature aux multiples apparences, prenant tantĂŽt le visage de vieillards ou dâenfants anonymes, tantĂŽt celui dâune femme nue, tantĂŽt celui des proches de Jay, la jeune fille victime de la malĂ©diction. On parle dâun mauvais sort, mais câest presque une MST, puisque câest en lui faisant lâamour quâun garçon a refilĂ© la crĂ©ature Ă Jay. DĂ©sormais, le monstre poursuivra lâadolescente Ă la trace, oĂč quâelle aille, quoi quâelle fasse, afin de la tuer. TrĂšs vite, Jay va se rĂ©fugier dans son petit groupe dâamis pour trouver du rĂ©confort. Ceux-ci ne peuvent pas voir la crĂ©ature, mais ils reprĂ©sentent une prĂ©sence rassurante. Evoluant dans un monde presque dĂ©solĂ©, dont les adultes semblent singuliĂšrement absents hormis les apparitions de la crĂ©ature, la bande va tour Ă tour se cloisonner, fuir et attendre. Tout lâart de la mise en scĂšne de It Followsâ consiste donc dans ces diffĂ©rents temps dâĂ©vitement, de confrontation ou de rĂ©signation, symboliques dâun Ăąge oĂč la transformation du corps et de lâesprit sâapparente souvent Ă un vĂ©ritable Black Christmas 1974 de Bob Clark, avec Olivia Hussey, Keir Dullea et Margot KidderConsidĂ©rĂ© par beaucoup comme le premier slasher de lâhistoire du cinĂ©ma dâhorreur sous-genre dans lequel un serial killer se livre Ă des atrocitĂ©s que le film sâacharne Ă exploiter graphiquement, ce long mĂ©trage rĂ©alisĂ© en 1974 au Canada par lâamĂ©ricain Bob Clark, sâinspire directement dâune sĂ©rie de meurtres ayant eu lieu au QuĂ©bec. Alors quâune fĂȘte de NoĂ«l sâorganise dans une confrĂ©rie de religieuses, des mystĂ©rieux et obscĂšnes coups de fil viennent perturber lâatmosphĂšre. Une Ă une, les jeunes femmes auront bientĂŽt affaire Ă un psychopathe qui ne leur Ă©pargnera Ă©videmment rien persĂ©cution, asphyxie, pluie de coups de couteau, etc. PlutĂŽt mal reçu Ă sa sortie, pour son haut degrĂ© de violence gratuite, Black Christmasâ acquit au fil des ans un statut de film culte, influençant notamment les fameux Halloweenâ de John Carpenter, ou la sĂ©rie des Vendredi 13â. Bref, sans doute le film idĂ©al pour se changer les idĂ©es aprĂšs un rĂ©veillon Conjuring Les dossiers Warren 2013 de James Wan, avec Vera Farmiga, Patrick Wilson et Sterling JerinsIl faut reconnaĂźtre Ă James Wan un sens du rythme assez imparable, qui parvient, en dĂ©pit dâun thĂšme complĂštement Ă©culĂ© â paranormal, maison hantĂ©e, Satan lâhabite⊠â Ă faire de son Conjuringâ un film dâĂ©pouvante vĂ©ritablement haletant. Loin des slashers dĂ©biles aux montages Ă©pileptiques, la mise en scĂšne de James Wan, 36 ans et dĂ©jĂ pĂšre de la franchise Sawâ cĂ©lĂšbre fer de lance du discutable genre du torture-porn, tĂ©moigne mĂȘme dâune maestria Ă©vidente les cadres sont angoissants â notamment grĂące Ă leur habile utilisation du hors-champ â et le rythme du montage prenant. Le rĂ©alisateur malaisien Ă©grĂšne ainsi avec une impressionnante prĂ©cision ses rĂ©fĂ©rences, Amityvilleâ et LâExorcisteâ en tĂȘte. Et cela suffit Ă faire de Conjuringâ lâun des meilleurs films dâhorreur de lâannĂ©e 2013. Assez haut la e-mail que vous allez vraiment aimerVous ne pourrez plus vous passer de notre newsletter. GrĂące Ă elle, dĂ©couvrez avant tout le monde les meilleurs plans du entrant votre adresse mail, vous acceptez nos conditions d'utilisation et notre politique de confidentialitĂ© et de recevoir les emails de Time Out Ă propos de l'actualitĂ©, Ă©vents, offres et promotionnelles de nos partenaires.đ GĂ©nial! 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Trouvezvous de meilleur films d horreur a voir ? Il est temps de passer aux choses sérieuses avec notre test et comparatif. Skip to content. Menu. HOME; à PROPOS; Top 10 Meilleur Films D Horreur A Voir Test Et Comparatif. Trouvez-vous de meilleur films d horreur a voir 2022? Il est temps de passer aux choses sérieuses avec notre test et comparatif. Nous avons compilé
AuteurMessageL'EcrivainAutoritĂ© SuprĂȘmeMessages 520Date d'inscription 01/04/2010Age 26Feuille de personnagePoints de folie 0DĂ©mence 1/7ExpĂ©rience 0/1000Sujet Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1549 Test sur divers hĂ©ros^^Test filmsPersonnellement, je suis presque Ă 100% Hannibal Lecter Ăa ma fait peur xD InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1553 Oh merci ^^Voila mon rĂ©sultatHannibal Lecter 79% James Bond 77% Batman / Bruce Wayne 75% Jim Levenstein American Pie 74% Indiana Jones 73% Tony Montana Scarface 73% NĂ©o Matrix 71% Maximus Gladiator 70% Eric Draven The Crow 67% Yoda Star Wars 63% Forrest Gump 63% Schrek 63% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1610 Hannibal d'amour Moi aussi, j'aimeeee !Hannibal Lecter 73% Tony Montana Scarface 72% Indiana Jones 69% James Bond 68% Batman / Bruce Wayne 68% Schrek 68% Maximus Gladiator 67% Jim Levenstein American Pie 66% Yoda Star Wars 65% NĂ©o Matrix 64% Eric Draven The Crow 64% Forrest Gump 61% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1640 Ah dĂ©solĂ© moi je ne suis pas vraiment film d'horreur^^"Je suis complĂ©tement Ă votre opposĂ© xDTu es Indiana Jones 73% Tu aimes l'aventure, et dĂ©testes le quotidien. Yoda Star Wars 73% Forrest Gump 68% Eric Draven The Crow 68% Maximus Gladiator 68% NĂ©o Matrix 67% Batman / Bruce Wayne 66% Schrek 64% James Bond 63% Jim Levenstein American Pie 63% Tony Montana Scarface 63% Hannibal Lecter 62% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1820 xDEric Draven The Crow 77%Tu es triste et vengeur...Schrek 72%Indiana Jones 71%Yoda Star Wars 71%Forrest Gump 70%Maximus Gladiator 68%Jim Levenstein American Pie 67%Tony Montana Scarface 67%Hannibal Lecter 67%Batman / Bruce Wayne 63%NĂ©o Matrix 62%James Bond 59% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1842 Shrek en deuxiĂšme ? PTDR Tu es un de mes persos prĂ©fĂ©rĂ©s The crow InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 11 Juil - 1845 xD ouais, je suis un nogre ^^Oui moi aussi je l'aime beaucoup The crow <3 InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Lun 19 Juil - 500 Heum... Ok... Jamais vu le film ...Maximus Gladiator 77% NĂ©o Matrix 74%Eric Draven The Crow 72%Yoda Star Wars 70%Indiana Jones 68%Schrek 68%Jim Levenstein American Pie 66%Tony Montana Scarface 66%Batman / Bruce Wayne 65%Hannibal Lecter 64%Forrest Gump 63%James Bond 57% WilliamMessages 70Date d'inscription 25/05/2010Age 26Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Lun 19 Juil - 852 Ooooh, Qu'elle classe ! ONĂ©o Matrix 78% James Bond 72%Jim Levenstein American Pie 72%Maximus Gladiator 72%Batman / Bruce Wayne 71%Indiana Jones 68%Tony Montana Scarface 68%Eric Draven The Crow 66%Hannibal Lecter 66%Yoda Star Wars 65%Forrest Gump 63%Schrek 60% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Lun 19 Juil - 936 Matrix, si vous le dite xDNĂ©o Matrix 77%Batman / Bruce Wayne 74%James Bond 72%Jim Levenstein American Pie 70%Indiana Jones 69%Eric Draven The Crow 66%Hannibal Lecter 65%Tony Montana Scarface 63%Maximus Gladiator 63%Yoda Star Wars 61%Forrest Gump 61%Schrek 59% Y'en a plusiseur que je connais pas mais c'est pas grave lol InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 30 Juil - 1739 Tu es Schrek 77% Yoda Star Wars 72% Eric Draven The Crow 72% Indiana Jones 70% Forrest Gump 69% Hannibal Lecter 69% NĂ©o Matrix 68% Batman / Bruce Wayne 68% Tony Montana Scarface 66% Jim Levenstein American Pie 63% Maximus Gladiator 61% James Bond 57% NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 30 Juil - 1749 Eric Draven The Crow 77% Jim Levenstein American Pie 74% Indiana Jones 73% NĂ©o Matrix 72% Forrest Gump 69% Hannibal Lecter 69% Yoda Star Wars 68% Batman / Bruce Wayne 67% Schrek 66% Maximus Gladiator 66% James Bond 63% Tony Montana Scarface 63% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 30 Juil - 1750 =O c'est marrant ça! ^_^Tu es Indiana Jones 78%Tu aimes l'aventure, et dĂ©testes le Matrix 76%Batman / Bruce Wayne 76%Tony Montana Scarface 75%Hannibal Lecter 75%Eric Draven The Crow 73%Maximus Gladiator 73%Yoda Star Wars 70%Schrek 68%Forrest Gump 67%James Bond 66%Jim Levenstein American Pie 66% O_O InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 30 Juil - 1800 Indiana Jones chapelier ^__^ Vous m'apprendrez le coup du lasso ? InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 30 Juil - 1801 xDD alors tu tournes le poignet dans le sens de l'aiguille de la montre du Lapin Blanc et tu chope le premier passant /zbaff InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 30 Juil - 1802 Cool je vais kidnapper le la^pin blanc pour lui piquer sa montre, il y tient le bougre il me la filera pas directement, je le sais xD Et...qui veut ĂȘtre le cobbaye? InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Mer 11 AoĂ» - 1425 NIARRRRRRRRRRRRRFFFFFFFFFFF! Trop fort! ^^Tu es Indiana Jones 71%Tu aimes l'aventure, et dĂ©testes le Draven The Crow 70%Jim Levenstein American Pie 70%Batman / Bruce Wayne 68%Schrek 68%Maximus Gladiator 68%Hannibal Lecter 68%James Bond 66%Yoda Star Wars 66%Tony Montana Scarface 64%NĂ©o Matrix 63%Forrest Gump 63% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Jeu 12 AoĂ» - 932 Tu es James Bond 74%Hannibal Lecter 72%Indiana Jones 66%Yoda Star Wars 66%NĂ©o Matrix 63%Batman / Bruce Wayne 62%Maximus Gladiator 62%Jim Levenstein American Pie 59%Tony Montana Scarface 59%Eric Draven The Crow 57%Schrek 57%Forrest Gump 56% Haaa bon je suis Ă 66% Yoda. oOJ'ai rien en-dessous de 50% xD InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Ven 13 AoĂ» - 554 je suis tombĂ© sur yoda et pas sur batman, j'arrive pas Ă le croire InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Mer 10 Nov - 1723 Hannibal Lecter 72% James Bond 69% Tony Montana Scarface 68% Batman / Bruce Wayne 63% Jim Levenstein American Pie 63% Indiana Jones 61% Schrek 61% Maximus Gladiator 60% Eric Draven The Crow 59% NĂ©o Matrix 56% Yoda Star Wars 55% Forrest Gump 46% HĂ© hĂ© hĂ© héééé !! EmilyAdminMessages 693Date d'inscription 11/07/2010Age 28Feuille de personnagePoints de folie 177DĂ©mence 1/7ExpĂ©rience 150/1000Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Mer 10 Nov - 1756 Mais quelle blague !!! je suis Batman xDBatman / Bruce Wayne 77% Indiana Jones 72% NĂ©o Matrix 72% James Bond 70% Hannibal Lecter 69% Yoda Star Wars 68% Eric Draven The Crow 68% Schrek 67% Maximus Gladiator 67% Jim Levenstein American Pie 63% Tony Montana Scarface 63% Forrest Gump 59% InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Mer 10 Nov - 1808 Nous avons tous un peu de Forest Gump en nous...! EmilyAdminMessages 693Date d'inscription 11/07/2010Age 28Feuille de personnagePoints de folie 177DĂ©mence 1/7ExpĂ©rience 150/1000Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Mer 10 Nov - 1833 Hum... Et de Shreck aussi ! xD InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Quel personnage de film ĂȘtes-vous? Dim 28 Nov - 1550 Alors moi ça me donne ça Tu es NĂ©o Matrix 76% Batman / Bruce Wayne 72%Maximus Gladiator 72%Forrest Gump 71%Schrek 69%Indiana Jones 68%Yoda Star Wars 66%Eric Draven The Crow 66%Jim Levenstein American Pie 61%Tony Montana Scarface 60%James Bond 57%Hannibal Lecter 57%Pourtant je suis pas du tout sur matrix mais bon Contenu sponsorisĂ© Quel personnage de film ĂȘtes-vous?
Queltueur de films d'horreurs es-tu ? - Quiz Partager Quel tueur de films d'horreurs es-tu ? Soresu 1 8 Quel adjectif te correspond le plus ? Rancunier. Narcissique. Loyal. Sournois. Calme, réfléchis. « »
Quel adjectif te correspond le plus ? Dans une ville avec un bon entourage, une bonne ambiance de vie. Tant que je vis avec ma famille, ça me va ! Un endroit oĂč je peux faire tout ce que je veux en toute discrĂ©tion. MĂȘme si c'est un endroit dĂ©labrĂ©. Dans une ville oĂč les maisons sont cĂŽte Ă cĂŽte/alignĂ©es. Comme dans les films en fait. Le plus proche possible de mon lieu de travail ! Pour ĂȘtre cĂ©lĂšbre ! Je veux que tout le monde reconnaisse ma valeur. Ce n'est pas pour moi, mais pour aider ma famille que je le fais. Beaucoup de personnes malhonnĂȘtes sont en libertĂ©, il faut bien les juger. Comme ça, pour le plaisir. Pour les faire payer de la maniĂšre dont ils m'ont traitĂ© ! Une personne de mon entourage, mais pas trop proche non plus. N'importe qui fera l' est la maniĂšre dont tu tues tes victimes ? Je les prends par surprise. Quand elles me voient, il est dĂ©jĂ trop tard. Je les hante le plus possible avant de savourer leur mort. Je laisse toujours ma carte de visite sur les lieux du crime, histoire de s'amuser un peu. Je fais en sorte qu'elles soient Ă ma merci, puis je les achĂšve d'une maniĂšre brutale ! Ce n'est pas moi qui les tues, mais leurs propres penses-tu des forces de l'ordre ? dans les films d'horreurs Ă©videmment Ils me connaissent bien, mais ils ne m'ont toujours pas attrapĂ©. J'en croise de temps en temps, ils finissent tous mort... Ce sont des incompĂ©tents qui ne savent pas faire leur travail ! Ils ont beau m'arrĂȘter, Ă chaque fois je m'Ă©chappe. Aucun problĂšme. Ils ne sont mĂȘme pas capables de faire des recherches sur domaine de travail choisirais-tu en guise de couverture ? N'importe, tant que je gagne ma vie. La botanique. Ăa me dĂ©tend de m'occuper des plantes. Le journalisme. J'adore mettre en valeur des scoops et les transmettre au public. Le domaine culinaire. J'aime faire plaisir aux gens avec ma cuisine. Le domaine juridique. Faire la loi est quelque chose qui me veux-tu que les gens pensent de toi ? en tant que meurtrier Que j'Ă©tais quelqu'un de bien, mais que c'est de leur faute si je suis devenu mauvais. Je veux qu'ils m'acclament, ĂȘtre le centre de leur attention ! Je n'ai pas d'opinion, tant que ma famille est fiĂšre de moi. Que je suis leur justicier, et que grĂące Ă moi notre monde deviendra meilleur. Je n'ai que faire de ce qu'ils pensent !
Tues fan d'Harry Potter ? Ăa tombe bien, nous aussi. Tu as sĂ»rement dĂ©jĂ fait tout plein de quiz difficiles sur Harry Potter mais il y a une question qui reste en suspens :
Suite Ă un marchĂ©, tu acceptes, mais avant de partir, tu vas t'armer. En un peu plus de 20 ans d'existence, les Studios ont sorti une quinzaine . s aux portes du Valhalla, domaine des dieux dans la mythologie viking. Quel personnage de film d'horreur es-tu ? ⏠Burtonmania Section principale . Burtonmania Vous souhaitez rĂ©agir Ă ce message ? Si tu ne nous crois pas, fais notre quiz ci-dessous bonjour, voici le premier quizz que je crĂ©e. Recevez une fois tous les 15 jours pas plus une newsletter rien qu'entre vous et moi de ma sĂ©lection pop-culture du moment, d'infos concernant mes Ă©crits et de secrets me concernant et d'humeurs Ă partager. Quel personnage de sĂ©rie es-tu ? Il y a un tellement&n Le monde de Tokyo Revengers est tellement violent qu'il peut ĂȘtre difficile d'y survivre si on n'est pas entourĂ© des bonnes personnes. Daryl et sa moto, car tu aimes les gros moteurs. Qui allez-vous ĂȘtre dans la belle brochette de personnages que j'ai soigneusement choisis pour vous ? HĂ©las, la triste rĂ©alitĂ© nous a vite rattrapĂ©s⊠nous ne sommes que de simples moldus. Log In. Top Films. NOUVEAU RĂ©ponds Ă ces 10 questions simples, et je te dirais quel hĂ©ros de film tu es ! GrĂące Ă ce Quiz Tokyo Revengers, tu vas pouvoir dĂ©couvrir quelle serait ta place parmi les autres personnages de la sĂ©rie. La populaire, le geek, le tas de muscles, le peureux. Oui, on sait cette information n'est pas Ă©vidente Ă accepter, mais c'est un fait que vous le vouliez ou non, vous ĂȘtes con. Sournois. Quiz Halloween 2020 quel personnage stĂ©rĂ©otypĂ© de film d'horreur es-tu ? Voici 15 personnages Marvel qui auraient fait d'excellents mĂ©chants dans des productions d'horreur. Voir le deal. Extrait de la saga Harry Potter. As-tu foi en quelque chose ? Fais le test ! Tu seras au cortĂšge de 13 enfants Ă quel monstre ressembles-tu? Tu t'es toujours demandĂ© si tu Ă©tais plutĂŽt Brenda ou Johnny dans un film d'horreur ? es-tu. Es . Pour cela, vous devrez dĂ©terminer si vous ĂȘtes fait pour les bagarres, le style de vie des dĂ©linquants et le voyage dans le temps. Est-ce que tu es seducteur ? Tu as tendance Ă ĂȘtre plus rĂ©servĂ© que tes amis mais toujours prĂȘt donner une chance et traiter les gens avec gentillesse. Qui Se Cache Derriere Ces Effrayants Personnages De Films D Horreur. 2 - Insidious. by Nov 15, 2021 addition restaurant espagnol. quel personnage de film d'horreur es tu. Qui Se Cache Derriere Ces Effrayants Personnages De Films D Horreur. fait le singe en guyane mots croisĂ©s On a tous dĂ©jĂ rĂȘver d'ĂȘtre Ă la place d'un hĂ©ros de film. or. Avec . Regroupant des acteurs fars au casting jouant des personnages passionnants notamment Jean-Claude Brisseau et Lise Bellynck. permet de tĂ©lĂ©charger des torrents de films. Facebook. quel personnage de film d'horreur es tu POKOJE. Copiez le code ci-dessous pour insĂ©rer le Quizz. quel personnage de film d'horreur es tu. Quel personnage vous pourriez incarner ? Posted by on Nov 16, 2021 in cahier des charges agrĂ©ment service Ă la personne . English version Question Non ! quel personnage de film d'horreur es tu . quel personnage d'anime es tu narutotarte aux crevettes et champignons. PubliĂ© le 21 octobre 2020 - Temps de lecture Rancunier. concours Ă©cole des chartes 2021 / fonctionnaire stagiaire non titularis Ă© / tarte courgette mascarpone / quel personnage de film d'horreur es tu. Par remi91 - PubliĂ© le 18 Jan 2016 Ă 0826 Parmi toutes les sĂ©ries disponibles avec Google Chromecast, dĂ©couvre Ă quel personnage tu ressembles le plus ! Les films d'horreur nous font hurler, rire et pleurer, mais quel est le film qui vous convient le plus ? 5220 Spring Valley , Suite 160 Dallas, TX 75254 M test afpa technicien de maintenance industrielle; redmi note 8t empreinte digitale; agression mĂ©tro paris 2021; batterie iphone 12 mini prix; quel personnage de film d'horreur es tu . 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Du coup, on a plus que le choix en matiĂšre de films ou de sĂ©ries entre Netflix, Amazon Prime et consorts. quel personnage de film d'horreur es tu. November 16, 2021 tĂ© de piquage + robinet pour machine Ă laver lettre de motivation auditeur qualit Ă©. PubliĂ© le 21 octobre 2020 - Temps de lecture . PubliĂ© le 31 mai 2022 17 h 00 Par Alexis Savona. Ătrangement, la porte se dĂ©verrouille sur une mignonne petite fille. Il est conseillĂ© d'utiliser le pseudo de votre personnage principal en jeu lors de l'inscription, qui ne prend mĂȘme pas une minute, les . Maintenant, le tout c'est de savoir quel con vous . Quel est votre trait de caractĂšre dominant ? 5220 Spring Valley , Suite 160 Dallas, TX 75254 M Faire dĂ©couvrir au gens les personnages de films d'horreur les plus connus pour quand ils vont Ă©couter ils vont tous les savoir et sa va beaucoup les aider Quel personnage du film "Titanic" es-tu ? Les films d'horreur nous ont toujours fascinĂ©s, et surtout leur personnage central, c'est maintenant le moment de Pour l'occasion nous vous proposons de dĂ©couvrir quel personnage de film d'horreur vous pourriez ĂȘtre Attendez-vous Ă enfin savoir quel monstre ou quel tueur dĂ©moniaque sommeille en vous ! Quel genre de personnage d'horreur es-tu? Comme des . Ă©pargne moyenne français 30 ans; quel personnage de film d'horreur es tu. Es-tu mĂ©ticuleux ? Walt Disney . dressing sur mesure pas cher ikea; lycĂ©e pro esthĂ©tique angers; lĂ©gifrance vices cachĂ©s; spectacle clermont ferrand 2021; restaurant paris 11Ăšme ouvert le dimanche; circulaire fonction publique covid ; pierre semi prĂ©cieuse grise; quel personnage de film d'horreur es tu . Je sais que la grande majoritĂ© des lecteurs ici sur le blog aiment les films d'horreur ! Tronçonneuse, Gant Ă griffes d'acier, Machette, Pourquoi avoir une arme quand on a des pouvoirs !,. Create new account. Telegram. Le tueur maniak Quel agent secret de. Mais lequel d'entre eux te correspond le plus ? Ad. Pas de sentiment d'oppression mais beaucoup de questions que l'on se pose en mĂȘme temps que les personnages, on cherche, on creuse. Quel est ton personage cinĂ©matographique? g vu ce week end SAW 3, trĂšs gore aussi. par contre, les plus angoissants pour moi, c le monstre de jeepers creepers et le clown dans "Il ça est revenu" et pour vous Si L'Exorciste est arrivĂ© en tĂȘte de ce classement des films d'horreur, ce n'est pas uniquement parce qu'il est le plus culte, dotĂ© de rĂ©pliques inoubliables Ta mĂšre suce des bites en enfer, Karras ».Nul besoin en effet de rappeler ce que sont les scĂšnes de l'exorcisme, de l'araignĂ©e sur . Ainsi, c'est avec lĂ©gĂšretĂ© que le site amĂ©ricain Thought Catalog s'est amusĂ© Ă imaginer notre destin si l'on se retrouvait bloquĂ© dans un film d'horreur⊠selon notre signe avons donc pris le parti de vous traduire leur article afin que vous puissiez vous faire une idĂ©e sur le sort qui vous attendrait⊠1 Tu entends un bruit de verre brisĂ© dans la nuit, que fais-tu ? Twitter. greta pays de la loire connexion; recette croquettes jambon; drap housse cododo iora; horaire train paris persan beaumont; brocante zenith clermont-ferrand; tong femme semelle confort » acheter un transporter en allemagne » quel personnage de film d'horreur es tu » quel personnage de film d'horreur es tu. L'amie est plus si affinitĂ© Ă quoi ressembleras-tu dans 10 ans? Quel genre de personnage d'horreur es-tu? Sections of this page. RĂ©ponds Ă ce test de personnalitĂ© SNK pour le dĂ©couvrir. Et donc puisque la question porte sur un personnage, dans ce film il y a une scĂšne avec une poupĂ©e de clown qui surgit de sous le lit du fils pour l'etranglerâŠ. Quand tu es dans une situation difficile, tu peux surprendre les autres avec ta force et ta tĂ©nacitĂ©, ce qui fait de toi le plus susceptible de survivre Ă un film d'horreur. brutal synonyme 3 lettres / self-stockage container / quel personnage de film d'horreur es tu. 97% des Français ne rĂ©ussissent pas ce test de connaissances Ă©lĂ©mentaires. Accueil âș Films âș Arachnophobie TRUEFRENCH DVDRIP 1990. Afficher tout » quel-heros-de-film. Narcissique. On aime chanter devant chaque film, pleurer, rire, et mĂȘme danser. Faire le test. 15 Noviembre 2021. quel personnage de film d'horreur es tu. Si tu ne nous crois pas, fais notre quiz ci-dessous Il arrive souvent qu'en regardant un film d'horreur, on se moque des personnages. 1. Et pendant que vous ĂȘtes ici, nous avons Ă©galement beaucoup d'autres quiz Ă vous . Existe-t-il. Bienvenus au show d'horreur ! Faire dĂ©couvrir au gens les personnages de films d'horreur les plus connus pour quand ils vont Ă©couter ils vont tous les savoir et sa va beaucoup les aider Quel personnage du film "Titanic" es-tu ? Ton truc Ă toi Comment les garçons te voit? Les films et sĂ©rie ont maintenant une grande place dans notre vie avec des services comme Netflix. Foru
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